Que le Dieu de l’espérance nous remplisse de toute joie

EGLISE PROTESTANTE UNIE d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes, Colombes Culte du dimanche 2 janvier 2022    – Pasteur Denis Heller

Verset biblique de l’année 2022 : Romains 15 V 13 « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie »

Lecture biblique : Romains 15 v 7 à 13 

7 Faites-vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. 8 Je dis, en effet, que Christ est devenu serviteur des circoncis pour prouver la véracité de Dieu, en confirmant les promesses faites aux pères, 9 tandis que les païens glorifient Dieu pour sa miséricorde, selon qu’il est écrit : C’est pourquoi je te confesserai parmi les nations, Et je chanterai en l’honneur de ton nom. 10 Il est dit encore : Nations, réjouissez-vous avec son peuple ! 11 Et encore : Louez le Seigneur, vous toutes les nations Et que tous les peuples le louent ! 12 Ésaïe dit aussi : Il paraîtra, le rejeton d’Isaï, Celui qui se lèvera pour commander aux nations ; Les nations espéreront en lui. 13 Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit.

Prédication

Chers amis,

Vous savez comme moi que pour chaque année, notre Église choisit un verset biblique, le verset biblique de l’année qui est affiché en grand dans le hall de notre Centre paroissial. Une manière de bien indiquer pour tous les bénévoles, les visiteurs, les personnes de passage que notre Centre paroissial, le Centre 72 est un temple protestant, un lieu de culte, de célébrations, chaque dimanche matin même si dans la semaine il peut se transformer en maison de la culture, en centre social, en salle de gymnastique, en accueil des SDF, en lieu de grandes braderies ou de grands repas.

Le verset de cette année ; beaucoup d’entre vous l’ont déjà reçu par courrier postal. Vous l’avez reçu à nouveau ce matin. Il est affiché pour ce 1er dimanche de l’année dans le hall.

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie », un verset de la lettre de Paul aux Romains. IL s’agit d’une bénédiction que l’apôtre Paul adresse aux chrétiens de Rome, à la fin de sa lettre qui leur est adressée.

Avez-vous en mémoire les versets des années précédentes ? Des versets, des paroles bibliques qui sont toujours d’actualités.

En 2018, un verset tiré du même chapitre 15 des Romains et que nous avons lu : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis ». Une exhortation à nous accueillir les uns les autres. En 2019 « Ta Parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier » tiré du très long psaume 119. Une confession du croyant reconnaissant la Parole de Dieu comme guide de sa vie. En 2020 « Voici j’établis une alliance avec toi » tiré du livre de la Genèse. Une promesse faite à Noé comme quoi Dieu fait alliance avec lui et avec toute l’humanité. Et enfin en 2021à nouveau un verset provenant des Psaumes : « Auprès de Toi est la source de la vie. Par ta lumière nous voyons la lumière ». Un verset comme une prière de louange adressée à Dieu. Je ne suis pas remonté avant 2018, date approximative de notre arrivée Andreas et moi à Bois Colombes mais j’ai le souvenir d’une paroissienne aujourd’hui décédée qui avait sur la cheminée de son salon affiché environ une vingtaine de versets des années précédentes aux multiples couleurs. Des paroles bibliques aux couleurs différentes qui venaient éclairer ainsi ses journées, ses années, sa demeure et aussi celles et ceux qui lui rendaient visite. Une manière aussi de prendre conscience que la Bible contient de multiples paroles de natures différentes, de genres littéraires différents. Nous mentionnions une exhortation, puis une confession de foi, puis une promesse, puis une prière de louange puis pour 2022 une bénédiction. Il pourrait y avoir aussi des proverbes, des commandements, des poèmes, des invocations, des béatitudes et encore bien d’autres choses. La Bible est une véritable bibliothèque.

Pour 2022, nous avons choisi une bénédiction. Ainsi nous plaçons cette année nouvelle que nous commençons quasiment aujourd’hui sous la bénédiction de Dieu.

Que souhaitez de mieux en effet ? Sinon une bénédiction de Dieu et non pas une bénédiction de Paul même si c’est lui qui la prononce, l’écrit, l’adresse aux chrétiens romains.

Dans une bénédiction, c’est Dieu qui est à l’œuvre, qui est acteur, qui est sujet de l’action.

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie ».  Une bénédiction qui est en fait beaucoup plus longue que celle que nous avons retenue. Faute de place, nous avons dû faire court. Voici la bénédiction dans son entier : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie … (c’est là que nous nous sommes arrêtés mais elle se poursuit) « … et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit ».

On peut dire que c’est ainsi que l’apôtre Paul conclue sa lettre adressée aux premiers chrétiens de Rome. Il y a certes encore quelques versets qui suivent au chapitre 15 et un long chapitre 16. Mais ce sont des considérations personnelles et de longues salutations adressées nommément aux uns et aux autres. Avant notre bénédiction quasi finale, l’apôtre Paul dans une première partie a traité de la grâce, de l’amour inconditionnel de Dieu manifesté en Jésus-Christ et à accueillir dans la foi et la confiance. Dans une deuxième partie il aborde des questions plus pastorales sur la manière de vivre en Église, en communauté, et en tant que chrétien. Sa lettre va prendre fin. Comment la terminer avant les salutations d’usage sinon en rappelant la présence et l’action de Dieu auprès d’eux dans les mois à venir.

Pour mener une vie chrétienne fidèle de manière communautaire et à titre personnel, il leur rappelle avec force que Dieu va les guider, les conduire, les porter, les animer. Si Paul par sa lettre prend congé d’eux, les quitte, Dieu ne va pas les quitter mais va toujours les accompagner.

D’où cette bénédiction dense, forte dans laquelle Paul concentre en quelques mots ce qui caractérise l’action de Dieu en eux, pour eux. « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit ».

Une bénédiction, des paroles de bénédiction qui littéralement disent le bien que Dieu va leur faire.

La lettre se termine ; l’avenir s’ouvre. Dieu est là avec eux, pour eux dans cet avenir inconnu, incertain, nouveau. Des paroles de bénédiction qui décrivent le bien que Dieu va faire et prodiguer pour eux.

A l’image de ce qu’est l’Épître de Paul aux Romains, une Épître avec d’amples et très longs développements, cette bénédiction est longue, riche, beaucoup plus longue que celles que l’on trouve à la fin des autres lettres. Voyez : 1 Corinthiens « Que la grâce du Seigneur soit avec vous » 2 Corinthiens « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père, et la communion du St Esprit soient avec vous ».  Elle est souvent reprise à la fin de nos cultes. Galates « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, frères » et ainsi de suite.

Une bénédiction donc longue qui est traversée de bout en bout par l’espérance.

L’espérance d’abord de Dieu qui est un Dieu d’espérance, « Que le Dieu de l’espérance », un Dieu qui espère, qui espère en l’être humain, qui espère en chacun de nous. Nous sommes en Jésus Christ objets de l’espérance de Dieu. IL espère en nous comme il croit en nous. C’est la bonne nouvelle de Noël d’un Dieu qui fait le premier pas pour espérer et croire en nous -même quand il nous semble qu’il n’y a plus à espérer et plus rien à croire.

L’espérance de Dieu qui est lui-même source d’espérance et qui communique cette espérance à l’être humain et qui met par le St Esprit dans nos cœurs cette espérance. « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez ou débordiez en espérance par la puissance de l’Esprit ».

Une espérance commencée en Dieu et qui se transmet en nous par le St Esprit. Paul rappelle aux chrétiens romains cette espérance car une fois que sa lettre se termine, ils seront livrés à l’inconnu, à l’incertitude de l’avenir comme nous aussi en ce début d’année nous sommes livrés à l’incertitude, à l’inconnu, à l’imprévu de l’avenir. Cet incertain nous le sentons, nous le percevons en ce début d’année d’autant plus fort que nous sommes encore dans les turbulences de la pandémie. Elle a fait vaciller les prétentions humaines de vouloir tout maîtriser, tout contrôler, même le lendemain. Ce petit virus nous a ramenés à notre condition humaine d’une non-maîtrise fondamentalement de l’avenir. Face à cet avenir inconnu, l’espérance ne nous apporte pas de savoirs précis, ni de connaissances supplémentaires, ni une capacité à prédire mais elle nous donne une disposition de regard, une attitude de cœur, du courage. Du bien, du bon, du beau sont possibles même dans les difficultés et les épreuves, il y aura possibilités de voir des sorties et des horizons nouveaux. Une espérance contre toutes les fatalités, les déterminismes, les fatalismes, les renoncements, les voies sans issue. Une espérance de Dieu venant dans nos cœurs par la puissance du St Esprit, une espérance dont la résurrection du Christ est un signe incontournable.

Entre cette espérance qui vient de Dieu et cette espérance à recevoir et à vivre, la promesse de la joie et de de la paix. Que peut-on souhaiter aux uns et autres en cette période de vœux et de nouvel an ? Nous sommes parfois en peine pour remplir nos cartes de vœux. La formule passe partout « Bonne année » est si générale qu’elle ne signifie plus ou pas grand-chose.

La bénédiction vient rappeler l’action du Dieu de l’espérance qui fait bien et qui fait du bien, évoque la joie et la paix. N’est-ce pas ce que nous pouvons nous souhaiter de plus cher les uns les autres. ? Une paix avec Dieu, avec nous-même, en nous même avec les autres et la joie, une joie qui n’est ni l’hilarité, ni l’allégresse permanente, ni la jubilation continue mais plutôt un sentiment de plénitude, de satisfaction, qui nous relie à nous-même et aux autres. Le mot grec « cara » traduit par joie a même racine que le mot grâce. Une paix profonde qui se ressent et se vit dans la joie, la joie de vivre, la joie d’aimer et d’être aimé, la joie de nous rassembler et de partager dans un climat de confiance et de reconnaissance mutuelle, la joie d’agir, la joie de donner et de recevoir, la joie de goûter à ce qui est bon, beau, et bien, la joie de croire, la joie d’être en Église avec des frères et des sœurs.

L’année nouvelle quelle qu’elle soit ne manquera pas de joies ; encore faut-il les voir, les saisir, les chercher. « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie ». Et si nous placions cette année 2022 sous cette parole de bénédiction qui est adressée à chacun de nous.

Oh certes nous pouvons placer cette année sous des paroles de prédiction de tel ou tel astrologue ou de tel ou tel voyant ; cela de manière totalement irrationnelle ou obscurantiste.

Certes nous pourrions placer cette année aussi sous d’autres paroles de prédictions d’une autre nature. Je pense aux paroles de scientifiques, de médecins, de virologues. Elles sont aussi paroles de prédictions !

Certes, nous pourrions placer cette année aussi sous les paroles de prophètes de malheurs en tout genre.

L’apôtre Paul nous invite tout en restant lucides, conscients, les pieds bien sur terre, à placer cette année et nos vies sous cette bénédiction du Seigneur qui nous veut du bien, qui nous fait du bien, qui nous dit du bien.

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie » Amen