Dimanche 23 juin 2013
Culte de fin d’année
Texte biblique : Matthieu 13, 1-9
Van Gogh a raison, le thème du semeur est très riche.
D’ailleurs, à ce sujet, Jésus raconte une parabole.
Pour ceux qui ne sont pas au clair sur le sujet, la parabole est une histoire inventée par Jésus, inspirée de scènes banales de la vie quotidienne de l’époque : des pêcheurs de poissons qui lancent leur filet, un père de famille qui a des problèmes d’autorité avec son fils cadet, ou, ici, un agriculteur qui s’en va semer.
Mais, rapidement, cette histoire dérape; rien ne se passe comme prévu.
Et c’est là, dans ce qui dérape, que se trouve le message de Jésus.
Or, la parabole du semeur contient trois surprises :
1ère surprise : ce semeur est nul ! Il n’y a que Van Gogh pour ne pas s’en être aperçu !
Il fait exactement ce qu’il ne faut pas faire !
Alors qu’à son époque, les semences sont rares et précieuses, le semeur sème n’importe où, y compris dans des endroits qui n’ont aucune chance de produire quelque chose : un champ de cailloux, des épines, des buissons.
Et la surprise est encore plus grande si l’on admet que ce semeur nul, c’est Dieu.
Dieu, nous dit Jésus, est un semeur nul qui jette ses graines n’importe où, autrement dit, qui balance sa Parole n’importe où.
Et nous, nous sommes les différentes terres, sur lesquelles il sème.
Nous sommes la bonne terre, mais aussi cellle avec des cailloux ou des buissons d’épines.
Il n’y a pas l’un d’entre nous qui serait la « bonne terre » aux yeux de Dieu, tandis qu’un autre serait incapable de produire de bons fruits.
Chacun de nous est constitué de l’ensemble de ces terrains.
Chacun de nous désire suivre Jésus mais peine à prendre vraiment Dieu au sérieux, veut grandir dans la foi mais se laisse étouffer par les soucis.
De plus, notre vie n’est pas linéaire : nous sommes parfois disponibles à Dieu ; et parfois, nous lui résistons.
Mais quoi qu’il en soit, Dieu sème en nous.
Inlassablement.
A tous moments de notre vie, y compris nos traversées du désert, apparemment stériles.
Dans toutes les sphères de notre vie, y compris celles qui lui sont imperméables.
Dieu est un semeur nul car ll n’est pas dans une logique de rentabilité. Il tente toujours le coup avec nous.
La deuxième surprise est moins agréable à entendre
La plupart des terrains ne produisent rien.
Trois fois sur quatre, la graine ne pousse pas … ou ce qui pousse dessèche très rapidement.
C’est la partie la plus désagréable de la parabole.
Dieu est bien présent dans notre vie.
Il sème bien en nous sa Parole mais, souvent, nous n’en faisons rien.
Nous ne le laissons pas travailler en nous.
Nous étouffons sa Parole … et nous en oublions l’essentiel : mener une vie fructueuse, une vie qui porte des fruits, une vie qui ait du sens, une vie où la foi, la prière, la rencontre fraternelle, le service, le pardon et la réconciliation tiennent une place importante.
Ne nous y trompons pas.
Jésus ne nous fait la morale. Il ne nous dit pas que c’est mal.
Il nous signale seulement que notre vie est stérile.
Pour éviter qu’il en soit ainsi, il nous faut faire du jardinage !
Je ne parle pas de vrai jardinage, je parle de notre vie.
Il nous faut faire du tri, retirer les mauvaises herbes qui nous étouffent, les cailloux qui nous empêchent de nous enraciner.
Alors, en cette fin d’année, je vous propose un petit exercice qui vous prendra quelques minutes.
Chez vous, installez-vous dans un endroit tranquille et écrivez sur la moitié gauche d’une feuille ce à quoi vous attachez le plus de prix.
Puis, écrivez sur la moitié droite ce à quoi vous consacrez le plus de temps et d’énergie.
Enfin, demandez-vous comment rapprocher l’un de l’autre.
Pour vivre l’essentiel.
Pour devenir disponible à Dieu.
Pour rendre votre vie fructueuse.
Troisième surprise de la parabole.
Si une seule terre est bonne, elle produit une récolte fantastique, impossible à l’époque de Jésus.
C’est comme si une banque vous proposait du 3000 % par an !
Jésus ne propose pas une révolution agricole.
Il nous annonce une bonne nouvelle : Dieu peut rendre note vie incroyable !
Il peut semer en nous de multiples belles choses.
Je vais vous en présenter quelques-unes :
-
il y a l’amour : un amour sans condition, qui nous vient de Dieu et qui se partage (coeur).
-
Il y a la clairvoyance, cette capacité à y voir clair dans la vie (bougie).
-
Il y a la paix intérieure, une tranquille estime de soi (colombe).
-
Il y a cette vie en abondance, qui nous permet de surmonter nos échecs et nos petites morts (croix)
Auquel de ces dons aspirez-vous le plus ?
Je vais vous demander quelque chose d’inhabituel.
Vous allez, en silence, réfléchir au don de Dieu le plus essentiel pour vous.
Silence
L’amour, la clairvoyance, la paix intérieure, la vie en abondance : pour recevoir ces dons de Dieu, pour en vivre, pour qu’ils s’impriment en nous, que faire ?
Regardez cette tortue.
Comme la plupart des êtrres vivants, elle est capable de se déplacer même si elle le fait lentement. Et pour trouver de l’énergie, elle a besoin de se nourrir et d’assimiler ce qu’elle mange.
Par contre, la tortue a une particularité : pour se déplacer et digérer, elle a besoin de soleil, elle a besoin de lumière.
Nous aussi, pour avancer dans la vie, pour assimiler ce qui nous arrive et puiser dans les événements de la vie une nourriture qui nous renforce et nous construit, nous avons besoin d’une lumière, celle de Dieu.
Dieu est le semeur.
Rendons-nous disponibles à lui.
Pour que la récolte de notre vie soit belle
Amen !
