Le sacrifice d’Isaac et le sacrifice du Christ

Église Protestante Unie d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes et Colombes
Dimanche 25 février 2024 – Pasteur Andreas Lof

Lecture biblique : Genèse 22, 1 à 19

1Par la suite, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il l’appela et Abraham répondit : « Me voici. » 2Dieu reprit : « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que je t’indiquerai, et là offre-le-moi en sacrifice. » 3Le lendemain Abraham se leva tôt. Il fendit le bois pour le sacrifice, sella son âne et se mit en route vers le lieu que Dieu lui avait indiqué. Il emmenait avec lui deux serviteurs, ainsi que son fils Isaac. 4Le surlendemain, il aperçut l’endroit de loin. 5Il dit alors aux serviteurs : « Restez ici avec l’âne. Mon fils et moi nous irons là-haut pour adorer Dieu, puis nous reviendrons vers vous. »6Abraham chargea sur son fils Isaac le bois du sacrifice. Lui-même portait des braises pour le feu et un couteau. Tandis qu’ils marchaient tous deux ensemble, 7Isaac s’adressa à son père, Abraham : « Mon père ! » dit-il. Celui-ci lui répondit : « Oui, je t’écoute, mon enfant. » – « Nous avons le feu et le bois, dit Isaac, mais où est l’agneau pour le sacrifice ? » 8Abraham répondit : « Mon fils, Dieu veillera lui-même à procurer l’agneau. » Ils continuèrent leur route tous deux ensemble. 9Quand ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait indiqué, Abraham construisit un autel et y déposa le bois. Puis il lia Isaac, son propre fils, et le plaça sur l’autel, par-dessus le bois. 10Alors il tendit la main et saisit le couteau pour égorger son fils. 11Mais des cieux l’ange du Seigneur l’interpella : « Abraham, Abraham ! » – « Oui, répondit Abraham, me voici. » 12L’ange lui ordonna : « Ne porte pas la main sur l’enfant, ne lui fais aucun mal. Je sais maintenant que tu reconnais l’autorité de Dieu, puisque tu ne lui as pas refusé ton fils, ton fils unique. » 13Relevant la tête, Abraham aperçut un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla le prendre et l’offrit en sacrifice à la place de son fils. 14Abraham nomma ce lieu “Le Seigneur y veillera”. C’est pourquoi on dit encore aujourd’hui : « Sur la montagne, le Seigneur y veillera ». 15Des cieux, l’ange du Seigneur appela Abraham une seconde fois 16et lui dit : « Voici ce que déclare le Seigneur : Parce que tu as agi ainsi, que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique, aussi vrai que je suis Dieu, je jure 17de te bénir abondamment en rendant tes descendants aussi nombreux que les étoiles dans les cieux ou les grains de sable au bord de la mer. Tes descendants s’empareront des cités de leurs ennemis. 18À travers eux, je bénirai tous les peuples de la terre parce que tu as écouté ma voix. » 19Abraham retourna auprès de ses serviteurs ; ils se mirent en route ensemble et regagnèrent Berchéba, où Abraham s’installa.

Prédication

Une histoire étonnante, troublante, oui… choquante : dieu demande à Abraham de tuer son propre fils et de l’offrir en sacrifice, en holocauste, à l’Eternel ! Ce récit raconté avec bcp de sobriété, est d’une intensité dramatique comparable aux grandes tragédies grecques. Il a fait couler beaucoup d’encre. Le grand philosophe danois Sören Kierkegaard y avait consacré tout un livre. Il a inspiré Rembrandt un de ses plus beaux tableaux. L’enjeu de récit est bien la foi, la foi en Dieu. Cette foi d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui est aussi la nôtre.  Et nous la méditons pour qu’elle éclaire notre chemin de foi aujourd’hui. Cherchons pour cela de voir plus claire dans cette histoire qui nous semble si troublante et plein d’ambiguïtés.

Ce texte qu’on appelle le sacrifice d’Isaac, qui en extremis ne sera donc pas sacrifié du tout !  est le sommet du cycle d’Abraham,  ces treize chapitres qui relatent son histoire, son cheminement, avec Dieu. Cette histoire qui commence au chapitre 12 avec l’appel d’Abraham. Dieu fait irruption dans sa vie et l’invite à se mettre en route en lui invitant à lui faire confiance à sa parole, à sa promesse. Ainsi commence cette première grande aventure de la foi qui fera d’Abraham le père des croyants.

Le cycle d’Abraham a comme sujet la naissance d’un fils à Abraham et Sara, Sara la stérile. Dieu avait promis cette naissance au moment de l’appel d’Abraham : « de toi naître un fils et de ce fils naître un peuple » le peuple d’Israël. Mais, et c’est là toute la suspense du cycle d’Abraham et qui y donne sa matière : le fils de la promesse se fait attendre pour Abraham et Sara. Cette attente longue deviendra une épreuve de foi pour Abraham, épreuve de sa confiance mise dans la parole, la promesse de Dieu. Notre chapitre en est le point culminant, l’apothéose, le dénouement final. Ici nous sommes au chapitre 22 et Abraham meurt au chapitre 23. C’est paradoxalement, au moment que le fils est né, a grandi, est devenu un beau garçon que cette dernière grande épreuve de la foi d’Abraham arrive. Au moment même que le ciel semblait devenu pour Abraham bleu et transparent un orage se déclenche, dans le ciel, dans son cœur, dans sa relation avec Dieu !

Rappelons en quelques épisodes qui ont précédées pour mieux comprendre le sens profond de ce récit. Au cœur de l’histoire d’Abraham il y a la foi et le doute. Abraham est le père des croyants et des doutants ! (Néologisme de ma part, je crois). Quand Abraham a 100 ans, – oui 100ans ! – le fils n’est toujours pas né. Comment ne pas douter de la promesse de Dieu ! Mais Abraham avait douté à d’autres moments de son long chemin avec Dieu. S’égarant en Egypte n’avait-il pas donné sa femme Sara au pharaon pour sauver sa propre peau ? Mettant en péril le projet de Dieu ! Sara, la stérile, n’avait-t-elle pas dit à son mari « couche avec ma servante égyptienne Agar, elle te donnera un fils et ainsi tu assureras ta descendance » ? Abraham avait joué le jeu avec sa servante et Ismaël était né mais il sera chassé dans le désert, avec sa mère Agar, la servante, par Abraham obéissant à Sara, la maîtresse stérile devenue jalouse.  Tout cela n’était pas voulu par Dieu et un manque de confiance en sa promesse !

Mais un jour trois anges, sous l’aspect de voyageurs, visitent Abraham en plein jour. Au moment du repas un visiteur prend la parole et dit : Sara sera enceinte bientôt. Elle en rit dans sa tente : « Nous sommes bien trop vieux pour faire l’amour. Qu’est-ce qu’il raconte, celui-là » ! Mais l’ange l’interpelle et l’invite à la foi : rien n’est impossible à Dieu ! Et le fils naîtra. « Un fils nous est né, un fils nous a été donné », chanterons Abraham et Sara, comme si c’était Noël ! Leur avenir semble assuré dans ce fils unique, donné par Dieu dans leurs vieux jours, enfin….

Et voilà que Dieu intervient à nouveau. « Pour mettre Abraham à l’épreuve », dit le texte biblique d’emblée. Une fois de plus la foi d’Abraham sera mise à l’épreuve. Ici dans le texte il y a une subtilité en hébreux, qu’il faut signaler : le mot pour Dieu n’est pas le Seigneur, Jahvé comme partout dans le cycle d’Abraham ! Non ici c’est Elohim dans le texte. Notion bien plus vague de Dieu, notion au pluriel, notion partiellement païenne. Quel Dieu parle à Abraham ? A quelle voix Abraham prête l’oreille ? Le texte hébreux place un b mol, crée une distinction entre deux notions de Dieu, crée une question : qui parle ici ?

Dieu met Abraham à l’épreuve. Pourquoi cette nouvelle épreuve ?  Le fils est né, tout va bien ! Qu’est-ce que Dieu a besoin de vérifier auprès de son ami Abraham ? Ils se connaissent depuis si longtemps maintenant. Et Dieu connaît-il pas nos cœurs, aussi celui d’Abraham ? Oui, certainement mais est ce qu’Abraham a compris le cœur de Dieu, le projet de Dieu, ce projet qui dépasse Abraham et son histoire ? Ce projet qui n’a pas trouvé avec la naissance d’Isaac son aboutissement mais seulement son commencement. Est-ce que Abraham a compris ce qui a été en jeu tout au long de son chemin avec Dieu ? Est-ce qu’il s’en souvient maintenant que son fils est né ? Dieu veut avoir le cœur net sur ce qui est dans le cœur d’Abraham. Vers quoi balance le cœur d’Abraham. Vers son fils ? vers Dieu ?

Choquante cette demande de dieu à Abraham de sacrifier son propre fils ! Certes. …pour notre sensibilité moderne. Mais il semble bien que les religions de l’époque, au Moyen Orient, voire ailleurs, pratiquaient les sacrifices humains. Quoi de plus précieux à offrir aux dieux que le sang humain ? Au temps de Jésus, 2000 ans plus tard, on faisait encore couler quotidiennement le sang des animaux dans le Temple de Jérusalem pour demander à Dieu des faveurs, sa bienveillance, son intervention. Les romains, les grecs, tout le monde dans l’Antiquité, faisait cela. Une certaine théologie et prédication chrétienne n’a pas su dépasser cette vision païenne du sacrifice en parlant du sacrifice du Christ sur la croix. Nous verrons tout à l’heure ce que je veux dire avec cela.

Abraham voit sans doute dans le fils, né enfin, la garanti de sa propre descendance biologique, de sa famille, de son clan, de sa lignée humaine. Merci Dieu ! Tu es le meilleur et tu es avec moi. Tu as fait Alliance avec moi ! Dans l’antiquité les dieux étaient toujours liés à un clan ou une tribu, à une ville, à un peuple. C’est vrai des Egyptiens, assyriens, grecs, romains et j’en passe. Chacun son Dieu ou plutôt ses dieux. Que Dieu puisse être un Dieu de et pour tous les hommes, qu’Il aurait un projet pour tous les hommes, qu’il veuille bénir tous les hommes…. était impensable !

 Mais c’est bien ce Dieu-là qui se révèle à Abraham. C’est ce Dieu-là qui appelle Abraham. Et qui a annoncé ses intentions dès le début. Relisez chapitre 12 verset 1 à 3. Ces versets sont un sublime résumé du projet de Dieu avec l’humanité entière. Projet qui passera par le peuple élu, le peuple d’Israël. Voilà le chemin de Dieu avec l’humanité. Voilà le chemin qui commence avec Abraham et dont la visée est bien universelle. Est-ce qu’Abraham l’a compris ? pas sûr !

Et voilà la question sur laquelle Abraham est mise à l’épreuve : Est-ce qu’Abraham, est prêt à faire confiance à Dieu et son projet avec les hommes en renonçant à son propre avenir et existence représenté par Isaac, son fils unique ? Est-ce qu’Abraham est prêt à entrer dans une histoire qui dépasse sa propre préservation biologique, sa survivance à travers ses enfants pour entrer dans un chemin spirituel avec Dieu qui dépassera de loin la dimension biologique de la vie ? ou encore : Est-ce que Abraham est prêt à croire et espérer en Dieu pour lui-même et son projet et non pas pour ce que Dieu lui a donné : un fils, sa fierté, son avenir ?

Aimer Dieu pour ce qu’il me donne où aimer Dieu pour ce qu’il veut donner à tous ce n’est pas la même chose !  Aimer Dieu pour Dieu, pour son amour immense envers tous, ou aimer Dieu ma propre bien être ou bonheur ce n’est pas la même chose ! Donner Dieu vraiment la première place dans sa vie ce n’est pas une mince affaire. Loin de cela ! Nous le savons tous. Seul Jésus l’a vraiment fait. Sur ce chemin-là, il nous précède, il nous entraîne, il nous libère, il nous invite….

Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa Justice nous exhorte Jésus. N’est-il pas là l’essentiel de l’aventure de la foi ? oui ! Que ton Règne vienne, Que ta volonté soit faite sur terre et dans ma vie, comme au ciel. Non plus ma volonté ! mais la tienne, Seigneur ! Il faut laisser la place à Dieu et à son Christ dans son cœur ! Pour cela il faut quitter, se quitter, quitter tout ce qui me retient loin de Dieu, m’éloigne de Dieu. Et nous avons tous des liens qui nous éloignent de Dieu. Et qu’il est peut-être temps de quitte …

 C’est bien ce que Dieu propose à vivre à Abraham dès les toutes premières paroles adressées à lui. Toujours ch 12. : « quitte Abraham » : ta famille, ton pays, ta culture, ta religion. Entre, Abraham, dans une espace nouvelle, une liberté nouvelle celle que Dieu te donne, celle ouverte à l’universelle. Quitte ton histoire biologique, culturelle, religieuse pour entrer dans l’universalité de Dieu, la nouveauté de Dieu, l’amour sans frontière, sans mesure, sans retenu, de Dieu. Apprend à aimer ta famille, les autres, toi-même, en Dieu, avec Dieu, dans l’espace sans limites de cet amour-là ! Sœur Myriam a écrit dans la règle des Diaconesses ses belles paroles « Pars vers la source cachée de toute chose. Quitte tout et tu trouveras tout ». « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa Justice et tout vous sera donné » dit Jésus.

La demande de sacrifier son fils Isaac est une épreuve. Dieu ne veut pas la mort d’Isaac. Dieu n’ira pas jusqu’au bout : il a déjà envoyé son ange. Dieu demande à Abraham de tout donner, de tout quitter, pour tout recevoir.

Certains ont reproché à Abraham d’avoir obéi en aveugle à ce que Dieu lui a demandé. Certains y voit un danger majeur lié à toute forme de croyances, de religion. Obéir en aveugle à Dieu en allant jusqu’à tuer un être humain, n’est-ce pas là une légitimation du fanatisme religieux, du terrorisme religieux ? Tuer au nom de Dieu parce que je crois qu’il m’a demandé de tuer ?  Quelle horreur ! quel blasphème !

C’est là où le texte hébreu pose une nuance importante dans le texte dès le début. Nous l’avons vu : le nom de Dieu au début du texte n’est pas Jahvé mais Elohim.  Le Dieu qui s’est révélé sous le nom propre de Jahvé est bien dans le texte le Dieu qui sauve, qui sauve Isaac et Abraham. Un Dieu qui veut bénir, tous les hommes sur terre, tous les peuples de la terre. Un Dieu qui se révèle en Jésus un Dieu qui refuse toute violence et qui prend, au contraire, sur lui toute la violence des hommes, sur la croix.

 Ce texte ne prêche pas l’obéissance aveugle en Dieu, mais une confiance en Dieu qui pourvoira en toute situation, qui a même traversé et vaincu la mort. « Dieu pourvoira » dit Abraham à Isaac quand celui dit où est l’animal à sacrifier ? Abraham ne désire pas la mort de son fils ; à aucun moment. Dieu non plus. Pas ici, ni plus tard pour son propre fils, Jésus, sur la petite colline de Golgotha. Cela sera mon dernier point.

L’Eglise a souvent crée un parallèle entre le sacrifice d’Isaac et le sacrifice du Christ. Dans les deux cas le père offre son fils en sacrifice. Bien que, dans le cas d’Abraham et d’Isaac, l’ange du Seigneur est intervenu au dernier moment pour que Isaac a eu la vie sauve. Mais le sacrifice du Christ a eu bien lieu : pour que nous ayons la vie sauve. Voilà ce qui a été prêchée depuis des siècles : Dieu le père a sacrifié son propre fils pour le salut du monde.

Voilà, chers amis, ce qui mérite d’être longuement interrogé. Et la théologie depuis le XX siècle l’a fait. L’idée que Dieu a offert son fils en sacrifice pour pouvoir pardonner le poids immense du péché des hommes est considérée par bcp de théologiens aujourd’hui, comme une affirmation ambiguë et un raccourci douteux de l’œuvre du salut. Essayons de dire pourquoi, le plus synthétique possible. Il touche le cœur de la foi chrétienne : la question du salut, l’évènement de la croix et la volonté de Dieu en rapport à la mort de Jésus son fils.

Ce qui pose problème est ceci : est ce qu’il est juste et biblique que Dieu avait besoin du sang de son fils pour pouvoir nous pardonner ? Quelle image de Dieu se cache derrière cela ? Cette violence attribuée à Dieu est-elle justifiée ? Est-ce que c’est bien le Dieu père prêché par Jésus ? Dieu avait besoin d’un sacrifice pour pouvoir nous pardonner ? Le sang de son propre fils ? Jésus n’avait-il pas dit lui-même : « Dieu ne veut pas des sacrifices mais la miséricorde et l’amour ». N’avait-il pas prêché un Dieu qui pardonne sans limites et sans condition ?

Ce qu’il faut préciser (et des grands théologiens l’ont fait) est ceci : si le sacrifice du Christ est bien au cœur de la foi chrétienne, ce sacrifice n’est pas un prix payé à Dieu. C’est un acte d’amour, d’offrande de sa vie, pour tous. C’est l’acte ultime d’amour du Christ, le don de sa vie, pour les hommes, en consentement avec le Père. Mais pas un acte qui répond à une nécessité pour le père, pour satisfaire son honneur et sa justice bafoué par le péché des hommes, comme la théologie chrétienne a trop souvent affirmé depuis le Moyen Age. Dieu n’est pas un roi féodal, ni sa justice une justice romaine !  C’est bien ceci qu’il faut comprendre : La justice de Dieu dans la bible est différente de la justice romaine ou médiévale et la notion du sacrifice païen reçoit dans la bible une correction profonde !

 Il faut oser le dire : l’Eglise a bcp erré dans sa prédication sur ce sujet et cela a fait beaucoup de dégâts dans notre compréhension de Dieu, de son amour, de son vrai visage de père. Le père de Jésus Christ n’est pas un père qui avait besoin de voir couler le sang de son fils pour pouvoir sauver l’humanité ! Voilà ce qu’il fallait rappeler, ce 2e dimanche de carême, dans notre marche à la suite du Christ, qui chemine vers sa croix et le sacrifice de sa vie pour nous tous. Comme un acte ultime de son amour, voulu par le père. Le Père et le Fils nous donnent tout, aussi leur propre vie pour que nous vivions. Non, la mort du Christ n’était pas un règlement de compte, exigé par le père !

Et voici pour terminer un indice important qui dit la même chose, où Jésus dit la même chose. La parabole des vignerons homicides, prononcée par Jésus au temple de Jérusalem quelques jours avant de mourir, face à ceux qui sont décider de le faire mourir ce rabbi trop gênant, trop provocateur, trop populaire aussi…Voici ce que raconte Jésus, faisant allusion à sa propre mort à venir : Plusieurs serviteurs, sont envoyés par le maître vers sa vigne ; ils sont tués par ceux qui ont mis la main sur la vigne, les vignerons homicides. Le propriétaire envoie en tout dernier ressort son propre fils, en disant ceci : j’espère qu’ils épargneront mon fils. Voilà comment Jésus voit sa mort : non pas voulu par son père, mais un acte de violence des hommes, qui rejette l’envoyé de Dieu, son propre fils.

Pour Jésus Son père, Dieu le père, veut une chose : qu’il va jusqu’au bout de l’amour pour sauver l’humanité. Le sacrifice de la croix est un sacrifice d’amour. La seule chose que le père dans le ciel exige de nous et qu’il a exigé à son fils est d’aimer ; d’aimer avec tout son être, Dieu et les hommes, jusqu’au don de sa vie. Sur la croix Jésus demande au père : pardonne-leur ils ne savaient pas ce qu’ils font. Le père a exaucé la prière de son fils et il est là notre salut ! Comme acte d’amour du père et du Fils, uni dans un même amour pour nous. C’est l’amour qui sauve et non pas un règlement de compte et l’exigence du sang de son propre fils par le père pour réparer sa justice bafouée. Ce n’est pas le Père de Jésus !

 La justice de Dieu est son Amour. Son amour est sa Justice. Difficile à comprendre mais c’est ainsi.  AMEN