Dimanche 14 décembre 2014 : la quête spirituelle d’une jeune femme palestinienne

La quête spirituelle d’une jeune femme palestinienne

 

Moi, Edith, j’ai une vie plutôt agréable : j’ai un métier, un bon mari, des amis.

Je vis dans la plus belle ville du monde … Jérusalem, aux pieds de ses murailles.

Selon la tradition juive, Dieu a créé le monde. Pour qu’il soit magnifique, il lui a accordé 10 doses de beauté: 9 pour Jérusalem, 1 pour le reste du monde.

Malgré cela, j’avais le sentiment que ma vie était bien peu lumineuse; une vie normale, raisonnablement heureuse mais sans objet.

J’étais en quête d’une autre vie.

Un jour, je m’en souviendrais toujours, un ami m’a parlé d’un certain Jésus de Nazareth.

Il m’a dit que cet homme avait changé la vie de tous ceux qui l’avaient rencontré, sauf la sienne. Car lui, malheureusement, n’avait pas su le suivre. Je me souviens de chacune de ses paroles, qui résonnent en moi comme autant d’avertissements :

Le jeune homme riche : J’ai rencontré Jésus, alors qu’il se préparait à entrer dans Jérusalem, peu de temps avant son arrestation. Je suis venu vers lui et je lui expliqué ma démarche :  j’obéissais aux 10 commandements, j’étais quelqu’un de bien et de raisonnablement heureux … mais il manquait de la couleur à ma vie.

Alors, il m’a demandé de renoncer à tout ce que j’avais, pour le suivre. Et je n’ai pas pu.

Ce n’est pas si simple de suivre Jésus… sauf si tu n’as plus rien à perdre, comme la brebis perdue.

Moi, je ressemble à cette montgolfière. Pour que mon existence s’élève, il faut jeter par dessus bord tout ce qui la tire vers le bas. Et c’est difficile 

Les propos du jeune homme riche ont longtemps trotté dans ma tête.

« Ce n’est pas simple de suivre Jésus … sauf si tu es une brebis perdue ». Qu’est-ce que cela voulait dire ?

Pour le comprendre, j’ai été en rencontrer une :

 

La brebis perdue : je suis la fameuse brebis perdue !

J’étais totalement égarée dans ma vie. J’étais au fond du trou, blessée, sans la possibilité de m’en sortir toute seule. Alors, j’ai appelé le Christ à l’aide. Je l’ai appelé de toutes mes forces. Et, soudain, j’ai ressenti sa présence.

Il est venu, m’a portée et m’a mise à l’abri du danger.

 

Ce témoignage était éclairant.

Il est parfois plus facile de croire en Jésus et de le suivre lorsque tout va mal.

Mais moi, ce n’était pas mon cas.

Une nouvelle fois, j’allais raisonnablement bien. Ma vie était sans saveur, sans couleur mais j’avais peur de perdre mes habitudes, mes repères. Alors, que faire ?

 

A la recherche de nouvelles pistes, je me suis rendue près du temple, là où se rassemblaient les chrétiens de Jérusalem et j’y ai rencontré Pierre.

Il m’a raconté comment il avait suivi Jésus.

« Tu vois, devenir disciple de Jésus, c’était une évidence pour moi. Il m’a suffi d’un miracle : je l’ai rencontré en chair et en os, je l’ai vu faire un miracle, pour moi c’était une pêche miraculeuse. Il y avait tellement de poissons que nos barques s’enfonçaient dans l’eau. Puis j’ai attendu qu’il me dise : « Suis-moi. Je ferai de toi un pêcheur d’hommes. Voilà, ça a été tout simple ».

Je n’ai rien répondu à Pierre … mais je ne voyais pas comment rencontrer un Jésus qui n’était plus parmi nous, le voir faire un miracle et me demander de le suivre. J’étais venue plusieurs années trop tard !

J’ai repris la route.

Il faisait tellement chaud que je me suis assise à l’ombre, sous un beau figuier.

Un jeune homme s’y reposait aussi.

Nous avons commencé à discuter et il m’a raconté une anecdote concernant Jésus.

Alors, il m’a raconté qu’il y a longtemps, alors qu’il avait 5 ans, sa famille l’avait placé devant Jésus. Jésus l’avait béni et avait ajouté : « Laissez-venir à moi les enfants. Ne les en empêchez pas. Car le Royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent ».

Il suffirait donc de lui faire confiance avec la même confiance, la même insouciance qu’un petit !

Malheureusement, ce n’est pas mon caractère.

J’ai toujours peur de me tromper ou d’être trompée.

Je pèse le « pour » et le « contre ». Je n’aurai jamais une foi simple.

 

Alors, je suis sortie de Jérusalem, j’ai marché pendant quelques kilomètres pour me rendre là où tout a commencé, à Bethléem.

Bien sûr, la plupart des témoins de la naissance de Jésus ne sont plus présents. J’ai quand même fini par trouver un berger.

C’est comme si je le voyais et l’entendais encore

 

Le berger : tout a été si simple.

Avec d’autres bergers, nous nous réchauffions autour d’un feu. En hiver, les nuits sont fraîches près de Bethléem.

Et puis, nous avons senti la présence de Dieu, comme si un ange nous parlait.

Il nous a dit que le Messie venait de naître à Bethléem et que nous devions nous prosterner devant lui.

Tu vois, la foi, c’est sentir d’un seul coup que Dieu nous parle et nous indique où aller.

 

Je sais bien.

Certains autour de moi ont eu ce déclic brutal de la foi. Ils ont ressenti que Dieu était présent et qu’il éclairait soudainement leur vie.

Pour eux, il y a eu un « avant » et un « après », avec une limite claire entre les deux.

Je les envie. Mais moi, je n’ai jamais eu ce déclic, cette révélation.

Je ne suis même pas comme Marie de Béthanie, celle chez qui Jésus vient rendre visite, celle qui reste devant le Seigneur et l’écoute de tout son être tandis que Marthe, sa soeur, s’agite dans tous les sens.

Moi, je ne suis pas une contemplative.

Alors je me suis découragée.

Je me suis dit que croire en Jésus, ce n’était pas pour moi.

Je n’étais ni assez perdue dans la vie comme la brebis, ni assez confiante comme les enfants ni assez contemplative comme Marie. Et comme, de surcroît, je n’avais pas eu de révélation comme les bergers, j’étais sur le point d’abandonner.

 

Heureusement, j’ai rencontré un mage.

Peu avant la naissance de Jésus, il était parti de Perse, pour aller rencontrer Jésus.

Il m’a retracé son long cheminement, sa foi incertaine, ses fausses directions, son besoin d’être guidé par d’autres, ses moments de découragement mais surtout, son désir inaltérable d’avancer; et finalement, sa joie lorsqu’il est arrivé devant Jésus.

Alors, j’ai réalisé que, moi aussi, avec mes doutes et ma vie compliquée, je pouvais me mettre à sa suite, rencontrer le Christ et vivre pleinement, enfin