Les 5 défis de la foi (dimanche 26 avril 2015)

Dimanche 26 avril 2015Defis_Foi_Chretienne

Texte biblique : Jean 1, 14-18

Chère Anne-Sophie, en préparant ta confirmation, nous avons fait le point.

Je t’ai donné des textes bibliques, fait lire un document de près de 40 pages, t’ai posé des questions sur ta foi et ton avenir.

Nous sommes aussi revenus sur tes années de catéchisme :

Qu’en as-tu retiré ? Qu’est-ce qui t’a manqué ? De quoi as-tu besoin pour continuer à avancer dans ta foi ?

Globalement, voici ce que j’ai retenu de tes réponses.

La Bible n’est pas encore un territoire entièrement exploré mais tu sais à peu près t’y repérer… mieux qu’à Bois-Colombes, dans lequel il t’arrive de te perdre !

Tu as des connaissances bibliques, et certains récits t’ont frappé, notamment celui de la parabole de la brebis perdue.

A ce sujet, tu sais désormais que les paraboles ne sont pas seulement des antennes mais également des histoires inventées par Jésus pour annoncer le Royaume de Dieu.

Tu te souviens peut-être même de la signification d’un mot énigmatique pour les non-initiés : « rococogalephico ». Ceux qui l’ignorent, au sein de cette assemblée, pourront faire la queue pour me la demander à la fin du culte.

Ainsi, la Bible t’est devenue un peu plus familière.

Surtout, tu te sens à l’aise dans l’Eglise, au groupe de jeunes, malgré l’éloignement géographique.

Que souhaiter d’autre ?

Une seule chose t’est encore demandée : continuer.

Continuer à cheminer, à la suite du Christ.

ContinuEr à chercher des réponses.

Continuer à accepter les questions que Dieu te pose.

La foi chrétienne n’est pas un tranquillisant pour personnes trop stressées.

Elle nous relève, nous fait bouger, nous lance des défis.

Voici cinq défis qui te sont lancés.

1er défi : mieux connaître Dieu.

Qui est Dieu : Une puissance cosmique ? Une force d’amour ? Un méga-logiciel ?Un protecteur tout puissant qui nous rassure lorsque nous avons peur ?

Plus nous sortons de l’enfance et moins nous nous contentons de ces réponses.

Et c’est bien normal !

Notre foi aussi a besoin de grandir, de devenir plus adulte !

Pour aller plus loin, pour découvrir qui est Dieu pour nous, il n’y a qu’une seule solution, qu’un seul chemin : Jésus-Christ.

Jésus nous présente Dieu. Il nous le dévoile. Il nous le présente. Il nous fait connaître sa volonté.

Anne-Sophie, en te tournant vers lui, tu découvras ce que Dieu pense de toi, attend de toi.

Lorsque tu ne sauras plus que croire, lorsque ta foi sera brouillée, il faudra te tourner vers Jésus !

2ème défi : devenir disponible à Dieu.

Soyons francs : il n’est pas facile d’avoir une foi vivante, en France, en 2015.

La sur-occupation, à 15 ans, à 40 ans ou à la retraite, avec les études, les réseaux sociaux, les sollicitations multiples, les amis, les sorties, les amours.

Comment garder du temps pour accueillir Dieu ?

Je n’ai que trois conseils à te donner, en trois verbes : trier, louer, choisir !

Trier dans tes activités pour laisser de la place à Dieu.

Une montgolfière doit se délester pour prendre de la hauteur ; s’il désire s’élever spirituellement, le chrétien doit aussi, de temps en temps, faire le tri et se débarrasser de ce qui encombre inutilement sa vie

Louer Dieu !

Remercie-le : pour ce que tu vis, parce que ce monde est beau, parce que l’avenir est ouvert, parce qu’il est là.

Loue-le par la prière, la musique, le chant, seul, en famille, en Eglise.

Enfin, choisir !

La foi ressemble beaucoup à l’amour.

C’est un sentiment mystérieux : qu’est-ce qui me fait tomber amoureux de telle personne et pas de telle autre ? Pourquoi est-ce que cela m’arrive à 14 ans, 25 ans, 70 ans ou jamais ?

Après le temps de la rencontre, vient celui du choix, de l’engagement.

Est-ce que je me décide à faire le choix de Dieu ?

Est-ce que je choisis de marcher sur les pas de Jésus-Christ ?

Repousser indéfiniment la réponse, rester toujours englué dans un marais d’indécision, revient à choisir par défaut.

Alors, fais ce choix, ce pari, ce saut de la confiance, de la foi.

3ème défi : surmonter le doute.

Parfois, Dieu semble loin de notre vie, comme s’il s’en était retiré, comme si la communication avec lui était coupée.

Il arrive à tout croyant de vivre cette épreuve.

Et même les plus grands religieux, les plus grands mystiques ont traversé ces phases de doute. Certains ont même parlé « d’éclipse de Dieu » ou de « nuit spirituelle ».

Que faire alors ?

Jésus répond en racontant l’histoire d’une veuve.

Parce qu’elle a besoin de rencontrer le juge, elle tambourine, une nuit entière, contre sa porte, jusqu’à ce que ce dernier la laisse entrer… ne serait-ce que pour avoir la paix.

Jésus te demande de faire comme cette veuve.

Si, une jour, ta foi est flottante, si un jour, tu as le sentiment qu’un fossé te sépare de Dieu, alors il faudra résolument le prier, l’appeler.

Le 4ème défi de la foi, le plus difficile : croire en Dieu, malgré la souffrance.

Lorsque nous traversons une véritable épreuve, nous ne comprenons pas Dieu.

Pourquoi nous laisse-t-il ainsi ?

Pourquoi ne se manifeste-t-il pas davantage, alors même que nous aurions tant besoin de lui ?

Ces questions et ces révoltes sont portées dans la Bible : par Job qui a tout perdu et se révolte contre Dieu, par Jérémie, par Jésus même, sur la croix.

En t’appuyant sur leurs expériences, tu découvriras que Dieu n’est pas un paratonnerre contre les épreuves de la vie, qu’il ne supprime pas la souffrance et qu’il est des moments où nous nous sentons si mal que nous nous fermons à toute présence, celle de Dieu ou celle des proches.

Tu découvriras aussi que, dans ces moments-là, Dieu va te chercher comme le bon berger le fait de la brebis perdue, il agit en toi, cicatrise tes blessures intérieures, te relève, empêche la souffrance de te renfermer et lui permet de te rendre, au contraire, plus sensible à autrui.

La foi n’élimine ni la souffrance ni les épreuves mais modifie la façon dont nous les traversons.

Dernier défi : vivre l’Evangile.

L’enseignement de Jésus est très beau mais n’est-il pas un peu naïf ?

Aimer ses ennemis, partager ses ressources : est-ce vraiment réaliste en 2015 ?

Evitons les contresens : il n’a jamais été facile de vivre selon l’enseignement de Jésus.

A son époque, la société était plus violente qu’aujourd’hui, les inégalités plus fortes et l’être humain ni plus tolérant ni plus aimant.

Jésus sait donc qu’il est difficile de le suivre.

Il avertit même : si tu ne comptes que sur vos propres forces, tu n’y arriveras jamais.

Pour mettre en pratique l’Evangile, tu auras besoin de mobiliser ta foi, de demander à Dieu son aide, de puiser des forces dans la prière, la lecture de la Bible et la vie d’Eglise.

Alors, tu pourras vivre l’Evangile et te mettre au service du prochain.

Je n’ignore pas et je ne mésestime pas les épreuves que tu as pu déjà traverser et je sais bien que l’avenir est toujours incertain.

Malgré tout, tu bénéficies d’un environnement humain, matériel et spirituel favorable. Et j’espère de tout cœur qu’il continuera à en être ainsi.

Ce bon contexte est une chance et un motif de reconnaissance.

C’est aussi une responsabilité.

Plus tu iras bien, et plus tu seras joyeusement responsable de ceux qui vont mal, en mettant tes dons au service d’autrui, et je pense à cette écoute profonde dont tu es capable et pour laquelle tu vas te former professionnellement.

Inversement, si tu veux écouter vraiment, sans te laisser envahir par les soucis et les souffrances d’autrui, il te sera nécessaire de les confier à Dieu.

Ecoute et vie spirituelle vont de pair.

Je terminerai par une image.

Tu es bien ancrée dans ton protestantisme et dans cette paroisse.

Et je m’en réjouis !

Souviens-toi simplement qu’un arbre a des racines profondes qui lui permettent de puiser toute la force dont il a besoin.

Mais l’arbre peut aussi servir à fabriquer une barque et à explorer ainsi de nouveaux horizons.

Alors, je te souhaite une vie bien enracinée mais en même temps riche d’explorations et de découvertes, dans le sillage de Jésus-Christ.

Amen !