Satan est vaincu ! (dimanche 3 août 2014)

 

 

Texte biblique : Apocalypse 21,1-7

 

Le Christ a remporté la victoire; Satan est vaincu; il a été précipité dans l’étang de feu et de soufre. Un cri de victoire est poussé. Christ a triomphé. Définitivement.

Soyons francs, ce langage mythologique fait obstacle : l’étang de soufre, Satan….

Nous irons donc au-delà de ces images, au-delà de l’étang de souffre et de Satan, pour en recueillir la bonne nouvelle.

D’abord, occupons-nous de Satan.

« Satan » est étymologiquement le « diviseur ».

Obstinément, Satan s’efforce de diviser, d’opposer : opposer l’homme à Dieu, opposer l’homme à son prochain, nous mettre en opposition avec nous-même.

Pour monter l’homme contre Dieu, il lui fait croire que son Créateur est un maître despotique, dont il faut se délivrer pour être libre.

Pour monter l’homme contre son prochain, il lui fait croire que « l’homme est un loup pour l’homme », qu’une race ou une nation doit en dominer une autre, et que je ne peux m’épanouir qu’aux dépens de mon prochain. Plus récemment, il a injecté l’idée d’une compétition entre les victimes : les Africains victimes de l’esclavage contre les juifs victimes de l’antisémitisme, les chômeurs contre les étrangers etc.

Enfin, pour monter l’homme contre lui-même, il lui fait croire que la vie est absurde et qu’il faut constamment se reprocher d’être ce qu’on est.

Nul besoin de croire en Satan, en tant que créature céleste, pour constater qu’effectivement, des forces de divisions travaillent notre monde, qu’elles sont parfois même en nous et créent une souffrance infinie.

La bonne nouvelle d’aujourd’hui se résume en une phrase : ces forces de destructions sont vaincues par le Christ.

D’abord, le Christ déchire le voile de mensonges tissé par le « Divseur ».

Dieu est tyrannique ou inutile ? Jésus nous le présente semblable à un père ou une mère, prenant soin de chacun de nous.

Nous sommes voués à être des adversaires ou des concurrents ? Jésus nous dit que nous sommes frères et sœurs et qu’il est donc possible d’aimer son prochain sans se renier, qu’il est possible de défendre ses droits sans attaquer ceux des autres, qu’il est possible d’être en désaccord sans être pour autant en conflit.

Notre vie est absurde ou inutile ? Vacun de nous reçoit du Christ sa vocation.

Jésus ouvre également les portes d’un monde nouveau.

Ce monde nouveau, Jean lui donne un nom : la Jérusalem céleste.

Ne nous y trompons pas ! Jean ne décrit pas un monde céleste.

Il décrit notre monde, mais notre monde tel que Dieu le désire, un monde pour lequel il s’engage et pour lequel Christ a donné sa vie.

Voici les caractéristiques de ce monde nouveau.

D’abord, Dieu est présent au cœur du monde.

« Voici la demeure de Dieu avec les hommes » dit la voix.

Dans toutes les sociétés humaines, Dieu a été relégué.

Il a été relégué dans des lieux spécifiques, des temples, des églises, des mosquées.

Il a été relégué à des moments particuliers : le culte, les petits temps de prière que nous lui concédons.

Il a été relégué dans la sphère privée par des pouvoirs politiques et économiques qui n’ont aucunement l’intention de se laisser déranger par une parole qui n’est pas la leur.

Ici, dans la Jérusalem céleste, Dieu est présent au milieu des hommes.

En Jésus-Christ, il a vécu au milieu d’eux, il a partagé leur vie, leur mort.

Maintenant, il est là, pour toujours, au cœur de leur vie personnelle et familiale, au cœur de leur vie sociale, politique, économique.

Oui, promesse de ce texte, Dieu est présent dans cette société française si divisée et craintive, en cette période de tensions internes et de chômage massif.

Il est aussi présent dans ta vie personnelle, même si elle est apparemment marquée par la solitude ou la routine.

En réponse, l’homme désire Dieu.

Depuis toujours, l’humain s’est caché devant Dieu, parce qu’il avait peur de lui ou qu’il ne voulait pas être dérangé.

Rappelez-vous Adam, caché derrière un buisson après avoir mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal.

Rappelez-vous Jonas, fuyant en bateau Dieu et sa vocation.

Rappelez-vous certaines périodes de votre vie.

Là, enfin, parce que Dieu est présent, il est possible de ne plus le fuir.

Au ocntraire, chacun se prépare à rencontrer Dieu, comme une « fiancée se pare pour son mari ».

Chacun désire Dieu, désire lui parler, l’écouter, l’aimer, le rencontrer

Chacun épure sa vie pour l’accueillir.

Alors, mettez à profit ce creux de l’été pour trier, simplifier votre vie, afin d’être disponible à Dieu.

Troisième caractéristique de ce monde nouveau : puisque Dieu règne et que le mal est vaincu, les conséquences du mal disparaissent d’elles-mêmes.

« La mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri ni souffrance ».

Une part de la souffrance est inévitable, elle fait partie de notre condition humaine : tous, nous vieillissons et nous mourrons; tous, nous perdons des personnes que nous aimons; tous, nous subissons parfois des déceptions.

Mais une part importante de notre souffrance est évitable car elle est la conséquence directe de notre violence, dirigée contre autrui ou contre notre propre personne.

Parce que le Christ est présent, parce que nous venons à sa rencontre, cette violence perd son emprise.

Je ne suis plus violent avec les autres puisque le Christ me les fait voir comme des frères et des sœurs et qu’il apaise ma peur.

Je ne suis plus violent contre moi-même puisque je suis aimé comme je suis.

Même la plus grande des violences, la mort, est vaincue par le Christ.

Et ce qui reste de souffrance ou de détresse est consolé, accompagné : « Il essuiera toute larme de leurs yeux ».

Cette promesse d’un monde nouveau est à accueillir et à vivre.

Elle est également à partager.

Parents, dites à vos enfants qu’un jour, Dieu instaurera un ciel nouveau et une terre nouvelle et que, dès à présent, ils peuvent commencer à en vivre.

Dites-leur que le meilleur est à venir, que le meilleur est leur avenir.

Ensemble, diffusons cette bonne nouvelle à ceux qui ne croient plus en rien, aux cyniques, aux désespérés, aux inquiets, qu’ils soient chrétiens ou pas.

Et, surtout, oeuvrons pour qu’il en soit ainsi.

Dénonçons les mensonges du tentateur, à temps et à contretemps !

Faisons reculer la division et la souffrance, là où nous sommes, avec ce que nous sommes.

Alors, un jour, chacun désirera Dieu et ressentira sa présence ; un jour, le mal et souffrance reculeront sur cette terre et que toute larme sera essuyée.

Un jour, notre vieux monde laissera la place à une terre nouvelle .

Puissions-nous hâter la venue de ce jour !

Amen !