Paul, la résurrection du Christ et la nôtre

Paul, la résurrection du Christ …et la nôtre

Contexte

Chrétiens, agnostiques, adeptes d’une autre religion, la plupart des humains croient en « quelque chose » après la mort. Souvent, ce « quelque chose » est semblable à une lumière au bout d’un long tunnel, illuminant un univers de paix et d’amour. Les NDE (« Next Death Expérience »), visions intérieures de ceux qui ont échappé de peu à la mort, donnent une coloration pseudo-scientifique à cette vision.

Insprée par la foi chrétienne, Sœur Marie du St Esprit exprime une autre attente dans une prière souvent lue lors des services funèbres : « Ce qui se passera de l’autre côté, quand tout pour moi aura basculé dans l’éternité, je ne sais pas ; je crois, je crois seulement qu’un amour m’attend ».

Ce texte console mais ne dit pas grand chose. Même le mot « amour » est imprécis : suggère-t-il une présence avec Dieu ou avec ceux qu’on a aimés ?

Bref, chrétiens ou agnostiques, nous ne saovns plus bien en quoi consiste la « vie après la mort ». Et la diversité de nos représentations exprime cette incertitude.

2000 ans avant, Paul a le même problème : les Corinthiens ne savent pas ce que recouvre la résurrection.

Culturellement, ils ont du mal à adhérer à la résurrection des mrots et aspirent davantage à l’immortalité de l’âme, comme courronnement d’un perfectionnement spirituel.

Certains Corinthiens prétendent même qu’il n’y a pas de résurrection des morts.

Paul ne cherche pas seulement à convaincre ses contradicteurs directs. Il en profite pour exposer, devant l’ensemble de la communauté, l’enseignement qu’il tient des apôtres.

Car, selon Paul, ce n’est pas seulement la résurrection du Christ qui est en jeu mais la résurrection des morts. Et, par-delà la résurrection des morts, ce qui est en jeu n’est rien moins que la puissance du salut de Dieu. L’Eternel est-il un spectateur qui regarde avec bienveillance notre vie et notre monde ou a-t-il la puissance d’agir, de transformer, de faire de nous des êtres renouvelés, dès à présent et au-delà de notre mort ?

Paul nous rend attentifs à ces enjeux.

Versets 1-11

Paul part d’une conviction fondamentale : Christ est ressuscité !

Or, selon lui, les Corinthiens ont accepté l’Evangile mais ils n’en ont pas tiré toutes les conséquences. Alors, Paul reprend l’une des premières confessions de foi, noyau du « symbole des apôtres », centrée sur la mort et la résurrection du Christ.

Versets 3 et 4 : l’enseignement de Paul puise à une triple source.

D’une part, il a reçu directement l’Evangile, suite à sa révélation sur le chemin de Damas (Galates 1,11). Paul appartient donc, au même titre que les « Douze », à la première lignée de témoins.

D’autre part, trois ans après sa conversion, Paul « monte » à Jérusalem rencontrer les apôtres (Ga 1,19). Là, il reçoit probablement de Pierre et de Jacques un complèment d’informations sur la vie, la mort et la résurrection du Christ.

Enfin, il est probable, même s’il n’en existe aucune preuve, que des récits, écrits ou oraux de la vie, la mort et la résurrection du Christ circulaient déjà.

Versets 6-11

Paul se fonde sur une multiplicité de témoignages.

Ainsi, la résurrection du Christ n’est pas une doctrine théorique. Elle s’enracine dans l’Histoire.

A quoi fait référence l’apparition aux « 500 » : A la rencontre du Christ ressuscité avec les foules en Galilée ? Ne s’agirait-il pas plutôt de la foule rassemblée le jour de la Pentecôte ? En ce cas, « voir le Christ ressuscité », c’est le rencontrer spirituellement, comprendre intérieurement son enseignement, recevoir son amour, son amour, sa puissance. D’ailleurs, Paul se revendique comme disciple alors qu’il n’a pas rencontré physiquement Jésus. Il le revendique au nom de ses expériences spirituelles.

Versets 12-19

Paul expose une deuxième thèse : on ne peut dissocier la résurrection des morts de la résurrection du Christ. Il s’oppose à un double front.

– Pour beaucoup de Corinthiens, la résurrection du Christ est un événement isolé, sans suite. Ce n’est pas parce qu’il est ressuscité que nous ferons de même.

Cela ne veut pas dire qu’ils ne croient pas en « quelque chose » après la mort.

Influencés par la culture grecque, ils croient probablement en l’immortalité de l’âme, doctrine que les plus grands philosophes ont exposée (Platon, Aristote) et que les plus grands poètes chanteront (Victor Hugo : lorsque la mort nous réclame, l’esprit des sens brise le sceau ! Car la tombe est un nid où l’âme prend des ailes comme l’oiseau« ).

Pour Paul, l’Evangile est en jeu. Car croire en l’immortalité de l’âme, c’est opposer le corps, méprisable et périssable, à l’âme. Or Dieu a créé la matière aussi bien que l’esprit.

Le corps n’est pas méprisable; il est le « temple de Dieu ».

Le chrétien attend donc une régénération de sa personne toute entière et pas seulement une survie de son âme.

– D’autres Corinthiens pensent que la résurrection est déjà arrivée, y compris la nôtre.

Ces gens sont aux antipodes des premiers. Les premiers attendaient la vie au-delà de la mort et méprisaient le corps; les seconds n’attendent pas un au-delà.

Jean avait déclaré : « celui qui croit a la vie éternelle ». Ils en concluent que la vie éternelle ne se conjugue qu’au présent et consiste en une qualité spirituelle de l’existence. Paul leur rétorque que le monde à venir est radicalement différent du monde actuel : « Nous serons tous changés ».

Paul lutte donc contre deux fronts apparemment opposés, mais qui dissocient la résurrection corporelle du Christ et la nôtre. C’est pourquoi Paul leur dit : si les morts ne ressuscitent pas, Christ n’est pas ressuscité, s’il n’est pas ressuscité, « nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes » car nous croyons en une chimère.

Verset 13 : la résurrection du Christ n’a pas de sens si elle n’ouvre pas la porte à notre résurrection.

Verset 14 : si le Christ n’est pas ressuscité, sa mort n’est qu’un échec, un sacrifice comme il y en a eu tant dans l’Histoire. La foi est donc vidée de sa substance.

Car c’est l’un des aspects centraux de la Bonne nouvelle : Dieu lutte avec puissance contre tout ce qui détruit l’humain. Il crée, guérit, pardonne, relève. S’il ne sauve pas le Christ de la mort, alors sa puissance de salut est mise en échec.

Verset 15 : Plus accessoirement, si le Christ n’est pas ressuscité, la crédibilité des témoignages (et des témoins) est mise en jeu.

Verset 16 : Conséquence de ce qui précède (verset 13)

Verset 19 : le chrétien serait le plus misérable des hommes car il renoncerait aux joies terrestres pour être la victime d’une illusion. Les prédicateurs chrétiens ont souvent utilisé ce verset pour les conforter dans leur inclinaison : la vie du chrétien est faite de douleurs et de sacrifices et ne se justifie que par l’attente d’une récompense éternelle. S’il n’y a rien après, les chrétiens perdent sur les deux tableaux.

Pourtant, Jésus n’appelle pas à souffrir pour être récompensé. Il appelle à « perdre sa vie » pour trouver la vraie vie, déjà, au cours de sa vie terrestre.

Celui qui se veut « sauver sa vie » par lui-même court sans cesse après le succès, la réconnaissance. Il recherche toujours plus d’amour, de richesse, d’estime. Et, en définitive, il perd sa vie. Renoncer à cela, c’est accepter le salut de Dieu, la grâce de Dieu, sans mérite de notre part, c’est accepter d’être faible pour recevoir la force de Dieu (II Co 12 : « C’est lorsque je suis faible que je suis fort »).

Croire que Christ est ressuscité, c’est bien sûr croire que moi aussi, je suis appelé à ressusciter. Mais c’est aussi croire que je peux, dès à présent, m’abandonner à Dieu car il a la puissance de me sauver, de me guérir, de me conduire.

Ceux qui n’ont pas cette espérance sont les plus malheureux des hommes car ils croient en un Dieu qui n’a pas la puissance de sauver, demain et maintenant, et instaure une loi morale impossible à appliquer et plus encore à vivre. Mieux vaut alors ne pas croire du tout en Lui.

Versets 20-32

Troisième thèse, qui précise la deuxième : la résurrection du Christ ouvre à notre propre résurrection.

Si Dieu a la puissance de resusciter le Christ, il fera la même chose pour nous.

Paul écrira aux Romains, au Chap 8 : « J’ai l’assurance que rien … pas même la mort ne peut nous séparer de l’amour que Christ nous a manifesté en Jésus-Christ« .

Le rappel des versets 3 à 9 se justifie maintenant : Christ est ressuscité des morts, Dieu a donc la puissance de ressusciter. S’il l’a fait pour le Chirst, s’il peut le faire pour nos morts, comment imaginer qu’il ne désire pas le faire, qu’il ne le fasse pas ?

Versets 21-22 : Paul élargit le propos. Il ne s’agit pas seulement d’attendre notre résurrection, mais, dès maintenant, de commencer à ressusciter.

En effet, Christ inaugure une nouvelle façon d’être. Il est le nouvel Adam.

De même que tous meurent en Adam, tous ressuscitent en Christ.

« Mort » et « vie » ont un sens premier : le décès et la résurrection.

Ils ont également un sens symbolique : une vie mortifère et une vie renouvelée.

Adam, c’est l’homme charnel qui compte sur ses propres forces et s’est séparé de Dieu et, par suite, dévie de la trajectoire que Dieu lui voulait imprimer à son existence (c’est le sens du mot « péché »). Il est, malgré (ou à cause de) ses illusions, condamné à l’impuissance et à la mort.

A l’opposé, le Christ renonce à la toute puissance pour se laisser conduire par Dieu. Il est, en apparence, totalement faible et pourtant, il reçoit de Dieu sa puissance (cf Phi 2).

Etre en Christ, c’est laisser Dieu agir dans sa vie, laisser sa puissance nous faire revivre, maintenant et après la mort.

Comme le proclame Jésus : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra quand bien même il serait mort et quiconque vit et croit en moi ne mourra pas » (Jean 11, 25-26).

Il est hors sujet de se demander ici ce qu’il advient après la mort pour ceux qui ne croient pas au Christ. Paul n’aborde pas la question.

Versets 23-25 : La résurrection du Christ inaugure ce monde nouveau dans lequel Dieu sera tout en tous. Douter de la résurrection des morts, c’est se méprendre sur la résurrection du Christ mais aussi sur sa signification.

Verset 26 : la mort fait échec à la toute puissance de Dieu. Elle sera donc vaincue, elle aussi. La fin de l’empire de la mort exclut l’existence d’un royaume de la mort, des peines éternelles.

Versets 27-28 : le Christ agit pour la toute puissance de Dieu. Il n’est pas son rival, il n’est pas un autre dieu.

Versets 29-30 : reprise du verset 19. S’il n’y a rien après la mort, si le Christ n’est pas ressuscité, la puissance de Dieu est mise en échec.

Verset 32 : Paul place les Corinthiens devant une alternative : ils placent leur confiance en la puissance de Dieu et l’appel à « perdre sa vie pour l’Evangile » a un sens; ou bien ils n’y croient pas et la morale épicurienne est alors leur seule issue logique.

Versets 33-34 : Le ton est exhortatif. Paul appelle les Corinthiens à ne se laisser ni séduire ni détourner de la certitude fondamentale exposée aux versets 1-11 et dont les conséquences ont été rappelées aux versets 12-19.

Versets 35-44a :

La mort n’est pas l’échéance ultime mais la condition nécessaire à la création nouvelle.

A la question du « comment », Paul répond en substance : Dieu crée comme il veut.

Le verset 36 fait référence à la parole de Jésus : « Si le grain ne meurt ». Je ne peux me figurer la vie future en raisonnant à partir de mon existence présente … comme le grain ne peut imaginer la plante ni le ver le papillon.

Quelques années auparavant, Jésus fit une réponse similaire aux Sadduccéens qui l’interrogeaient sur la résurrection.

Versets 44b-49

Paul argumente à partir de l’Ecriture.

L’Ecriture apporte en effet la preuve qu’un Adam spirituel vient après le premier, qui est physique.

Aussi vrai que nous sommes semblables au premier Adam, nous sommes appelés à devenir à l’image du second.

Paul, à partir du parallélisme instauré entre les figures, accentue l’opposition âme vivante- Esprit vivifiant. Il ne disqualifie pas le premier Adam mais insiste sur la promesse liée au second. De même que nous avons porté l’image du terrestre, nous serons à l’image du céleste.

Versets 50-58

La transformation radicale du corps est donc l’achèvement nécessaire du dessein de Dieu.

Paul espérait-il voir le retour du Christ de son vivant ? Nul ne peut le dire.

En tous cas, les humains vivant la parousie (retour du Christ) seront eux-aussi transformés.

Verset 51 : Paul distingue le sort des vivants et des trépassés lors de l’avènement du Royaume. « Tous » signifie que tous les humains sont concernés par cette résurrection.

La résurrection des morts coïncide avec la transformation des vivants. La même logique de renouvellement est à l’œuvre (verset 52).

Paul reprend l’image traditionnelle du vêtement (verset 53).

Dans la culture grecque le vêtement représente mon identité qui doit être libérée de la matière, le corps (Note : cette image est employée par Platon dans « le Phédon » ; le salut, pour Platon, réside dans l’immortalité de l’âme qui, à la mort, se détache de son emprisonnement corporel).

Paul réinterprète cette image : le vêtement n’est plus seulement ce qui, en moi, subsiste éternellement mais l’ensemble de mon être, corps compris, qui est revêtu d’immortalité.

Versets 55-56 : « Mort, où est ta victoire ? » La prophétie d’Esaïe est réalisée (Esaïe 25,8) : « Il anéantit la mort pour toujours ; Le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages« .

Le péché est représenté au verset 56 comme l’arme de la mort. Car il consiste à vivre sans Dieu, sans sa force vivifiante.

« La force du péché, c’est la Loi » fait référence à la conception paulinienne de la Loi exposée en Galates 2 ou Romains 7. Si l’obéissance à la Loi conduit à ne plus compter sur la puissance de Dieu mais seulement sur sa capacité à observer la Loi, alors elle se fait l’allié du péché et provoque la mort.

Trois autres textes sur la résurrection

I Thessaloniciens 4,13-18 :

Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance.

Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts.

Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts.

Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement.

Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles.

Pour ce qui est des temps et des moments, vous n’avez pas besoin, frères, qu’on vous en écrive.

Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit.

Quand les hommes diront : Paix et sûreté ! alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point.

Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur ; vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres.

Ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres.

Car ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent s’enivrent la nuit.

Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et ayant pour casque l’espérance du salut.

Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. C’est pourquoi exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites.

Paul entend moins décrire notre résurrection que d’insister sur la soudaineté et l’imprévisibilité du « Jour du Seigneur ». Comme nul ne connait le jour et l’heure, il faut vivre dans « la foi », « la charité » et l’espérance du salut », ici et maintenant, sur terre, au lieu de nier l’existence terrestre, dans l’attente de la vie céleste.

Fidèle à Jésus, Paul évoque le ciel pour valoriser l’existence terrestre.

Romains 8, 31-38

Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ?

Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie !

Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !

Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.

Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.

Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

Ici, Paul reprend un thème majeur de sa foi : puisque Dieu a ressuscité Jésus, comment imaginer qu’il n’ait ni la puissance ni le désir de faire de même avec nous ? Ainsi, rien, pas même la mort, ne peut nous séparer de son amour, manifesté en Jésus-Christ.

II Co 5,1-10

Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme.

Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus.

Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit.

Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu’en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur – car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

C’est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions.

Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps.

A la différence de sa 1ère aux Thessaloniciens, Paul valorise, ici, la dimension spirituelle de la vie par rapport au « charnel ». Il oppose, de même, la vie céleste à l’existence terrestre. Enfin, il évoque le jugement divin et sa rétribution.

Il semble, dans ce passage, plus « grec » que « juif » et, malheureusement, assez loin de Jésus, quelle que soit la beauté des images utilisées.

Paul évoque les « arrhes de l’Esprit ». Il signifie par là que nous serons un jour pleinement en Dieu, vivant en Lui et par Lui. Mais, dès à présent, nous recevons une part de « l’héritage spirituel » qui nous est promis.