Paul : justifiés et sauvés

Justifiés, sauvés par grâce au moyen de la foi

 

 

Voici un titre compliqué pour des notions … qui ne le sont pas moins.

Franchement, ne pourrait-on pas nous simplifier la vie et en rester à Jésus, son enseignement, son éthique, nous centrer sur son amour du prochain, sa foi confiante en Dieu, son combat contre ce qui abaisse l’humain ?

Que signifient pour nous, en 2012, des notions telles que la « justification », « le salut », « la grâce » ?

Et pourtant !

Si la pensée de Paul et son vocabulaire sont parfois complexes, s’il faut du temps pour les déchiffrer, ils expriment l’essentiel de la foi chrétienne, là où cette foi s’écarte des autres religions et sagesses, là où elle est profondément libératrice.

Alors, explorons ce chemin exigeant.

Demander à chacun d’écrire ses définitions de ses trois mots (3 mns) et d’en discuter par groupe de 2 (5 mns) puis retour en grand groupe (5 mns)

Dans sa lettre aux Ephésiens, chapitre 2, 1-10, Paul écrit : Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.

Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres objets de la colère de Dieu.

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

Dans ce texte touffu Paul articule trois thèses :

Thèse 1 : Par nature, l’homme est loin de Dieu et de la vie qu’il place devant lui.

Paul emploie une large gamme d’expressions.

Il évoque tout d’abord la mort : « vous étiez morts par vos offenses et vos péchés ».

Il s’agit non pas de la mort physique mais de la mort spirituelle, intérieure, vitale.

L’être humain ne vit pas car il s’est détourné de sa source, Dieu. Il est devenu stérile et a suivi une autre voie : « la chair et les pensées (de l’homme qui pense par lui-même) ».

Naturellement, l’homme dérive et devient un « enfant de colère ».

Ici, la pensée de Paul s’oppose frontalement à l’humanisme, confiant en la bonté naturelle de l’homme.

Héritier de Paul, le protestantisme partagera majoritairement ce pessimisme anthropologique (sur l’homme) et en tirera des leçons, notamment dans sa réflexion politique. Il prônera des organes de pouvoirs collégiaux et aménagera des contre-pouvoirs (puisque l’homme suit sa propre nature, il peut abuser de tout pouvoir qui lui est donné, politique, religieux… ce pouvoir doit donc être controlé, borné).

Thèse 2 : Dieu nous aime, « malgré tout » ou « au delà de tout ».

Il vient nous donner la vie, nous « ressusciter ».

Il l’a manifesté en Jésus-Christ, qui a vécu, est mort et ressuscité pour que nous recevions la vie.

Paul établit une relation étroite entre Christ et nous.

Nous savons que Dieu nous aime parce que Jésus est mort pour nous.

Nous savons que nous recevrons la vie comme le Christ l’a reçue, au matin de Pâques.

Par « rendus à la vie » ou « ressuscités », Paul ne pense pas seulement à la vie après la mort.

De même que la mort était aussi intérieure et spirituelle, nous sommes déjà au bénéfice d’une vie nouvelle, ici et maintenant.

Thèse 3 : cette vie nouvelle est un don de Dieu, indépendamment de nos mérites.

Paul rassemble sa pensée en une phrase, centrale dans l’émergence de la Réforme : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ».

Cette expression nous parle de Dieu et de nous.

Elle nous parle de Dieu : Dieu nous accepte tels que nous sommes, il nous aime tels que nous sommes, ce qui ne veut pas dire qu’il aime tout ce que nous sommes. Il ne pose pas de condition préalable, il n’exige pas de nous un minimum avant de venir vers nous et d’agir en nous.

Elle parle donc de nous : notre valeur et notre vérité ne résident pas en nous ; elle nous arrivent du dehors et d’ailleurs.

Pour aller plus loin, il nous faut reprendre chacun de ces termes et les « serrer » de près.

Grâce

Dans l’Ancien testament, deux termes hébreux existent :

– le premier, « hèn », signifie « montrer de la bienveillance », « trouver grâce ».

– le second, « hesed », signifie « assister fidèlement, dans les faits ». Parce que cette assistance est une obligation découlant de la solidarité, la Torah exige de l’homme cette « hesed ». En ce sens, ce terme peut se traduire aussi bien par « bonté » que par « grâce ».

Ce terme a le plus souvent Dieu comme sujet.

Sa « hesed » est fondée sur l’alliance. L’homme fidèle sait qu’il peut attendre de Dieu son secours. Mais même lorsqu’Israël viole les engagements de l’alliance, YHWH conserve sa bienveillance, à condition que le peuple revienne à lui car « il est un Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère et riche en bonté » (Ex 34).

La hesed ne résume donc pas à l’assistance mais également à la grâce qui pardonne le péché; c’est pourquoi la hesed de Dieu est souvent mis en parallèle avec son amour.

Dans le Nouveau Testament, le terme « charis » cumule les sens des deux termes hébreux.

Il y ajoute les sens profanes habituellement attachés à ce mot en grec (dons propres à l’être humain, les « charismes »).

Le terme charis apparait à peine dans les Evangiles. Il est totalement absent chez Matthieu et Marc.

Chez Luc, il désigne la faveur de Dieu (cf. Luc 1, Marie loue Dieu pour avoir « trouvé grâce » auprès de Lui).

Charis devient fréquent dans les Actes. Il y prend parfois un sens paulinien, par exemple lorsque Pierre affirme à l’assemblée de Jérusalem : « C’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés » (Actes 15).

Parfois, charis garde un sens propre au livre des Actes et désigne la générosité et la puissance de Dieu; ce terme finit par désigner l’Evangile lui-même (Actes 20,24).

Dans les lettres de Paul, charis est employé à environ 100 reprises.

« A vous, grâce et paix, de par Dieu notrre Père et le Seigneur Jésus-Christ » ouvre chacune de ses lettres.

Paul les conclut par le souhait « que la grâce soit avec vous ».

Davantage qu’une formule de politesse, il s’agit d’appeler sur ses correspondants les dons de Dieu, vecteurs de la « vie nouvelle » en Christ

Dans sa lettre aux Romains, il synthétise son propos.

Nous sommes justifiés et sauvés par grâce, indépendamment de nos mérites propres.

Par Christ, cette grâce s’est répandue sur la multitude (Rms 5,15).

Nous ne sommes plus soumis à la Loi (Rms 6,14) puisque Dieu a envoyé Jésus afin que nous nous nous conduisions désormais sous le régime de l’Esprit (Rms 8, 3-4).

Vivre selon l’Esprit, vivre en Christ, vivre dans la grâce décrivent une seule et même réalité.

Salut

Le terme salut, dans la bible hébraïque, yacha, peut se traduire par : « élargir », « délivrer d’un danger ».

Il est traduit en grec par soteria qui signfie sauver, guérir, conserver et appartenait à l’origine au registre militaire ; « dégager quelqu’un, en chassant son oppresseur ».

Déjà, dans le premier testament, une victoire militaire est qualifiée de « salut » (ex Jg 12,3) et leurs auteurs des sauveurs.

Dans la Bible, Dieu est bien évidemment le Sauveur par excellence. Il est l’artisan du grand salut qu’est la sortie d’Egypte mais les auteurs de la saga biblique sont convaincus que les victoires militaires remportée par ses soldats est en réalité l’oeuvre de YHWH.

Outre le salut collectivement apporté, YHWH sauve les individus qui le lui demande.

Ce salut, dans des circonstances bien déterminées, est en attente du salut général.

A la fin des temps. Dieu sauvera pleinement l’ensemble son peuple.

Le Nouveau Testament modifie la signification de ce mot.

Le salut prend une résonnance plus résolument individuelle.

De plus, le complément d’objet indirect change : le croyant est moins sauvé d’un danger militaire ou d’un péril personnel que du péché.

Positivement parlant, l’objet du salut est la vie par excellence, la vie nouvelle ou éternelle, qui prend naissance ici et maintenant.

Paul va associer salut ici-bas et salut « eschatologique ».

Même si le salut, sous sa forme plénière, ne nous sera donné qu’au Royaume, nous commençons à en goûter les effets dès maintenant.

Paul emploie l’image des « arrhes » pour évoquer un salut, dont nous sommes d’ores et déjà au bénéfice.

« Par grâce, par le moyen de la foi »

Ce salut est offert par Dieu et il est destiné au monde entier.

Par la foi, les croyants le reçoivent.

Cette articulation « grâce – foi » a pu être comprise de différentes façons.

Certains estiment que la foi est nécessaire au salut. Seuls les croyants seront sauvés, dès maintenant et au-delà de la mort.

Pour d’autres, le salut est offert à tous, croyants ou pas; ceux qui ont la foi le savent et orientent leur vie en fonction de cette grâce.

Enfin, des croyants distinguent salut terrestre et résurrection. Après notre mort, nous pouvons croire que Dieu maintiendra son lien avec nous et qu’il le fera pour tous les humains, croyants ou pas. Par contre, dans ma vie présente, je ne peux être sauvé intérieurement qu’à condition de laisser Dieu agir en moi. Par lui, je peux être sauvé du désespoir, du ressentiment, de l’absurde, de l’angoisse, du désir d’être digne de l’estime des autres etc.

Autres textes, autres notions

Rms 1,15-17 : Ainsi j’ai un vif désir de vous annoncer aussi l’Evangile, à vous qui êtes à Rome. Car je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi.

Parce que la foi sauve, elle est à partager, à répandre.

La prise au sérieux du salut par la foi s’accompagne du partage de l’Evangile.

Romains 3, 21-31 : Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient.

Il n’y a pas de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.

C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.

Où donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi.

Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.

Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des païens ? Oui, il l’est aussi des païens, puisqu’il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis.

Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi.

Selon Paul, Dieu ne fait pas de distinction entre les hommes : « tous sont pécheurs tous les hommes sont pécheurs Il n’y a pas de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu »

Par « péché », Paul entend une rupture avec Dieu.

Le pécheur est donc moins celui qui commet une faute morale que celui qui a rompu le lien qui l’unissait à Dieu, ne lui fait plus confiance, ne se laisse plus inspirer par lui. Par suite, sa vie dévie (« péché » en hébreu). Il est centré sur lui, ses mérites, son besoin d’accomplissement et utile tous les moyens disponibles pour cela, y compris les moyens religieux.

Ainsi, les rites et la Loi religieuse peuvent devenir des armes qui confortent l’homme dans son péché. C’est pourquoi tout homme, juif, paîen, incroyant … et chrétien, est pécheur. Car une part, au moins de son être, échappe à la présence de Dieu.

L’action de Dieu en faveur de l’homme ne vient donc pas récompenser l’obéissance à la loi. Dieu accorde à l’homme une faveur que ce dernier ne mérite pas.

Pourtant, tout en restant pécheur, il est justifié : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce

« Justice » et « justification »

Cette terminologie tire son origine de l’Ancien Testament.

Justification vient, bien entendu, de « juste ».

Le juste est l’innocent. Vis-à-vis de Dieu, le juste est celui qui suit sa volonté, qu’il soit croyant ou pas (ainsi, depuis la 2ème guerre mondiale, des personnes ont été déclarées « justes » par Israël pour leur attitude vis-à-vis des juifs; elles n’étaient pas forcément croyantes, encore moins juives).

Le verbe « justifier » est en premier lieu un terme juridique.

En hébreu, le « justifié » est celui qui est déclaré juste, donc innocent.

Dans la Bible, la justification est une action de Dieu qui nous qui nous déclare justes et nous fait entrer dans son projet d’alliance. Il nous innocente et nous rend innocents.

Quelques textes mentionnent la justice qui vient de Dieu. Parmi eux, Esaïe 53, 11 : « Mon serviteur, qui est juste, justifie beaucoup de gens ».

Ainsi, le Messie dispense sa justice. Il est une occasion de salut, pour beaucoup.

Dans le Nouveau Testament, les Evangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) parlent peu de la justification.

Chez Mt 12,37, Jésus précise : « tu seras justiifié (dans le sens d’acquitté) ou bien condamné« .

Un récit important est l’allégorie du péager et du pharisien (Lc 18,9). Certains hommes, comme le pharisien, sont convaincus d’être justes alors que le péager est justifié. Ainsi, Dieu justifie certains qui s’en croient indignes et ne le fait pas pour ceux qui pensent avoir tout fait pour le mériter.

Dans la pensée de Paul, la justification est un don de Dieu : Dieu justifie, l’homme est justifié.

En quoi consiste cette justification ? En un verdict et une action intérieure.

Dieu déclare l’homme juste, il émet un verdict favorable à son encontre.

Par ailleurs, il agit en lui pour le transformer et le rendre conforme à son verdict.

Dieu agit comme un parent qui dit à ses enfants qu’ils sont biens et les aide à le devenir.

Comment Dieu agit-il pour rendre l’homme juste ?

Là, Paul s’écarte du judaîsme.

Dans la tradition juive, l’homme est justifié par la Loi. Autrement dit, l’obéissance à la Loi le transforme intérieurement, le fait vivre dans la conscience que Dieu est présent, que le prochain est important etc.

Paul est convaincu que, du fait du péché de l’homme, la Loi génère autant d’effets pervers que positifs. Elle le rend jugeant et orgueilleux ou, au contraire, le désespère. Car notre vie n’est jamais vraiment conforme à la volonté de Dieu. Seule la foi, ce lien spirituel qui unit le croyant à Dieu et permet à son Esprit d’agir en nous, nous justifie. L’homme est justifié par la grâce. Par le moyen de la foi.

« Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce »

Nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi.

Autrement dit, Dieu décide souverainement, par grâce, « d’acquitter le coupable », de nous déclarer justes. Et, par la foi, ce canal vivant qui nous unit à lui, il agit en nous et nous transforme intérieurement.

La croix

Dans cette oeuvre de justification, il y a un moment crucial, au sens premier du terme (rappelons que « crucial » vient de « croix ») : la mort de Jésus sur la croix.

« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire.

Nous avons une double réticence devant ce passage : Pourquoi fallait-il que Jésus mourût sur la croix ? Ceux qui ne croient pas seront-ils condamnés ?

D’abord, la mort de Jésur sur la croix.

Nous connaissons la doctrine classique selon laquelle les hommes sont coupables devant Dieu et Dieu exige le sacrifice de son fils pour que la dette soit réglée.

Nous connaissons aussi les fulmniations de Nietzsche devant cette conception : « Dieu a offert son fils en sacrifice pour la rémission des péchés. D’un seul coup, c’en était fini de l’Evangile … Le sacrifice et sous sa forme la plus répugnante, la plus barbare, le sacrifice de l’innocent pour les péchés des coupables. Quel effroyable paganisme ! ».

Alors, à quoi la croix « sert »-elle ?

Nous l’avons dit, la justification a un double objet : Dieu nous déclare justes et il agit en nous.

Pour nous déclarer justes, pour nous aimer et nous vouloir du bien, Dieu n’avait pas besoin de la mort de Jésus sur la croix. Par contre, cette mort était nécessaire pour que nous fussions transformés.

En quoi ? Avec la croix, nous découvrons de quoi nous sommes capables; nous perdons toute illusion sur nous-mêmes. Asymétriquement, nous découvrons que rien, décidemment, ne peut empêcher Dieu de nous aimer, pas même notre folie.

Aiinsi, la mort de Jésus est un sacrifice, au sens de l’Ancien Testament, qui rétablit la communion entre Dieu et son peuple.

En cela, la croix était nécessaire.

Il en est de même avec la résurrection : « Nous croyons en Celui qi a ressuscité d’entre les morts, Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rms 4,24).

De même que la mort du Christ nous fait désespérer de nous et prendre conscience de nos fautes, de même sa résurrection nous assure que la vie succède à la mort et que nous pouvons ressusciter à une vie nouvelle, dès maintenant.

Par la foi

Pour vivre de ce message et être transformés, la foi est nécessaire.

Par elle, le croyant , le croyant découvre et expérimente ce salut.

Désormais, il se sait aimé, accompagné et partage cette conviction de Paul, en Romains 8, 31-39 :Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’assurance: ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur.

Il laisse Dieu agir en lui et le transformer intérieurement.

Il s’agit d’une véritable réorientation de l’existence, en passant de la mort à la vie, à l’image du Christ. »Christ ne meurt plus; la mort sur lui n’a plus d’empire. Car en mourant, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes; vivant, c’est pour Dieu qu’il vit. De même, vous aussi, considérez que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ ».

Le chrétien vit donc dans une paix profonde, quelles que soient les vicissitudes de son existence :

Romains 5, 1-8 : Ainsi donc, justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ; par lui nous avons accès, par la foi, à cette grâce en laquelle nous sommes établis et nous mettons notre orgueil dans l’espérance de la gloire de Dieu.

Bien plus, nous mettons notre orgueil dans nos détresses mêmes, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la fidélité éprouvée, la fidélité éprouvée l’espérance; et l’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Oui, quand nous étions encore sans force, Christ, au temps fixé, est mort pour des impies.

C’est à peine si quelqu’un voudrait mourir pour un juste; peut-être pour un homme de bien accepterait-on de mourir. Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous: Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.