Parabole actualisée des ouvriers dans la vigne

Prédication le 24 juin 2018

Matthieu 20 v 1 à 16 Parabole actualisée des ouvriers dans la vigne

Mes amis,

Je connais une bonne terre où poussent tomates, mûriers, framboisiers salades. C’est un jardin partagé où celles et ceux qui le souhaitent peuvent semer toutes sortes de graines. Et ce qui est produit est alors partagé entre tous et même avec l’ami de passage. La terre est régulièrement enrichie par le compost que l’on prend soin de réaliser avec tous les déchets récupérés. Une bonne terre car il y a   toutes sortes de fleurs, des rosiers de multiples couleurs mais aussi des iris, des marguerites, des lupins et bien d’autres espèces. A l’ombre des arbres on peut y manger en particulier à l’ombre d’un érable sycomore situé au milieu de la pelouse. Pas le sycomore de Zachée lui qui de petite taille y était monté pour voir Jésus ; il s’agissait d ‘un sycomore de la famille des ficus. Non il s’agit sur cette bonne terre d’un érable sous lequel nous pourrons manger tout à l’heure qui donne ces petits fruits si particuliers qui tels des petits hélicoptères descendent du ciel.

Sur cette bonne terre que je peux admirer en me levant chaque matin sous le soleil d’où mon chapeau, pousse aussi une vigne ; une vigne dans laquelle beaucoup sont au travail.

Il y a les ouvriers de la première heure, de la toute première heure. Je leur laisse la parole :

« Vous savez ; nous avons connu le premier temple situé au bas de la rue Victor Hugo avec son clocher. Puis nous avons vu après bien des réflexions se construire le Centre 72, en 1972, au 72 rue Victor Hugo. Quelle aventure ! Nous voulions une Église ouverte d’où son architecture ; ouverte au monde, à la cité, accueillante pour tous et non pas retirée dans son coin, entre 4 murs. »

Les ouvriers de la première heure sont toujours actifs parmi nous. Ils portent l’esprit, la mémoire des premières années glorieuses. Ils rappellent ce beau projet du Centre 72 : au nom de l’Évangile faire se rencontrer des personnes de tout horizon ; Mais ils commencent à fatiguer. Ils voudraient voir des plus jeunes se lever et prendre le relais.

 

Dans cette vigne il y aussi les ouvriers de la 2éme ou 3éme heure. Ils portent beaucoup. Ils sont en première ligne. Ils sont en pleine action. Laissons-leur la parole :

« Nous sommes le conseil presbytéral constitué de femmes et d’hommes que vous avez élus lors de l’assemblée générale, chargé de l ‘animation spirituelle et matérielle de la paroisse. Sans vous tous, nous ne pouvons pas faire grand-chose ; Nous souhaitons être une communauté vivante et dynamique où toutes les générations ont leur place et peuvent se ressourcer, s’exprimer, s’engager. C’est pourquoi nous avons rédigé un projet de vie avec 4 axes : un culte au cœur de la vie commune, un accès à la spiritualité, une vie communautaire, notre Église dans ce monde »

Beau projet mais qui peut rester sur le papier et qui pour prendre forme a besoin de la mobilisation de tous.

Heureusement qu’il   y a d’autres ouvriers au travail aussi depuis bien longtemps. Ils sont nombreux et actifs à l’Entraide comme bénévoles, au Centre 72 comme bénévoles et aussi à la Maison des Jeunes comme bénévoles. On ne les voit pas toujours ; ils travaillent souvent dans l’ombre. Sans eux le lieu de vie qu’est le Centre 72 ne serait pas aussi vivant et animé. Écoutons-les :

« Nous les 3 associations qui avons été créées par la paroisse protestante, occupons les mêmes locaux. Une communauté qui se réfère à l’Évangile de Jésus-Christ , c’est une communauté ouverte à la culture , aux faits et débats de société, d’où les carrefours , les concerts les activités culturelles du 72 ouvertes toujours à tous ; C’est aussi une communauté qui cherche à mettre en actions et en gestes le commandement de l’amour du prochain , qui cherche à rendre notre monde plus humain et plus juste d’où les activités de solidarité de l’Entraide, le vestiaire , les Braderies ; C’est aussi une communauté qui veut former des jeunes à la joie de vivre et à la responsabilité d’où les activités de la Maison des Jeunes et en particulier le scoutisme. »

Je les coupe car ils auraient encore beaucoup à dire sur leurs projets, leurs actions. Sachez que vous pouvez les rejoindre. Ils ont besoin de bras, de têtes, de bénévoles. Ils embauchent toujours. Avec eux le bureau de recrutement est toujours ouvert.

 

Mais dans cette vigne où il y a beaucoup d’ouvriers, il y a celles et ceux qui sont venus de loin. Ils nous apportent leurs chants leurs couleurs, leurs dynamismes ; Je leur donne la parole.

« Chez vous nous nous sentons chez nous, même si là, d’où nous venons, nous chantons beaucoup plus, dans des Églises pleines à craquer avec des jeunes, des chorales, des danses parfois ; Nos cultes durent 2 voire 3 heures. Osons prier, chanter, exprimer notre foi sans crainte » Merci à eux d’être des nôtres ; merci de leur présence, de leur joie. Leurs manières de faire viennent parfois bousculer, déranger les habitudes de la première heure mais c’est une bonne chose.

 

Dans cette même vigne, il y a des ouvriers qui s’engagent chaque année pour un an. Ils sont en CDD mais CDD renouvelables car certains sont des vieux de la vieille en action depuis longtemps. Je veux parler des catéchètes. A eux de s’exprimer.

« Merci à vous de nous confier vos enfants de 3 à 15 ans voire plus avec le groupe de jeunes et le scoutisme. C’est une vraie joie de les accompagner, de leur faire découvrir la Bible, la personne de Jésus-Christ, de les faire réfléchir, se questionner. Nous aimerions sentir davantage que vous parents vous êtes avec et derrière vos enfants, avec et derrière nous »

Voilà des ouvriers qui ont des revendications à faire connaître ! Mais pour autant, ils ne feront pas grève. On peut compter sur eux ! Sur leur engagement sans faille !

 

Il y a les ouvriers de l’avant dernière heure. Ils sont dans la communauté mais seulement depuis quelques années. Je pense aux enfants, aux jeunes, aux scouts. A leur tour de prendre la parole.

« A que vos cultes sont longs, ennuyeux et tristes. On aimerait jouer, rire, chanter, s’amuser. Vous nous dites que l’Évangile est un message joyeux, alors soyons joyeux et utilisons les technologies modernes ! » Ils viennent nous bousculer à juste titre quand nous ronronnons, quand nous nous endormons. Ils nous questionnent et attendent des témoins vivants de l’évangile de Jésus-Christ.

 

Enfin n’oublions les vrais ouvriers de la dernière heure. Ils viennent d’être embauchés dans la vigne. Ils sont tout nouveaux. Ils ne connaissent pas nos habitudes, nos visages, notre manière de travailler ensemble. Nous leur donnons la parole : « oui nous sommes de nouvelles familles, de nouvelles personnes arrivées depuis peu sur Bois Colombes ou aux environs. Nous venons d’autres paroisses protestantes ou nous avons décidé de nous tourner vers le protestantisme. Merci de nous accueillir, de nous faire une place, de penser à nous à la sortie du culte quand vous vous retrouvez entre amis, entre personnes connues » A bon entendeur salut !!

 

Ah j’allais oublier. Il y a parmi nous ceux qui ont tout à apprendre, tout à découvrir. Ils n’ont pas beaucoup de force, ni aucune compétence. Aucune tâche ne peut leur être confiée dans la vigne / Et pourtant ils sont là parmi nous et par leur présence ils apportent déjà beaucoup. Ce sont les enfants, en particulier les enfants tout juste baptisés. Ont-ils quelque chose à nous dire ? « Cris de bébés..…..

 

Ils participent à leur manière déjà à ce travail de la vigne où toutes les générations sont confondues. Tous les âges, toutes les classes sociales, toutes les origines, nationalités toutes confondues. Pas de considérations de personnes ; Pas de diplôme, ni papiers exigés.

Et il y a toujours de la place dans cette vigne. 24 h sur 24, 7 jours sur 7, 12 mois sur 12, on embauche ; On recrute à tout va même ceux que d’autres employeurs considèrent comme incapables, inutiles, non rentables, bon à rien. Dans cette vigne toujours un accueil, toujours une place, toujours du travail. Avec nous, pôle emploi ferait faillite.

Pourquoi ? Ne le dîtes pas trop fort car nous sommes hors norme, hors code du travail, hors convention collective. Ne le criez pas sur les toits. Les syndicats pourraient nous dénoncer, faire procès et entamer une grève. Les militants de la justice sociale pourraient crier au scandale.

Le secret de cette vigne ; c’est que tous les ouvriers sont traités de la même manière, travaillent aux mêmes conditions. O certes il y a des responsabilités et des fonctions différentes mais tous au même statut, tous au même salaire, tous au même tarif. Les ouvriers de la 1ere heure comme ceux de la dernière heure.

Le salaire le même pour tous, c’est le salaire de la grâce. Pour tous, oui pour tous, je vous l’assure, la même valeur, la même importance, la même dignité, la même considération, le même honneur ;

La valeur, la dignité, l’importance qu’accorde Dieu à tout être humain ; celle d’un humain aimé de Lui, reconnu de Lui et cela sans condition. Accepté, aimé, accueilli comme un fils comme une fille, de manière inconditionnelle, non pour ce qu’il fait mais pour ce qu’il est.

C’est ça la vigne du Seigneur. On annonce un été chaud. Pas grand-chose à faire durant ces fortes chaleurs. J’espère qu’on se retrouvera tous à la rentrée pour se retrousser les manches pour les vendanges. Amen

Pasteur Denis Heller