Les rameaux : à la recherche d’indices sur Jésus (6 avril 2014)

 

Prédication

Andréas : C’est bien joli, ton arche d’alliance, mais c’est de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, qu’est-ce qui rend Dieu présent ?

Vincent : Pour les juifs, Dieu est présent dans la prière. Mais il l’est aussi dans la Torah. Pour les musulmans, c’est dans le Coran

Andréas: Et pour les chrétiens ?

Vincent : Dieu est présent avec Jésus. Il est le Messie.

Andréas : Concrètement, qu’est-cela signifie ? Que Jésus est un grand enseignant ? Un non-violent ? Un Réfomateur religieux ? Un patriote qui lutte contre l’envahisseur romain ?

Vincent: Toi qui es détective, cherche !

Je vais te raconter une histoire qui va te donner des inndices. Un dimanche avant Pâque, Jésus est entré dans Jérusalem et une grande foule l’a acclamé.

Si tu cherches bien, tu trouveras bien des témoins qui te mettront sur la piste

Le détective parcourt les travées, avec sa loupe. Il s’arrête devant quelqu’un tenant une longue corde.

Andréas : que tiens-tu ?

Gabriel : Une corde. Elle me sert à attacher mon âne. Tous les jours, je l’attache à cette corde quand je ne n’en ai pas besoin.

Andréas: Pourtant, je ne vois pas d’âne au bout de la corde

Gabriel : On voit que vous êtes détective ! Il y a peu, un disciple de Jésus me l’a emprunté. Il m’a dit : « Le Seigneur en a besoin ». Lorsque j’ai appris qu’il était entré dans Jérusalem, assis sur un âne, j’ai d’abord pensé à un roi qui était entré dans Jérusalem, assis sur un ânon, il y a longtemps.

Connaissez-vous son nom ? (Gabriel interroge les gens et attend quelques réponses)

C’est Salomon au moment où David le choisit comme roi. « Salomon », ce qui signifie la « paix ». Et puis j’ai pensé au prophète Zacharie. Selon Zacharie, Dieu va envoyer un Sauveur, « doux » et « humble de cœur », un Messie qui accueille et pardonne. Pour se faire reconnaître, il entrerait dans Jérusalem, assis sur un ânon.

Andréas : ça y est, j’ai compris ! En entrant dans Jérusalem assis sur un ânon, Jésus envoie un message à la foule qui l’accueille : Vous me fêtez comme le Messie ? Vous avez raison ! Mais je ne vais pas répondre à vos attentes de pureté et de guerres au nom de la foi. Je viens vous proposer une vie nouvelle, une vie de foi, de fidélité, de confiance. Le Royaume de Dieu vient. Il est pour vous, il est en vous.

Il me manque encore des indices.

Il tombe sur quelqu’un portant des vêtements.

Andréas : Que fais-tu avec ces vêtements ?

Vincent : Lorsque Jésus est entré dans Jérusalem par l’une de ses portes, la foule a déposé des vêtements. Alors je les ai ramassés.

Andréas : Pourquoi ?

Vincent : Le dimanche des rameaux, la foule acclame Jésus mais pour de mauvaises raisons.

Les rameaux, comme nos ancêtres, lorsqu’ils ont pris les armes et battu les armées grecques, près de 200 ans avant Jésus. Une fois le pays libéré, ils ont purifié le temple de Jérusalem avec des rameaux verts.

J’aime cette histoire et l’esprit de révolte qui anime notre peuple. Mais cela ne colle pas avec Jésus. Il répand la foi et la paix, pas la guerre contre l’envahisseur.

Ceux qui acclament Jésus déposent aussi des vêtements devant lui. Bien sûr, ils veulent lui permettre de prendre ses vêtements pour s’asseoir plus confortablement sur l’âne. Mais ils pensent aussi à d’autres histoires de la Bible.

Ils pensent à l’investiture du roi Jehu, à l’époque du prophète Elie. Lorsqu’ils apprennent que ce roi a reçu l’onction d’un prophète, ses proches placent leurs vêtements sous les pieds de celui qu’ils célèbrent dès lors comme roi.

Peu après, il y a le choix du prophète Elisée. Elie dépose des vêtements devant lui, signe qu’il l’a choisi comme prophète, chargé de poursuivre sa mission, et combattre, au nom de Dieu, les adorateurs de Baal.

Ainsi, en déposant des rameaux, vêtements devant Jésus, la foule l’acclame et le célèbre comme un roi … mais ce geste n’est pas dénué d’ambiguité.

Je suis désolé ne pas davantage vous avancer !

Andréas : au contraire !

Désormais, je sais qui Jésus n’est pas. Il n’est pas un chef militaire. Il ne vient pas pour combattre les infidèles, mener des guerres de religion, replier le pays sur lui-même. Mais il me manque encore un indice.

(il s’adresse à l’assemblée) : Aidez-moi ! Vous voyez quelqu’un tenant quelque chose de bizzare ? (La personne portant des branches de figuier est dénoncée ! Le détective s’approche d’elle)

Andréas : Pourquoi tenez-vous cette branche de figuier séchée ? Qu’avez-vous vu ?

Corinne : J’étais à Jérusalem quand Jésus y est entré. Puis il a fait demi-tour, et est retourné à Béthanie. Là, il s’est approché d’un figuier. A ma grande surprise, il lui a reproché de ne pas porter de figues. Pire encore, il l’a maudit : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ». Je n’y comprenais plus rien. C’était le printemps. Au printemps, au mieux, un figuier ne porte que des feuilles. Les figues viennent beaucoup plus tard, au milieu de l’été. Pourquoi Jésus a-t-il agi ainsi ?

Andréas : çà y est, maintenant, j’ai compris.

(Il s’adresse à l’assemblée)

Les feuilles de figuier représentent les habitudes religieuses. Elles sont belles et utiles. Mais un figuier doit surtout produire des figues. De même, la foi doit surtout produire des fruits : la justice, la paix intérieure, la bienveillance. C’est cela que Jésus est venu apporter. C’est pour cela qu’il a enseigné, guéri, pardonné. C’est pour cela qu’il est mort et ressuscité. C’est lui que je veux suivre !