Culte de fin d’année : Elie, la veuve et le paparazzi

Prédication du 22 juin 2014

 

Journaliste : Chers téléspectateurs, nous sommes ravis de vous retrouver pour notre émission préférée : « Les prophètes ont un fantastique talent ».

En septembre, pour lancer cette saison, nous avions invité trois prophètes : Moïse, Jérémie, Jonas.

Ils nous ont partagé leur vocation, leur réussite et leurs échecs.

 Pour notre dernière émission avant l’été, voici l’un des plus grands prophètes.

Qui est-il vraiment : Un homme de Dieu ? Un mystique ? Un guérisseur ? Un fanatique ?

Est-il plus proche de l’abbé Pierre ou de Ben Laden ?

Chers amis, nous accueillons, rien que pour vous … le prophète Elie.

Elie : Bonjour, merci de me consacrer une émission, mais je ne suis pas sûr de le mériter. Celui qui compte, ce n’est pas moi, c’est Dieu

Journaliste : Afin d’en juger, Elie, nous allons permettre à ceux qui nous regardent de mieux vous connaître. Pourriez-vous nous parler de votre famille, votre enfance ?

Elie : Tichebé

Journaliste : Tichebé ?

Elie : Oui, c’est un village en Galaad. C’est là que je suis né.

Journaliste : oui, et j’en profite pour saluer les Tichbéennes et les Tichebéens qui nous regardent … mais votre famille ? Votre enfance ? L’éducation que vous avez reçue?

Que s’est-il passé d’extraordinaire qui explique ce que vous êtes devenu ?

 

Elie : Rien. C’est Dieu qui est extraordinaire, pas moi.

 

Journaliste : Bon, vous voulez rester très discret sur votre famille. Alors, parlons de vous.

On dit que vous avez un fichu caractère.

 

Elie : Disons que j’ai du caractère. Il m’arrive aussi de parler avant de réfléchir. Heureusement, Dieu se rappelle alors à moi.

 

Journaliste : Justement, parlez-nous de votre rencontre avec Lui.

J’imagine que vous avez suivi le cursus classique des prophètes.

Comme pour Moïse, Jérémie ou Jonas, Dieu vous a appelé, il vous a confié une mission, vous avez hésité : « je suis pas capable, appelle quelqu’un d’autre » et puis finalement, vous avez été voir un roi ou un pharaon pour lui transmettre le message de Dieu.

 

Elie : Non, moi, c’est l’inverse.

 

Journaliste : Pardon ?

 

Elie : Moi j’ai tendance à parler d’abord et à écouter Dieu après. Tout seul, sans que Dieu me demande quelque chose, j’ai été voir le roi Akhab. Il faut dire qu’il se conduisait très mal, lui et son horrible femme, la reine Jézabel. A cause d’eux, les Hébreux ne suivaient plus l’Eternel et tournaient la population vers Baal. Alors, je lui ai dit que, puisqu’il agissait mal, il n’y aurait plus de pluie et de récolte pendant des années !

 

Journaliste : Et Dieu n’avait encore rien dit ?

 

Elie : non, je vous l’ai dit : je parle avant d’écouter.

 

Journaliste : Et Dieu vous a suivi ?

 

Elie : pas vraiment, il m’a dit d’aller voir ailleurs, loin du roi, loin de la capitale.

Alors, je me suis retrouvé au bord d’un torrent, dans un endroit ravitaillé par les corbeaux.

Puis, Dieu m’a envoyé auprès d’une pauvre veuve, à Sarepta.

Moi qui me prenais pour un grand personnage, disant au roi ce qu’il devait faire, voilà que Dieu m’envoie chez une personne misérable, une étrangère de surcroît.

 

Journaliste : Elie, nous avons une surprise pour vous.

Nous avons retrouvé cette veuve.

Et elle est présente sur le plateau.

Chers amis, « la veuve de Sarepta ».

 

La veuve entre sur le plateau

 

Le journaliste : installez-vous.

Ce doit être une grande émotion de revoir Elie.

 

La veuve : oui, je lui dois tellement.

Je vivais seule avec mon fils, dans notre maison. Nous n’avions quasiment plus rien à manger.

Il me restait juste un peu de farine et d’huile.

Et puis, cet homme est arrivé.

Il était affamé et m’a demandé à manger.

Alors, avec le peu que j’avais, j’ai cuit quelques galettes.

Après, je n’avais plus rien.

 

C’était la fin.

Pourtant Elie était très tranquille, comme s’il était sûr que Dieu agirait.

Et, en effet, j’ai vu que ma jarre de farine se remplissait à vue d’oeil et l’huile aussi.

J’ai alors compris que lorsqu’on partage ce qui est important – la nourriture, mais aussi la foi en Dieu, l’amitié – cette chose se multiplie.

 

Ensuite, nous avons frôlé le drame.

Mon fils est tombé malade.

J’ai même cru qu’il était mort.

Alors, Elie s’est allongé sur lui et mon fils a retrouvé la vie !

 

Journaliste : Elie, vous êtes un vrai magicien !

 

Elie : Non, pas du tout.

C’était encore un message de Dieu : pour vivre, nous avons besoin de chaleur humaine, de nous soutenir. Alors, Dieu peut agir en nous.

 

Journaliste : Merci Madame pour votre témoignage.

(la veuve quitte la « plateau »)

 

Elie, vos aventures ne s’arrêtent pas là.

Sur le Mont Carmel, vous lancez un défi aux prophètes de Baal.

Racontez-nous cela !

 

Elie : je leur ai lancé un défi.

Les 850 prophètes de Baal et d’Ashéra devaient allumer un bûcher, avec l’aide leur soit-disant dieu. Et moi, tout seul, grâce à Dieu, je devais faire la même chose.

Pour ce défi, j’ai réuni mon peuple et je leur ai dit : « vous devez choisir entre Dieu et les idoles.Vous ne pouvez pas rester entre deux chaises. Je vais vous montrer que notre Dieu est beaucoup plus fort que les autres. »

Et mon bûcher s’est allumé. Dieu est le plus grand !

 

Journaliste : Vous avez donc gagné. Mais après, vous faites tuer les 850 prophètes.

Dieu vous l’avait vraiment demandé ?

 

Elie : Heu, pas vraiment. Je vous l’ai dit, j’ai un peu mauvais caractère.

 

Le journaliste : « un peu mauvais caractère » et vous tuez 850 personnes !!!

Heureusement que vous n’avez pas un très mauvais caractère !

Et Dieu dans tout cela ?

 

Elie : Une fois encore, j’avais un peu parlé et agi à sa place. Alors, il m’a dit d’aller dans une grotte et de l’attendre. Il viendrait me visiter afin que je comprenne qui il est vraiment.

 

Le journaliste : A ce sujet, nous avons un autre invité surprise.

Un photographe. Il travaille pour le Pharisien libéré.

Nous sommes heureux de l’accueillir !

 

Le photographe entre

 

Le journaliste : merci de nous rejoindre pour notre émission.

Racontez-nous comment vous avez suivi Elie

 

Le photographe : pour un photographe comme moi, à la recherche d’images chocs, Elie, c’était une mine d’or !

J’ai pu m’introduire dans le palais du roi Akab et prendre des photos de sa rencontre avec Elie.

Vous auriez vu la tête du roi lorsque Elie lui a dit : « Il n’y aura plus de pluie dans ton royaume ».

Son séjour auprès de la veuve de Sarepta, c’était aussi très bien..

La famine, l’enfant malade, ça fait de très bonnes photos.

Et le mont Carmel avec les prophètes de Baal, il vous a raconté ?

850 acteurs, des spectateurs, les deux bûchers, le massacre, l’orage qui arrive après et inonde tout.

J’ai pris des centaines de photos !

C’est ensuite que c’est devenu plus compliqué.

 

Le journaliste : Pourquoi ?

 

Photographe : Elie devait attendre dans une grotte que Dieu se manifeste.

Je me suis dit : cela va être le scoop du siècle.

Car Dieu va sûrement se manifester dans une tempête incroyable ou un tremblement de terre délirant.

Alors j’ai suivi Elie et j’ai attendu près de sa grotte, bien caché !

 

Elie : Espèce de paparazzi !

 

Le photographe : là, j’ai bien vu des éclairs, une tempête, la terre trembler mais Elie restait dans sa grotte.

Puis tout s’est calmé. Il y avait un petit vent léger, tout calme, tranquille.

Et c’est là qu’Elie est sorti.

Alors qu’il n’y avait aucune photo spectaculaire à prendre !

 

Le journaliste : Pourquoi n’êtes-vous pas sorti avant ?

 

Elie : parce que Dieu n’était pas présent. Il est venu à ma rencontre sous la forme d’un souffle léger.

 

Le photographe : mais s’il veut impressionner les foules, Dieu devrait s’y prendre autrement !

Le veau d’or, c’était une bonne idée mais Moïse n’en a pas voulu.

Le buisson ardent, c’était limite. « Je me montre sans me montrer » n’a jamais été une bonne règle de communication ! Alors, « un souffle léger » …

Regardez les prophètes de Baal. Eux, ils doivent avoir une bonne agence de pub : ils ont des immenses statues à tête de taureau, qui crachent du feu. Çà en jette … ça fait des photos qui se vendent une fortune au « pharisien libéré ».

 

Elie : Oui, mais Dieu n’est pas un producteur de spectacles.

Il est présent dans notre vie mais souvent discrètement, comme un souffle léger

Le vent, on le met pas en boite.

Par contre, lorsqu’il souffle, on le sent sur notre peau.

Dieu, c’est pareil, on ne le voit pas, on a parfois le sentiment de l’attendre pour rien.

Et puis, soudain, on sent qu’il est là, qu’il nous fait du bien, qu’il nous donne de la force, qu’il gonfle nos voiles.

 

Le journaliste : Nous remercions notre 2ème invité surprise.

Et maintenant, revenons à vous : du combat contre le roi et les prophètes de Baal au souffle d’un vent léger : on a le sentiment que ces aventures vous ont transformé.

 

Elie : Oui, au début, je pensais que le croyant, c’est celui qui parle à la place de Dieu et qui impose sa foi.

Maintenant, j’ai compris que croire, c’est cheminer, découvrir peu à peu que Dieu est bien différent de nos idées.

Mais pour faire cette découverte, il faut écouter Dieu, lui être disponible, l’attendre patiemment.

 

Le journaliste : C’est sur ces belles paroles que notre émission se termine.

Elie, merci. Merci aussi à nos invités: la veuve de Sarepta et le journaliste du Pharisien libéré.

Chers téléspectateurs, ainsi prend fin notre saison : » les prophètes ont un fantastique talent »

Que Dieu soit ce vent léger qui vous fasse avancer dans la vie !

(Vincent Nême-Peyron)