Célébration oecuménique; rencontrer le Christ ressuscité

VNP Célébration oecuménique

Les pèlerins d’Emmaüs

Christ est ressuscité !

Cette conviction est au coeur de la foi chrétienne.

Christ est ressuscité mais comment le rencontrer pour que notre vie change ?

La leçon de trois évangélistes, Matthieu, Jean et Luc, est qu’il n’y a pas une seule façon de rencontrer le Christ. Il y en a plusieurs, trois au moins.

Dans Matthieu, les choses sont simples : après la résurrection, les disciples voient le Christ. Ils l’entendent. Quelques-uns ont des doutes mais tous sont prêts à lui faire confiance et à suivre sa parole : « Vivez l’Evangile ! » « Annoncez-le largement ! » « Baptisez tous les peuples, munis de cette seule promesse : je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! ».

De même, lorsque notre foi est ardente, lorsque nous sommes en communion avec le Christ, sa présence est aussi évidente et vitale que l’air que nous respirons.

Dans ces périodes bénies, nous ne nous demandons pas comment le rencontrer mais comment vivre l’Evangile, comment servir, partager l’Evangile auprès de tous ceux qui ne le connaissent pas encore.

Celui qui, en plein désert, a trouvé une source, serait un criminel s’il ne la signalait pas à ceux qui ceux qui meurent de soif !

Mais nous le savons bien, la rencontre avec le Christ n’est pas toujours aussi immédiate.

C’est ce que nous montre le récit de l’Evangile de Jean.

Dans ce texte, les disciples sont remplis de peur et de doutes.

Ils sont recroquevillés sur eux-mêmes.

Ils se sont enfermé dans une pièce, ont fermé les portes et les fenêtres.

Et, dans le récit suivant, ils vont pêcher la nuit entière, sans attraper le moindre poisson.

Peur, repli, échec. Un cercle vicieux se met en place car l’échec renforce le repli et la peur qui renforce l’échec.

Lorsqu’on en est là, lorsqu’on est aussi mal, recroquevillé, blessé, comment entreprendre une démarche de foi, comment rencontrer le Christ ?

« La bonne nouvelle » nous dit en substance Jean c’est que, dans ces moments-là, lorsque tu es trop mal, trop enfermé sur toi, c’est le Christ lui-même qui vient à toi et qui, comme aux disciples, te dit : « La paix soit avec toi ».

Enfin, il y a Luc, avec cette histoire des pèlerins d’Emmaüs.

Ici, les disciples sont dans un entre-deux.

Ils ont été touchés par l’enseignement de Jésus. Ils ont fait le choix de l’amour, la justice, le pardon.

Ils ont attendu la venue d’un monde nouveau, le Royaume de Dieu.

Ils n’ont pas compris sa mort mais ont appris sa résurrection.

Pour autant, ils n’ont pas vraiment fait le pas.

Ils sont restés au bord de la piscine, sans se jeter à l’eau.

Lorsque nous sommes dans un entre-deux, comment rencontrer le Christ ressuscité ?

Le récit des pèlerins d’Emmaüs nous fournit trois pistes :

Première piste : le cheminement collectif.

Les disciples avaient des questions et des découragements. Mais plutôt que de rester englués séparemment dans leurs doutes, ils ont accepté d’avancer, de partager avec d’autres leurs questions et leur espérance.

Leur marche vers Emmaüs, c’est bien sûr, symboliquement, le cheminement de ceux qui veulent avancer dans la foi et le faire avec d’autres.

Cheminer ensemble, c’est également une piste importante pour nos vies personnelles et ecclésiales.

Nous ne pouvons grandir seuls dans la foi.

Nous avons besoin du compagnonage de frères et de soeurs, afin de nous édifier mutuellement.

L’Eglise est, par essence, ce lieu de cheminement collectif, de partage autour de ce qui nous fait vivre. D’ailleurs, le mot « synode », en usage dans nos deux Eglises, ne signifie-t-il pas, en grec, faire chemin ensemble ?

Cheminer ensemble pour grandir dans la foi.

Cheminer ensemble pour partager nos difficultés et notre désir de suivre le Christ.

Cheminer ensemble pour trouver de nouvelles façons de catéchiser et d’évangéliser., de créer ensemble un parcours alpha, par exemple

Cheminer ensemble en Eglise et entre Eglises.

Deuxième piste : la Bible.

En chemin, un homme leur parle de la Bible et leur fait comprendre pourquoi Jésus devait venir.

Nous saurons plus tard que cet homme, c’est Jésus lui-même.

La Bible nous oriente vers Jésus.

En lisant la Bible, en comprenant peu à peu sa signification profonde, au-delà des récits, des codes de lois et des époques, nous nous raprochons de Jésus.

Comme le résume Luther : « La Bible est la servante du Christ ».

Nous avons donc besoin de reprendre, seuls et en groupes, la lecture de la Bible.

Nous devons, pour cela, proposer des études bibliques, des partages bibliques, pour les jeunes mais aussi pour les adultes.

En Eglise et entre Eglises

Troisième piste : la communion.

C’est en invitant Jésus et en partageant le repas avec lui que les disciples le reconnaissent.

Oui, pour grandir dans la foi, pour reconnaître la présence du Christ au coeur de notre vie, nous avons besoin de partage, d’entraide, de confiance, de reconnaissance.

Nous avons besoin de partager le pain et le vin.

Nous avons besoin de communion.

En Eglise et entre Eglises.

Le récit des pèlerins d’Emmaüs se conclut par un avertissement, qui résonne comme une promesse: la foi n’est pas une compétence qu’on acquiert une fois pour toute, comme les tables de multiplication ou le vélo.

Alors même que j’ai reconnu le Christ dans ma vie, il se dérobe à moi, il m’échappe.

Je dois alors reprendre la route, cheminer de nouveau, en sachant que le Christ sera à mes côtés.

Amen !