Bilan de compétence des rois d’Israël (culte de fin d’année, 19 juin 2016)

Bilan de compétence des rois d’Israël (culte de fin d’année, 19 juin 2016)

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Voix off : Nous sommes à l’antenne locale de Pôle emploi, à Jérusalem, le 18 juin, l’an 1050 avant Jésus-Christ.

Resp Pôle emploi (il s’adresse à trois hommes assis sur un banc) : Notre réunion peut commencer. Je nous présente : Samuel, prophète d’Israël, et moi, responsable de l’agence locale de l’ASPERJ.

Samuel l’interrompt : l’ASPERJ ?

RPE : Oui, « l’agence suprême pour l’emploi des rois de Judée »

En septembre, vous aviez postulé pour un emploi prestigieux et inédit : le poste de roi d’Israël. Finalement, chacun de vous l’a occupé successivement : Saül (il se lève puis s’assoit), David (idem), Salomon (idem).

Comme convenu, nous allons faire le point avec chacun de vous.

Nous nous poserons aussi la question suivante : si Dieu nous envoie dans l’avenir un sauveur, un Messie, ressemblera-t-il à l’un d’entre vous ?

Commençons par vous, Saül.

Samuel : Franchement, je m’en veux de vous avoir choisi !

Lorsque je vous avais vu, conduisant des ânesses, je pensais que vous sauriez guider le peuple hébreu

Quelle erreur !

Un peuple se mène avec plus de doigté que des ânes !

Pourtant, vous vous êtes montré colérique, violent, jaloux.

Vous avez même tenté de transpercer David avec une lance !

Saül : C’est vrai, j’ai de nombreux défauts et j’aurais dû me maîtriser davantage.

Mais j’ai su m’entourer de personnes de qualité : n’ai-je pas choisi David comme musicien ? Ne l’ai-je pas fait entrer dans ma garde rapprochée ?

David : Pour ensuite essayer de me tuer à plusieurs reprises ?

Saül : Bon, c’est vrai, j’ai tenté de te tuer, au moins trois fois. Mais c’est de ta faute : après ta victoire contre Goliath, tu étais tellement populaire !

Tu représentais une vraie menace !

Samuel : Saül, vous aviez de belles qualités : du courage, la capacité à décider. Mais vous avez tout gâché avec votre violence et votre instabilité.

Alors, nous avons dû mettre fin à votre contrat de roi.

Vous pouvez vous asseoir ;

Passons à vous, David (David se lève)

David, vous avez été roi d’Israël durant de nombreuses années.

Vos talents sont exceptionnels : vous êtes un grand guerrier, un grand dirigeant …

David (l’interrompt) : ce n’est pas tout ; je suis également un immense musicien, un grand poète, un homme de foi d’une profondeur exceptionnelle.

Pensez que j’ai écrit des dizaines de psaumes qu’on lira et chantera encore dans plusieurs millénaires. Et si on m’avait laissé faire, je serai aussi devenu le plus grand des bâtisseurs car je voulais construire un Temple grandiose, le Temple de l’Eternel, dans la plus belle ville du monde, Jérusalem.

Saul (se tournant vers le RPE) : lorsque vous l’entendez, vous n’avez pas aussi envie de le massacrer ?

REP (apaisant) : David, vos qualités et talents sont reconnus par chacun.

Mais lorsque vous dites que vous n’avez pas pu construire le temple de Jérusalem, vous soulignez en creux vos défauts.

A l’époque un prophète était venu vous voir, le prophète Nathan..

Je lui ai demandé de nous expliquer, en direct, ce qui s’est passé

Nathan (remonte l’allée centrale) : c’est très simple

Le roi David était à Jérusalem dans son palais lorsqu’il voit une femme très belle, Bethsabée. Seulement, Bethsabée est mariée à Urie, un officier de David.

Alors David envoie Urie dans une opération militaire très dangereuse.

Urie meurt et David épouse Bethsabée

REP : Et vous, qu’avez vous fait ?

Nathan : j’ai été voir David. Et je lui ai raconté cette histoire :

Il y avait dans une ville deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre.

Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre. Le pauvre n’avait rien du tout qu’une petite brebis, qu’il avait achetée ; il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses enfants ; elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe, dormait sur son sein, et il la regardait comme sa fille. Un voyageur arriva chez l’homme riche. Et le riche n’a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses bœufs, pour préparer un repas au voyageur qui était venu chez lui ; il a pris la brebis du pauvre, et l’a apprêtée pour l’homme qui était venu chez lui.

David s’est aussitôt exclamé : cet homme mérite la mort.

Et je lui ai dit : cet homme, c’est toi.

Je lui ai raconté ce que je savais sur Urie et Bethsabée et je lui ai annoncé qu’il ne pourrait pas construire le temple car il avait commis un crime.

David : C’est vrai ; et j’ai demandé pardon à Dieu pour cela.

J’ai d’ailleurs écrit le psaume 51 dans lequel je reconnais publiquement mes torts.

Vous connaissez beaucoup de chefs d’Etat qui auraient fait cela ?

Et puis, je ne suis pas parfait, mais ce n’est pas ce qu’on demande à un chef d’État.

J’ai renforcé le pays, construit des murailles autour de Jérusalem, uni les tribus.

Le pays était plus fort et plus sur après moi qu’avant moi.

On ne gouverne pas un pays en étant faible et gentil. .

Samuel (ferme) : on ne le gouverne pas davantage par la violence et les caprices ! Malgré tout, je vous l’accorde : vous laisserez un grand souvenir dans la mémoire d’Israël.

Vous pouvez vous asseoir.

RPE : Salomon, c’est à vous.

Vos débuts ont été parfaits. Lorsque Dieu vous a dit qu’il vous accorderait ce que vous désirez, vous avez répondu : « Un coeur sage et intelligent ».

Bien sûr, Dieu vous l’a accordé.

Porté par cette sagesse, vous avez pris de bonnes mesures : vous avez dénoué une situation pour le moins confuse : deux femmes avait accouché le même jour ; durant la nuit, l’enfant de l’une des deux meurt et toutes les deux affirment que c’est l’enfant de l’autre femme. Comment savoir qui disait vrai ?

Savez-vous comment Salomon s’en est sorti (il interroge l’assistance) ?

Lorsque vous avez rencontré la reine de Saba, cette même sagesse vous a permis de résoudre l’énigme la plus difficile : comprendre l’autre ; savoir ce que la personne en face de vous a au fond du coeur.

(Se tourner vers Raphaël) : C’est l’un des dons de Dieu les plus précieux ; comprendre vraiment ses proches, ses amis, sa famille.

En toute logique, c’est donc vous qui avez construit le Temple de Jérusalem, dont voici une maquette.

Salomon : Bref, mon bilan est le meilleur !

Je suis le modèle du bon roi, sage, ambitieux, capable de construire un temple somptueux, à la gloire de Dieu.

Et puis, moi, je n’ai pas commis de meurtre. Je suis un homme de paix. D’ailleurs, mon nom, Salomon, ne signifie-t-il pas « la paix ? »

Samuel : tant que vous avez demandé à Dieu un coeur sage et intelligent, tant que vous saviez que votre force repose sur Dieu, vous êtes resté un grand roi.

Dès que vous l’avez oublié, vous êtes devenu comme les autres : vous avez abusé de votre pouvoir..

1000 épouses, est-ce bien raisonnable ?

Vous avez oublié Dieu.

Vous avez utilisé la violence..

Du coup, tout ce que vous avez fait du bien est parti en fumée : le pays s’est coupé en deux : la Judée d’un côté, la Samarie de l’autre.

Votre force venait de Dieu, pas de vous.

Quel dommage que vous l’ayez oublié !

RPE (perplexe): C’est compliqué de trouver un modèle.

Au fond, le Sauveur, ce serait peut-être celui qui aurait le courage de Saül, la foi et la poésie de David, la sagesse de Salomon. Il serait un roi parfait !

Samuel : Je pense que celui que Dieu nous enverra sera bien différent de vous trois.

Il ne collectionnera pas les serviteurs mais il se fera le serviteur de tous.

Il ne voudra pas des sujets qui courberont la tête devant lui mais des hommes libres qui redresseront la tête.

Il ne tuera pas mais sera prêt à mourir par amour.

Saul, David, Salomon : quel drôle de roi !

Samuel : Ce ne sera pas un roi, ce sera le Messie.