Prédication du culte de fin d’année, 17 juin 2012

 

Dimanche 17 juin 2012

Culte de fin d’année

Texte biblique : Jean 15, 7-17

C’est l’histoire d’une jeune femme qui avait une lampe, une lampe banale, une vieille lampe mais ce qu’il ne savait pas, c’est que sa lampe était magique. Un jour, alors qu’il l’époussetait, un génie sort de sa lampe.

Le génie : « Bonjour, je suis le génie de la lampe. Je suis prêt à t’accorder trois vœux. Réfléchis bien, tu n’auras droit qu’à trois vœux. Après, je retourne dans la lampe et tu n’entendras plus jamais parler de moi ».

La jeune femme réfléchit puis répondit : «Bon, j’ai trois idées, trois vœux qui, pour moi, sont vraiment importants, sont les plus importants. Pour moi et pour tous les humains. Mais tu ne pourras jamais les réaliser ».

Le génie : « Tu oublies que j’ai des pouvoirs magiques ».

La femme : « Oui, mais je pense que ces vœux sont au-dessus de tes forces ».

Le génie : « Bon, tu les dis ces trois vœux ? »

La femme : « Les voici : le premier vœu, c’est la joie pour tous les humains ; le second vœu, c’est l’amour que l’on donne – que chaque humain puisse aimer ; le troisième vœu : c’est l’amour que l’on reçoit. Que chaque humain ose se laisser aimer, sans se dire qu’il est trop moche pour cela. La joie, l’amour donné et reçu : voici mes trois vœux, mais je doute que tu puisses les réaliser. »

Le génie « C’est vrai, je ne peux les réaliser. Et d’ailleurs, cela ne servirait à rien car Jésus-Christ l’a déjà fait. Il nous donne sa joie et son amour, il nous permet de nous aimer les uns les autres. Avec Jésus, ces trois vœux sont déjà réalisés. C’est à toi, maintenant, de les vivre ».

 

Avouez que cette jeune femme a bien choisi : la joie, l’amour que l’on donne et celui que l’on reçoit.

En séance d’école biblique, les enfants se sont livrés à un jeu similaire.

Nous avons demandé aux enfants ce qu’ils répondraient au génie si leurs voeux pouvaient être réalisés..

Un petit malin a répondu que l’un de ces trois voeux consisterait à avoir … trois nouveaux voeux. D’autres rêvent, je les cite, « d’être au même niveau que Nadal », « de ne plus faire d’effort de mémorisation » ou « d’être riche sans faire d’effort ».

Mais la plupart des voeux portent sur l’essentiel : « Que me sparents ne se disputent plus », « que j’ai des frères et des soeurs », « que tout le monde soit heureux », « que les baleines bleues ne soient plus capturées », « qu’on arrête de faire la guerre ».

Ce que vous avez exprimé ici, vos parents et grands-parents le ressentent également : ce qui donne sens à notre vie, c’est la joie de l’amour; l’amour donné, l’amour reçu, l’amour qui circule.

Nous le savons, nous le désirons mais nous ne savons pas comment le vivre.

Nous ne savons même pas vraiment ce que ce terme recouvre.

Pour le découvrir, mettons-nous à l’écoute de Jésus.

Voix off :« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour…Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime…Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres ».

Vous le saviez, vous l’entendez, un nom et un verbe reviennent continuellement dans la bouche de Jésus : amour, aimer.

Mais que recouvre ce mot ?

La langue française ne nous aide pas.

Je n’exprime pas la meme chose lorsque je dis que j’aime Gloria dans Madagascar III, que j’aime Dieu ou que je suis amoureux.

La langue anglaise est déjà plus riche avec like et love.

En grec, il y a de nombreux verbes différents pour dire qu’on est amoureux, qu’on est amis, qu’on apprécie quelque chose, ou que l’on veut du bien à quelque.

Lorsque Jésus nous dit de nous aimer, il pense au denrier sens « vouloir du bien » : en grec, c’est le verbe agapèo.

Vivre l’agapé, ce n’est pas « aimer » au sens « d’apprécier » comme j’apprécie tel film ou tel match de l’équipe de France.

Ce n’est pas « aimer » au sens « d’etre amoureux » ou même d’avoir des amis.

« Aimer » au sens d’ «agapé», c’est vouloir du bien à quelqu’un, c’est vouloir lui donner le meilleur.

C’est en ce sens que Jésus nous dit d’aimer notre prochain.

« Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres ».

Aimer nos proches, aimer nos amis mais également ceux avec qui nous n’avons aucun « atome crochu ».

Jésus va même plus loin.

Il nous demande d’aimer nos ennemis ou ceux qui nous ont fait du mal, comme Esaü avec Jacob ou Joseph avec ses frères.

Si nous en restions là, ce serait un beau message moral, le plus beau de tous, mais message assez banal. Trois siècles avant Jésus, Platon écrivait déjà : Mourir pour autrui, ceux-là seuls le savent, ceux-là seuls le veulent, qui s’aiment ».

Surtout, comment le vivre ?

Qui, parmi vous, parents ou enfants, est capable d’aimer ceux qui lui ont fait du mal ?

Pour y parvenir, Jésus nous invite à remonter à la source, à l’origine de l’amour.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » dit Jésus.

Avant que j’essaie d’aimer, j’ai été aimé.

Par le Christ.

Non pas dans les nuages ou de loin mais concrètement, historiquement.

Il m’a aimé en vivant sur terre.

Il m’a aimé en mourant sur la croix

Mais la source est encore en amont.

Jésus lui-même a été aimé, totalement, par Dieu.

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés ».

Le Père l’a conduit, guidé, apaisé, relevé, ressuscité.

Un amour total, mais aussi un amour concret, qui s’est traduit en actes.

Ainsi, aimer, c’est répandre cet amour qui nous vient de Dieu.

J’aime mon prochain comme le Christ m’aime et il m’aime comme Dieu l’a aimé.

Et peu à peu, cet amour se diffuse.

Le thème biblique de l’année était le livre de la Genèse.

Nous avons pu suivre comment Dieu élargit l’alliance.

Il fait alliance avec Abraham, puis avec sa descendance, Isaac, Jacob et Esaü, Jospeh et ses frères.

Puis, il étend son alliance à tout le peuple juif.

Avec Jésus, cette alliance s’élargit au même entier.

Ce même mouvement d’ouverture peut se manifester dans notre vie

Dans des mariages, on constitue des pyramides de coupes de champagne.

Le champagne est versé sur la coupe au-dessus, il remplit le verre, déborde puis remplit les verres situés à l’étage précédent et ce, jusqu’aux verres situés à la base.

Si tout se passe bien, tous les verres sont remplis et il n’y a pas une goutte de champagne sur la nappe.

Dans les faits, cela ne marche jamais et c’est le meilleur moyen de casser des flûtes de champagne !

Avec l’aide des enfants, nous allons quand même essayer. J’ai prudemment remplacé les flûtes par des verres Duralex et le champagne par de l’eau courante.

Cette expérience rate donc toujours mais elle est justement instructive. Car elle illustre ce qui se passe avec Dieu. Dieu agit en nous, il nous remplit d’amour; une fois que nous avons fait le plein, cet amour déborde vers ceux qui nous entourent, nos proches et amis, puis, peu à peu, vers ceux qui nous sont plus éloignés. Et, comme dans notre expérience, cet amour déborde un peu partout, de façon incontrolée.

Ainsi, je peux aimer.

Je peux aimer en m’inspirant du Christ, de sa façon d’aimer, de pardonner, de comprendre sans juger, de réveiller ce qu’il y a de meilleur en chacun.

Je peux essayer de vivre ce même amour !

Je peux aimer parce que Dieu me rassurera sur moi-même.

Il est beaucoup plus facile d’être bienveillant lorsqu’on est tranquille avec soi-même.

Je peux aimer parce que Dieu m’en donne la force, jour après jour.

Tout ce que je lui demanderai pour aimer, il me le donnera : la patience, le courage, la bonté, l’énergie.

C’est le sens de la parole de Jésus: « Tout ce que vous demandez en mon nom, Dieu vous l’accordera ».

Ainsi, l’essentiel est à portée de vie : aimer comme Dieu a aimé le Christ, aimer comme le Christ nous a aimés, aimer en marchant sur les traces du Christ.

Il faut seulement en faire la priorité de notre vie.

Regardez ce bocal.

Je veux le remplir de gros cailloux, de petits cailloux, de sable et d’eau.

Comment vais-je m’y prendre pour que tous ces éléments y entrent ?

Par quoi vais-je commencer ? (demander aux enfants)

Je vais commencer par le remplir de gros cailloux

Puis, je vais en mettre des petits.

Enfin, je vais occuper la place restante par le sable puis l’eau.

Il va de soi que si j’avais commencé par remplir le bocal avec de l’eau, il n’y aurait plus eu de place pour le reste.

Notre vie est semblable à ce bocal.

Nous la remplissons d’activités, de pensées, d’occupations diverses ou de prière.

La question est de savoir ce qui constitue pour nous une priorité.

Si nous considérons que l’amour est prioritaire, il nous faut lui laisser la place nécessaire. Ensuite, nous pourrons remplir les jours de notre vie avec ce qui est second.

Or, bien souvent, nous faisons l’inverse.

Nous remplissons notre vie à ras bord d’occupations, de travail, de transports, de télé ou de jeux vidéos, et nous n’avons plus le temps de la prière, de la rencontre, avec Dieu ou notre prochain.

Si nous désirons vraiment vivre l’amour, faisons-en la priorité de notre vie.

Alors, nous promet Jésus, vous produirez du fruit en abondance et vous serez dans la joie, comme tous ceux qui savent qu’ils vivent l’essentiel.

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés ».

« Demeurez dans mon amour ».

« Aimez les uns les autres ! »

Amen !