Suivre le Christ (11 septembre 2016)

          • Dimanche 11 septembre 2016

 

Texte biblique : Jean 1, 35-42

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Comment suivre le Christ, avec ce que je suis, ma foi, mes questions, mes limites ?

 

Quel est le chemin qui m’y conduit ?

 

 

Dans notre premier texte, Dieu appelle Jérémie à son service.

 

Dans le second, trois disciples rejoignent le Christ.

 

 

Mise en route. Rencontre. Partage.

 

C’est ce qu’ils vivent.

 

C’est ce que nous pouvons, à notre tour, expérimenter ;

 

 

D’abord la mise en route.

 

Nous désirons nous mettre en route, et suivre le Christ.

 

Nous désirons que nos enfants fassent une semblable démarche.

 

 

Pour certains croyants, une bonne part de ce chemin est déjà fait.

 

Ils n’ont pas à chercher Dieu, c’est Lui qui s’est fait connaître à eux et parfois même, leur a confié une mission.

 

C’est l’expérience de Jérémie et de tant d’autres prophètes : Moïse, Samuel, Esaïe, Jonas.

 

Ils répondent favorablement à Dieu, ils tentent de « négocier », ou ils fuient, mais un appel clair leur est adressé et le contenu de leur mission leur est dévoilé.

 

 

Selon les évangélistes Matthieu, Marc et Luc, c’est l’expérience des disciples

 

C’est l’expérience de Paul, « retourné », converti par le Seigneur sur le chemin de Damas.

 

C’est l’expérience de nombreux chrétiens, célèbres ou anonymes.

 

C’est peut-être votre expérience personnelle.

 

Un jour, peut-être, le centre de gravité de votre vie a basculé, vous avez ressenti la présence de Dieu au plus secret de vous, vous avez compris qu’il vous envoyait annoncer sa Parole, servir, aimer. Il ne vous restait qu’à y répondre et à conformer votre vie à cette vocation.

 

Comme en témoigne le cardinal Etchegaray : «Pourquoi suis-je chrétien ? Allez le demander à lui-même ! C’est lui qui m’a saisi. J’ai beau m’évertuer à assumer en adulte le baptême de mon enfance, je ne cesse de voir que c’est Lui ; c’est toujours Lui qui a fait le premier pas vers moi, le pas de l’amour , le pas du pardon ».

 

 

Mais les autres ?

 

Ceux qui sont en recherche mais qui n’ont ressenti aucun appel clair, que peuvent-ils faire ? Sur quel chemin avancer pour se rapprocher du Christ ?

 

Dans le récit de Jean, Jésus ne va pas chercher les deux premiers disciples.

 

Ce sont eux qui viennent à lui.

 

Alors, suivons André et Pierre dans leur démarche de foi.

 

 

Pierre et André sont probablement des disciples de Jean, Jean le baptiste.

 

Ils ont entendu sa prédication de conversion.

 

Ils se sont peut-être demandé si Jean n’était pas le Messie tant attendu.

 

Alors, Jean a mis les choses au point : il n’est pas le Messie, il n’est pas celui qu’il faut suivre ; il n’est qu’un poteau indicateur, une flèche sur le chemin qui conduit au Christ.

 

« Voici l’agneau de Dieu » dit-il.

 

 

Pour ceux qui l’écoutent, « Agneau » fait bien sûr référence à la Pâque, à la sortie d’Egypte, à la liberté retrouvée, au sang de l’agneau répandu sur les montants des portes des enfants d’Israël pour qu’ils aient la vie sauve.

 

Ainsi, Jésus est celui qui nous sauve.

 

Il nous sauve d’une vie morne et sans but.

 

Il nous sauve de la culpabilité.

 

Il nous sauve de la peur de ne pas être à la hauteur.

 

 

En assimilant Jésus à l’agneau, Jean utilise une image qui fait sens pour ses auditeurs, une image efficace.

 

Car, suite à cette confession de foi, André s’approche du Christ.

 

Puis il va chercher Pierre, son frère et l’emmène auprès du Christ.

 

André et Pierre désiraient suivre le Messie, il fallait seulement que quelqu’un le leur donne à connaître.

 

En désignant le Christ,Jean a permis à André et à Pierre de se mettre en marche.

 

 

Plus tard, à leur tour, André et Pierre confesseront leur foi : « Tu es le Christ » diront-ils à Jésus.

 

« Il est le Christ » annonceront-ils le plus largement possible.

 

Depuis 2000 ans, si génération après génération, des croyants en recherche ont suivi le Christ, c’est parce que des chrétiens ont partagé leur foi, clairement, dans un langage compréhensible, dans une chaîne de témoignages ininterrompue.

 

 

Aujourd’hui, cette chaîne doit se prolonger.

 

Notre première vocation est de faire connaître Jésus-Christ.

 

Je le sais bien ; dans nos Eglises, une idée domine souvent : il suffirait de témoigner du Christ en actes, pour transmettre la Bonne Nouvelle.

 

Bien sûr, si un jour, quelqu’un nous demande au nom de qui nous agissons ainsi, nous lui parlerions de Jésus-Christ mais, en attendant, mieux vaut rester discret.

 

Seulement, peu de gens nous interrogent ainsi. Peut-être parce que nos actes n’ont rien d’exceptionnels. Peut-être aussi parce que beaucoup d’hommes et de femmes attendent autre chose. Ils désirent qu’on leur propose un chemin de foi, un chemin qui les conduise au Dieu d’amour, au Dieu de Jésus-Christ.

 

 

« Voici l’agneau de Dieu » annonce Jean

 

« Tu es le Christ » dit André.

 

 

A notre tour, nous avons à témoigner de notre foi et initier ainsi des démarches de foi.

 

Comme Jean, Pierre et André, nous pouvons le faire simplement, clairement, dans un langage accessible.

 

Comme Jean, Pierre, André, nous pouvons le faire sans crainte d’embrigader ; car nous laissons nos interlocuteurs libres de leur réponse. Surtout, nous ne nous prêchons pas, nous ne prêchons même pas pour notre paroisse ou notre clocher, nous annonçons Jésus-Christ.

 

Alors, parents, n’hésitez pas à partager auprès d’Ivana cette foi qui vous anime.

 

 

André et Pierre ne s’arrêtent pas là.

 

Ils ont entendu Jean parler de Jésus.

 

Maintenant, un dialogue s’instaure avec Jésus car, pour devenir son disciple, d’autres étapes sont nécessaires.

 

 

Il y a l’étape de la recherche spirituelle : « Où demeures-tu » demandent André et Pierre au Christ. Qui es-tu vraiment ? Comment comprendre à quel point tu es dans l’intimité du Père et, en même temps, si proche de nous ?

 

 

Cette quête spirituelle n’est pas réservée aux religieux ou aux grands mystiques.

 

Elle doit nous habiter les uns et les autres.

 

Comment suivre le Christ si nous ne le connaissons pas ?

 

C’est une quête qui mêle l’intelligence, la connaissance de l’Ecriture, le partage en Eglise, la prière.

 

C’est une quête qui, loin de nous éloigner de la réalité, nous y replonge sans cesse. Car plus nous connaissons le Christ et plus il oriente nos coeurs et nos regards vers notre prochain.

 

 

L’autre étape consiste à suivre le Christ.

 

André et Pierre ne se contentent pas d’interroger et de s’interroger, ils marche à la suite du Christ.

 

Pendant trois ans, ils chemineront avec lui.

 

 

Aujourd’hui encore, vivre en chrétien consiste à suivre le Christ.

 

En vivant au plus près de sa volonté.

 

En acceptant de renoncer à ce qui nous empêche de le suivre.

 

 

Pour s’élever dans les airs en montgolfière, il est nécessaire de jeter du lest.

 

Pour suivre le Christ, il est aussi nécessaire de faire le tri dans notre vie.

 

Pour laisser en nous une place à la spiritualité, reprendre souffle, ouvrir notre esprit.

 

Pour traduire cette foi dans notre vie quotidienne.

 

 

A ce sujet, la tradition juive nous donne un repère.

 

Un juif demande à son rabbin : comment peut-on dire qu’Abraham était juste alors qu’il ne disposait pas encore de la Loi, donnée ultérieurement à Moïse ?

 

Et le rabbin répondit : Abraham disposait d’un guide infaillible : celui de l’amour. Lorsque vous vous demandez quel est le juste choix, demandez-vous s’il augmente ou diminue votre amour pour Dieu.

 

Suivre le Christ, c’est aussi cela : choisir ce qui nous rapproche du Christ et rejeter ce qui nous empêche de le suivre.

 

 

Par le témoignage, l’approfondissement spirituel, André et Pierre sont devenus les deux premiers disciples.

 

A notre tour, nos sommes appelés à nous mettre en route, suivre le Christ et partager notre foi.

 

Amen