Priorités

On peut douter de la sincérité du pharisien qui pose cette question à Jésus , car il l’interroge, nous dit on, pour l’éprouver.

31 mars 2020  Pasteur Denis Heller Président du Comité d’aumônerie de la Fondation

Bonjour à tous. Je vous propose en introduction de ce Conseil d’administration si particulier, un moment d’aumônerie, en 2 temps : une méditation et une prière.

Je commencerai en vous lisant un verset de l’Evangile de Matthieu ( chapitre 22 v 36) :

« Maître ( il s’agit de Jésus) Quel est le grand commandement de la loi ? »

On peut douter de la sincérité du pharisien qui pose cette question à Jésus , car il l’interroge, nous dit on, pour l’éprouver. Quelle que soit sa motivation, j’ose dire, que c’est une bonne question. Nous pourrions la formuler de la manière suivante : Quel est le grand commandement ? Où est l’important ? Qu’est ce qui est premier ? Prioritaire ? ; pour reprendre les mots de notre Président de la République où est « l’essentiel ? » Nous pourrions même dire que c’est la question théologique par excellence, la question spirituelle qui prime ; elle traverse toute la Bible et toute la foi chrétienne.

Qu’est ce qui est premier ? L’espérance chrétienne confessant en son cœur :  Dieu premier, un Dieu de vie et d’amour et d’essayer d’en tirer tous les fils et toutes les conséquences humaines possibles.

Ces questions, cette question essentielle , existentielle se pose, se repose avec force aujourd’hui en cette période de grand bouleversement , de chambardement, tant sur le plan sociétal que sur le plan personnel, en ce temps de pandémie mondiale du Covid 19.

Nos certitudes les plus ancrées semblent emportées. Nos modes de vie collectifs et individuels sont modifiés du tout au tout ;

Une société de la mobilité devient celle de l’immobilité.

Une société de la dispersion devient celle du rassemblement.

Une société de la rapidité devient celle de la lenteur

Une société de la liberté à tout va devient celle du confinement forcé

Une société de la consommation à tout crin devient celle du recueillement obligatoire

Une société de la distraction et de « l ‘échappement à soi même » par le bruit et les loisirs devient celle du « face à soi-même ».

Une société du trop plein devient celle du vide.

Les repères habituels, ce qui nous paraissait important , semblent s’évanouir. Où est l’important ? Le prioritaire ?

Dans la Bible, nombreux sont les récits de ces situations d’ébranlements, de tremblements de terre, de tsunamis : le déluge au temps de  Noé, suivi de l’alliance de vie, marquée par l’arc en ciel. Les périodes de guerres et d’envahissements de la Judée au cours desquelles les prophètes rappellent quelques fondamentaux : la fidélité à Dieu, le souci de la justice, des plus fragiles, des plus petits.

Nécessairement tout un chacun est amené , de manière collective ou de manière personnelle, à se demander sur quoi de solide construire sa vie personnelle et nos vies sociales.

Le 1er ministre parlant le 14 mars au soir de l’interdiction de tous les rassemblements considérés comme non indispensables dont les rassemblements cultuels !  Qu’est ce que l’indispensable ?

Les mesures gouvernementales contraignant les activités commerciales non essentielles à s’arrêter. Quelles sont elles ?

L’autorisation de sortie parlant de produits de 1ere nécessité ?  Quels sont ils ?

Dans cette tornade des repères et des habitudes, chacun redécouvre cette commune fragilité humaine. Beaucoup redécouvrent le prix de la vie, de la vie tout  court. Beaucoup prennent conscience du courage et du dévouement  des équipes médicales, des équipes soignantes, de leur importance . Les professions de santé sont mises à nouveau sur le devant de scène.

Une population toute entière leur adresse tous les soirs une forme de prières de remerciement à travers des applaudissements nourris. Beaucoup redécouvrent cette profonde solidarité humaine qui nous unit dans nos familles, entre voisins, au sein d’une nation, entre pays.

Est ce un monde nouveau qui apparaît ? Plus humain, plus sage, plus simple, plus juste  peut être…

Pour l’heure nous sommes dans le feu  de l’action. Pour combattre de toutes nos forces ce mal, ce mal inexplicable de la maladie et ses conséquences. Face à cela , une seule chose à faire : agir ; agir pour certains en restant confinés( c’est le paradoxe) ,  agir pour d’autres par le soin médical, le suivi sanitaire des plus fragiles et des plus vulnérables ; c’est ce  que fait au quotidien la Fondation Diaconesses de Reuilly.

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Demandons à Dieu son Esprit et sa force, nous prions :

Seigneur,  nous voici aujourd’hui dans nos fragilités, nos faiblesses, nos craintes et notre volonté d’agir au mieux auprès des plus vulnérables.

Nous sommes habités par bien des questions, bien des perplexités en ce temps de bouleversement et de pandémie.

Donne nous sagesse et force pour prendre les meilleures décisions envers tous ceux dont nous sommes responsables.

Nous te confions tous nos établissements, leurs directeurs, les résidents, le personnel soignant, administratif et de service. A chacun, ta force et ta paix.

Nous te remettons les résidents malades, inquiets et leur familles soucieuses de ne pas pouvoir les entourer , les familles endeuillées.
Nous t’apportons tout spécialement  toutes les équipes médicales sur le front de la lutte, très sollicitées , peut être très fatiguées mais désireuses de faire du mieux possible. Soutiens leurs forces morales et physiques.
Nous te confions nos gouvernants ; Qu’ils soient éclairés et conduits dans les décisions à prendre en matière de santé sanitaire.

Nous te remettons les plus pauvres, les précaires, les chômeurs, les réfugiés, les immigrés, les exclus, ceux qui sont de plein fouet touchés par la crise

En rassemblant toutes nos prières, en nous confiant à toi et en te confiant nos proches

nous te disons Notre Père……

LA FONDATION DIACONESSES DE REUILLY  en quelques chiffres

Une quarantaine d’établissements ( Hôpitaux, Cliniques, Maisons  de retraite Service d’accueil de jeunes enfants, Accueil femmes isolées ; Ecole d’infirmières ; maison d’accueil des réfugiés.., maison d’insertion ) dans la france entière ;     plus de 1500 personnes âgées et plus de 300 jeunes accueillis.Jean Charles Tenreiro en est le président du Conseil d’administration  depuis juin dernier et moi même le président Comitéd’aumônerie. Corinne Neme Peyron est aumônier du Chatelet et de Notre dame du lac.

A l’origine en 1860 l’Hôpital de reuilly  18 rue Sergent Bauchat Paris 12éme créé par les les Diaconesses protestantes dites de Reuilly

La communauté des Diaconesses a sa maison mère ( lieu d’accueil , chapelle ..) à versailles rue porte de Buc prés de la gare Versailles Chantier …

Les établissements les plus connus en région parisienne

Hopital de Reuilly dans le 12 éme Groupe hospitalier Diaconesses Croix St Simon dans le 12éme et le 20me (Avron) ; l’Ecole d’infirmières rue de reuilly dans le 12éme ( d’où le nom)

Claire Demeure ( Soins palliatifs et soins de suite) Versailles

La cité des Fleurs (soins de suite) Courbevoie, Maison médicale Notre dame du lac( soins palliatifs et  de suite) Rueil Malmaison

Le Chatelet ( maison de retraite) Meudon ;La Muette ( maison de retraite) Paris 12éme

Les chenets ( maison de retraite)à Courbevoie ; Maison de retraite protestante de Nanterre  D.H