Pensée de Paul : une vie nouvelle

Une vie nouvelle

Vivre libre !

« C’est pour que vous soyez vraiment libres que Christ vous a libérés. Ne vous laissez donc pas remettre en esclavage » (Galates 5,1)

Avec l’amour et le salut, la liberté est l’autre grand thème de Paul.

Cette liberté, Paul l’annonce et la défend pace qu’il l’a lui-même expérimentée.

Prisonnier du respect obsessionnel de la Loi, il découvre la grâce.

Prisonnier de l’emprise du péché, il découvre le pardon.

Prisonnier d’une conception séparant l’humanité en groupes étanches (Juifs – non juifs; purs – impurs), il découvre l’universalité du genre humain.

Pendant 2000 ans, les grands penseurs chrétiens vont vivre et penser cette liberté.

Ce sera l’une des bases du travail d’Augustin.

Ce sera le grand ouvrage de Luther : « Le traité de la liberté chrétienne ».

Ce sera « l’éthique de la liberté » de Jacques Ellul… et bien d’autres ouvrages.

De quoi le chrétien est-il libéré ? (tour de table)

Selon Paul, par le Christ, le croyant est libéré de la Loi, de la « chair » (incapacité de l’homme à dépasser ses pulsions, besoins et désirs), du péché (lien déréglé avec Dieu et, partant, avec les autres et avec notre propre personne) et de la mort.

Nous avons traité de la libération de la Loi lors de la précédante séance.

Nous avions précédemment évoqué la libération de la mort physique … mais, selon Paul, ici et maintenant, au cours de notre vie terrestre, nous pouvons déjà ressusciter de ce qui est mort en nous.

Quant à la libération de la « chair », elle est le fruit du travail spirituel de Dieu en nous. Nous reviendrons, lors de la prochaine séance, sur cette « sanctification ».

Dieu travaille en nous et dépose, un trésor précieux et fragile. Nous aborderons ce point fondamental de la pensée de Paul en seconde partie de soirée.

Intéressons-nous d’abord à la libération la plus improbable, la plus incroyable pour le monde hellénistique (et le nôtre !), la libération de la mort.

Libérés de la mort biologique

Paul était un pharisien. Il croyait donc en la résurrection des morts.

Fidèle à sa conception de la Loi, il attendait la résurrection des seuls justes, les autres étant condamnés au « shéol » (séjour des morts), voire à une souffrance éternelle.

De son vivant, Jésus modifie cette représentation.

S’il évoque parfois un jugement, ce jugement est porté par un Père aimant avec, comme critère de jugement, l’attention portée aux plus fragiles (« Jai eu faim et vous m’avez donné à manger … »).

Et s’il sous-entend parfois une condamnation possible, il s’agit de la géhenne, lieu de la décharge publique de Jérusalem. Ainsi, la seule crainte à avoir consiste à découvrir que son existence a été aussi inutile au projet divin qu’un objet jeté au rebut.

La mort et la résurrection du Christ ouvrent une ère nouvelle.

Paul en est convaincu : à la suite du Christ, les morts ressusciteront. Rien ne peut nous séparer de son amour. Pas même la mort. A sa suite, nos morts ressusciteront.

Libérés de la mort intérieure

La vie succède à la mort, y compris dans mon existence terrestre.

Dès à présent, je peux ressusciter : du ressentiment, par le travail de pacification de Dieu en moi. de la culpabilité par le pardon de Dieu, du sentiment d’absurde par l’appel divin à aimer, à réconcilier, à servir. Je peux enfin ressusciter de la désespérance.

Comme le résume Régis Debray, le chrétien croit que le meilleur est à venir.

Même ce que nous rattachons à la mort – la faiblesse, la souffrance, la maladie, le vieillissement- ne peut empêcher cette vie nouvelle de germer.

II Co 4, 16 : C’est pourquoi nous ne perdons pas courage et même si, en nous, l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

Exemple d’Olivier Reboul

Un trésor au coeur de nos fragilités

Paul échappe au soupçon nietzschéen de haine de soi et de la vie.

Il ne s’agit pas d’aimer la faiblesse et la souffrance mais de savoir, au fond de moi, que ce qui m’attend ne m’empêche pas de grandir intérieurement.

Par ailleurs, au coeur de mes fragilités et épreuves, je possède un trésor : la présence de Dieu en moi. Pour exprimer cette idée, Paul utilise l’image d’un vase d’argile, fragile, qui contient un trésor

Et ce trésor nous donne une joie et une force que rien ne peut entamer

II Co 4, 6-11 : Car Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.

Nous portons ce trésor dans des vases d’argile, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.

Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ;persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle.

Fort parce que fragile

La fragilité n’est pas seulement une compagne inévitable.

Elle est une nécessité.

Paul l’affrime à propos du baptême et d ela symbolique de l’eau qui y est attachée.

L’eau du baptême n’est pas seulement l’eau de la vie que Dieu nous donne et renouvelle en nous. Elle est aussi l’eau de la mort, nécessaire pour qu’une vie nouvelle advienne.

Il faut que meure en moi ce qui fait obstacle à l’Evangile pour que ce dernier puisse agir en moi.

Ainsi, cette « mort » conduit à la vie.

Pour autant, elle nécessite un combat car il faut parfois aller contre sa propre nature, ses désirs, ses pulsions, ses résistances.

Comme le résume Luther, avec humour et lucidité : « Il faut noyer le vieil homme mais il sait nager, le bougre ! ».

Cette transformation devient plus facile lorsque nous sommes en situaiton de faiblesse, et baissons quelque peu la garde. La crise est moteur de changement.

Paul le constate …en partant de sa propre expérience.

II Co 12,1-10 : Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans – était-ce dans son corps ? je ne sais, était-ce hors de son corps ? je ne sais, Dieu le sait- cet homme-là fut enlevé jusqu’au troisième ciel.

Et je sais que cet homme, était-ce dans son corps ? était-ce sans son corps ? je ne sais, Dieu le sait, cet homme fut enlevé jusqu’au paradis et entendit des paroles inexprimables qu’il n’est pas permis à l’homme de redire.

Pour cet homme-là, je m’enorgueillirai, mais pour moi, je ne mettrai mon orgueil que dans mes faiblesses.

Ah! si je voulais m’enorgueillir, je ne serais pas fou, je ne dirais que la vérité; mais je m’abstiens, pour qu’on n’ait pas sur mon compte une opinion supérieure à ce qu’on voit de moi, ou à ce qu’on m’entend dire.

Et parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil.

A ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi.

Mais il m’a déclaré: « Ma grâce te suffit; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »

Aussi mettrai-je mon orgueil bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ.

Donc je me complais dans les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions, et les angoisses pour Christ ! Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.

Rappelons que Paul a vécu à Corinthe et est resté en relation avec cette coimmunauté alors qu’il résidait à Ephèse. La résurgence de la crise l’amène à écrire d’autres lettres, regroupées dans une 2ème épître.

Cette récurrence des crises est provoquée par des prédicateurs ambulants qui utilisent les miracles comme critères et moyen d’évangélisation. Au nom de ces charismes, ils rejettent Paul, qui manque de « dons » apparents : il ne guérit pas (ou peu), est un prédicateur quelconque et a subi des persécutions (donc Dieu n’est pas avec lui !).

De plus, il n’a même pas connu le Christ !

Menacé dans sa légitimité d’apôtre, Paul inverse leur critère et voit dans la souffrance et les persécutions des titres de gloire (II Cor.11-12).

Cette seconde lettre traduit les différentes phases du combat contre les illuministes.

Dans II Cor 2-7, il maîtrise encore la situation.

Celle-ci s’aggravant, il intervient à Corinthe, où il est calomnié.

Il rentre à Ephèse, d’où il écrit II Cor.10-13 en un combat désespéré.

Cette extrait (II Co 10-13) sera qualifié de « lettre dans les larmes »

 

Paul évoque une « élévation mystique » et une « épine dans la chair ».

A quoi fait-il référence ?

Nous ne le savons pas.

L’élévation dont il est question n’est probablement pas celle du chemin de Damas.

Paul aurait vécu une autre expérience mystique.

Il entend aussi montrer aux illuministes qu’ils n’ont pas le monopole de ce type d’expérience.

Surtout, il réfute le lien entre vie spirituelle et puissance.

Il combat ainsi certains « charismatiques » selon lesquels l’Esprit de Dieu se caractérise en nous par la puissance, sous différents avatars : la guérison, la réussite, le talent oratoire, la richesse etc.

Paul a reçu l’Esprit de Dieu. Il a été élevé auprès de Lui.

Pourtant, il a conservé une « épine dans la chair ».

Laquelle ? Est-ce un mal physique ? Une difficulté d’élocution ?

Là encore, nous ne le savons pas.

Par contre, Paul a expérimenté que cette « écharde dans la chair » qu’il ne souhaitait pas et contre laquelle il a prié Dieu, l’a rendu plus fort.

Comment ?

Ne pouvant compter exclusivement sur ses propres forces, il a dû s’appuyer sur la force de Dieu.

D’où sa conclusion, magnifiquement paradoxale : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ».

 

 

Devenir une créature nouvelle

Ainsi, je peux naître à une vie nouvelle, à partir de ce qui était mort en moi.

Comment cette vie nouvelle se caractérise-t-elle ?

Réconciliés avec Dieu

Nous pouvons d’ores et déjà vivre réconciliés avec Dieu et avec les humains.

Ici, dans sa seconde lettre aux Corinthiens, Paul aborde la réconciliation avec Dieu :

II Co 5, 18-20 : Tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. Car de toute façon, c’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec lui-même, ne mettant pas leurs fautes au compte des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation.

C’est au nom du Christ que nous sommes en ambassade, et par nous, c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Un lien se restaure, avec Dieu, avec mon prochain, avec ma propre personne et ma propre histoire.

Transformés par la foi

Le croyant est libéré de la culpabilité, de la toute puissance, de sa quête obsessionnelle d’amour des autres et d’estime de soi.

Enfin, il peut vivre différemment, dans ce P Ricoeur appelle « une tranquille estime de soi » et une bienveillance apaisée.

Parce qu’il est déchargé de lourds fardeaux, il peut venir en aide à son prochain.

Comme le Christ, le chrétien peut vivre la non-violence, le pardon, la réconciliation, l’attention portée aux plus fragiles.

Paul n’aura de cesse de rappeler aux chrétiens et aux Eglises leurs responsabilités éthiques.

C’esdt ce qu’il fait dans sa lettre aux Colossiens.

Colossiens 3, 12-15 : « Puisque vous êtes élus, sanctifiés, aimés par Dieu, revêtez-vous de compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience.

Supportez-vous les uns les autres et si l’un a des griefs contre l’autre, pardonnez-vous mutuellement ; comme le Seigneur vous a pardonnés, faites de même vous aussi. Et, par-dessus tout, revêtez l’amour ; c’est le lien parfait. Que règne en vos cœurs la paix du Christ à laquelle vous a été appelés tous en un seul corps. Vivez dans la reconnaissance ».

Selon la logique évangélique, il s’agit d’aimer comme Dieu nous a aimés.

En Ephésiens, Paul précise son analogie entre l’amour de Dieu et l’amour entre les hommes :

Ephésiens 5, 1-2a ; 8-9 : « Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime. Vivez dans l’amour comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous … Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice, vérité ».

Autre analogie : il s’agit de nous offrir en sacrifice à Dieu

Rms 12, 1-2; 9-21 : Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.

Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun…

Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien.

Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prévenances réciproques.

Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur.

Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière.

Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l’hospitalité.

Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas.

Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent.

Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux.

Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes.

S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes.

Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur.

Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête.

Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien.

Vivre dans le monde sans être du monde

Le chrétien est souverainement libre car détaché de ce qui fascine et enferme les hommes: le l’amour, bonheur, l’argent, la bonne réputation.

Il vit dans le monde tout en étant en dehors du monde pour deux araisons : il entend rester libre et il sait que « le temps est court ».

Le Royaume vient..

Il convient d’être prêt, en suivant le Seigneur

I Co 7, 29-31 : « Voici ce que je vous dis, frères : le temps est écourté. Désormais, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui pleuraient comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s’ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s’ils ne possédaient pas, ceux qui tirent profit de ce monde comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car la figure de ce monde passe ».

Tout ce qui nous attache exagèrement au monde est soupçonné de nous détourner du Seigneur, à commencer par la vie conugale : « Je voudrais que vous soyez exempts de soucis. Celui qui n’est pas marié a soucid es affaires du monde : il cherche comment plaire à sa femme et il est partagé. De même la femme sans mari et la jeune fille ont souci des affaires du Seigneur afin d’être saintes de corps et d’esprit. Mais la femme mariée a souci des affaires du monde : elle cherche comment plaire à son mari. Je vous dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège mais pour que vous fassiez ce qui convient le mieux et qur vous soyez attachés au Seigneur sans partage ». (I Co 7, 32-35)

Changer les coeurs, pas les structures

Dans les lettre aux Romains et aux Ephésiens, plus tardives, la pensée de Paul évolue.

Il n’attend plus un avènement du Royaume immédiat.

Puisque l’horizon temporel s’élargit, Paul défend des positions sociales et éthiques plus classiques, structurées par quelques préoccupations :

Première préoccupation : l’Evangile doit pouvoir se diffuser dans l’Empire romain;

Pour qu’il en soit ainsi, le pouvoir doit rester stable. Il est évidemment plus facile de répandre la foi dans un monde en paix, aux frontières ouvertes.

Enfin, Paul veut amener les autorités romaines, mal disposées envers une religion nouvelle (qualifiée de « superstition » et dénuée de statut) à adopter une neutralité bienveillante vis-à-vis des chrétiens.

Rms 13 : « Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir car il n’y a d’autorités que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui. Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité se rebelle contrez l’ordre voulu par Dieu et les rebelles attireront la condamnation sur eux-mêmes… c’est encore la raison pour laquelle vous payez des impôts ; ceux qui les perçoivent sont chargés par Dieu de s’appliquer à cet office« .

Deuxième préoccupation : puisque notre monde va perdurer, puisqu’il doit perdurer dans l’ordre pour que l’Evangile se répande, Paul maintient les structures traditionnelles, y compris l’esclavage. Il ne tire pas de conséquences sociales de l’Evangile. Par contre, la façon de vivre des chrétiens doit évoluer. Lorsqu’ils sont chrétiens, l’homme et la femme, les parents et les enfants, les maîtres et les esclaves doivent agir selon leur foi.

Ephésiens 5,21, 6,9 : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.

Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.

Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Eglise, parce que nous sommes membres de son corps.

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Eglise. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.

Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse, afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur.

Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu.

Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien.

Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes.

Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.