«Notre Effort», le journal de l’Église Protestante Unie

d’Argenteuil, Asnières, Bois-Colombes et Colombes.

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 Éditorial de Notre Effort N° 391, « Méditation et Spiritualité»

Le salut par le corps ?

A  la différence des religions orientales, le christianisme a négligé  la place du corps dans ses pratiques spirituelles, malgré des exceptions telles que le jeûne. Pourtant, le christianisme valorise théologiquement le corps plus que l’hindouisme et le bouddhisme : il prêche un Dieu qui a pris corps, la résurrection des corps.

D’où vient l’erreur ? Ces religions ont des visions très différentes du chemin de salut. Pour les religions orientales, il passe essentiellement par l’introspection : par un chemin d’intériorité, l’homme arrive à la connaissance de la Réalité Ultime. C’est une prise de conscience, une gnose, une connaissance intérieure. Le christianisme ne se fonde pas sur l’introspection mais sur l’écoute et la rencontre. Ecoute d’un Autre qui s’adresse à nous, qui fait appel à nous. Abraham entend une parole, un appel de Dieu, qui le met en route vers les autres. L’hindou, qui va au bout de sa religion, se retire seul dans une grotte, se coupe définitivement de tous, pour chercher la Conscience
Libératrice en lui-même.

Le commandement de l’amour poussera toujours le chrétien vers les autres et vers l’écoute de l’Autre. La place du corps dans le christianisme est d’abord celle du corps blessé de celui qui a besoin de nous. La parabole du Bon Samaritain le dit mieux que tout discours. Ceci dit, le chrétien peut tout à fait profiter des pratiques de méditations orientales pour être davantage en harmonie avec soi même, avec son corps, avec les autres.

Le silence intérieur peut approfondir notre écoute. Le corps peut devenir temple de l’Esprit. La paix intérieure trouvée peut jaillir sur la
relation aux autres. Comment aimer l’autre comme soi même si nous ne sommes pas en paix avec nous-mêmes ?

A méditer !

Andréas LOF – Pasteur

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