Jean, un message divin, du dentifrice, une carte routière, une grappe et une serviette !

Dimanche 18 septembre 2016

Culte de rentrée

L’évangéliste Jean (Vincent) est assis à son bureau. Deux personnes (Patrick et Corinne) sont debout. Elles le regardent rédiger quelque chose, raturer, froisser la feuille, la jeter, puis recommencer.

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Jean : ça ne va pas, ça ne va pas, ça ne va pas !

Moi, Jean, le disciple bien aimé de Jésus, je dois rédiger un Evangile pour ma communauté.

Maintenant qu’il n’y a plus de témoins vivants du Christ, je dois l’aider à comprendre qui est vraiment Jésus. 

Mais je n’y arrive pas.

Il me manque un fil conducteur.

Quelqu’un a une idée ?

Il interroge les paroissiens

Patrick : tu pourrais en discuter avec Marc. Après tout, il a écrit le premier évangile. Il pourrait sûrement te donner des idées. Je sais où il habite. Si tu veux, je le fais venir.

Jean : D’accord !

Patrick va chercher Marc (Séhéno); il revient avec ce dernier.

Jean : Bonjour, Marc

Merci d’être venu.

J’ai relu attentivement ton récit, ton Evangile.

Tu dis des choses belles et fortes.

Tu dis que la Bonne Nouvelle, c’est Jésus, que n’importe qui peut le suivre, instruit ou pas, juif ou païen d’origine, jeune ou vieux.

Tu rappelles des moments essentiels de la vie de Jésus : son baptême, des paroles comme « tu aimeras ton prochain comme toi-même », des miracles, une ou deux paraboles, son dernier repas avec les disciples, sa mort, son arrestation, sa résurrection .

Marc (Séhéno): En fait, j’ai écrit l’essentiel !

Jean : Mais tu as laissé de côté la naissance de Jésus, plein de paraboles, des rencontres avec le Christ ressuscité, toute une part de l’enseignement du Christ.

Matthieu et Luc en ont dit plus que toi !

Marc (Séhéno): C’est vrai : ils ont ajouté des choses importantes.

J’aime notamment le Notre Père ou la parabole du fils prodigue.

A nous trois, nous racontons tout ce qu’un chrétien doit savoir.

Marc salue et quitte Jean

Corinne : Marc a raison.

Avec Matthieu et Luc, tout a été écrit, tout a été dit.

Avec Marc, Jésus fait des miracles et transforme des vies.

Avec Matthieu, Jésus remonte à la source de la Torah et la vit comme personne avant lui.

Avec Luc, Jésus est constamment en marche et il faut le suivre pour entrer dans le Royaume de Dieu.

Qu’est-ce que tu peux apporter de vraiment nouveau ?

Tu fais ce que tu veux mais, moi, à ta place, j’abandonnerais.

Jean : Non, je ne peux pas !

Pour moi et pour ceux de ma communauté, Jésus est encore autre chose.

Au fond, j’ai une vision de lui plus spirituelle, plus mystique, plus symbolique.

Je crois que Jésus est d’abord celui qui nous relie à Dieu.

Mais comment écrire un Evangile qui fasse ressentir cela ?

Il faut que je réfléchisse

Il faut que je me concentre.

Surtout, que personne ne me dérange !

Le téléphone portable sonne !

Jean : Si, vous me dérangez ! je travaille, moi !

Pardon, c’est Dieu au bout du fil ?

Oui, oui, du coup, je vous écoute.

Formidable : vous voulez m’aider à écrire mon Evangile ?

Vous allez me le dicter, comme Moïse en haut du Sinaï ?

Non ? C’est bien dommage. Cela m’aurait fait gagner du temps.

.

Vous allez m’envoyer un messager et il me mettra sur la piste ?

Bon …….………. merci quand même !

Il repose le téléphone.

A quoi peut bien ressembler ce messager ?

Comment l’imaginez-vous ?

Il interroge les enfants

Moi, j’imagine un ange avec de belles plumes et une musique grandiose descendant du ciel.

Un facteur entre dans la salle avec un colis, sifflotant.

Facteur (Enora) : j’ai un colis pour Jean.

Qui sait où il habite ?

Il remet le colis à Jean

Jean : Merci. Bon et ce messager, il arrive ?

Il attend.

Le facteur (Enora) : Moi à votre place, j’ouvrirais le colis

Jean : vous avez raison.

Alors, ce colis : du dentifrice, une carte au 1/25.000ème, une grappe de raisin et une serviette.

Il pose ces choses sur la table basse. Le facteur s’en va.

Qu’est-ce que je peux faire de cela ?

Patrick : tu voulais écrire un Evangile symbolique ; alors Dieu t’a envoyé des symboles : à toi de les déchiffrer.

Jean : Mais qu’est-ce que tu veux que je déchiffre avec du dentifrice ?

Patrick : Regarde la marque du dentifrice.

Jean : « Signal ». Je ne vois pas le rapport

Patrick : Matthieu et Luc ont raconté plein de miracles.

Peut-être que Dieu veut t’indiquer une autre façon d’en parler : comme un signal.

Jean : un signal de quoi ?

Patrick : par exemple, le pain que Jésus multiplie. C’est peut-être plus que de la farine et de l’eau. Avec le pain, il parle peut-être de lui.

Jean : « Je suis le pain de vie » dit Jésus. Ca se tient !

Alors, la carte au 1/25000 ème : c’est peut être une façon de me dire que l’Evangile, c’est comme une carte. Il nous permet de nous repérer et à trouver les bons chemins pour nous rapprocher du Christ.

Mais la grappe de raisin ?

Corinne : Jésus ne dit-il pas aux croyants qu’ils doivent porter du fruit ? Que leur vie doit être fructueuse ?

Et puis, regarde attentivement. Tous les grains sont différents et pourtant ils sont liés car ils appartiennent à une même grappe.

C’est la même chose avec les chrétiens.

Jean : Tu as raison. Et puis, je me souviens : Jésus a aussi dit que la grappe doit être reliée à un cep de vigne, sinon elle sèche. Et ce cep, c’est le Christ.

Ce n’est qu’avec lui que nous pouvons porter du fruit.

Qu’est-ce qu’on est bon !

Corinne : il reste la serviette.

Jean : Une serviette … quel rapport avec nous ?

Ce sont les serviteurs qui utilisent les serviettes pour essuyer les pieds de leurs maîtres.

Voix off (Amélie) : Après qu’il leur ai lavé les pieds, et pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?

Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous avez raison, car je le suis.

Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.

Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.

Jean : des miracles qui sont des signes, un Evangile comme une carte pour se repérer, une vie de foi reliée au Christ comme cette grappe, une serviette pour rappeler que nous devons nous mettre au service les uns pour les autres.

Je n’ai plus qu’à me mettre à écrire

Corinne : Avant, il me semble que tu as quelque chose à faire.

Jean : T’essuyer les pieds ?

Corinne (elle lui tend le portable) : Non ! Dire merci à Dieu !

Il reprend le téléphone et écrit un sms : » cher Dieu. Merci pour ton colis. Grâce à lui, j’ai le fil conducteur dont j’avais besoin. Désormais, je vais pouvoir écrire le 4eme Evangile et parler de Cana, de la Samaritaine, de Lazare, de la femme adultère et surtout de toi et de ton fils unique, le Christ, par qui nous te connaissons. Amen ! »