Culte des Rameaux à la maison 05-4-20

Salutation et prière d’ouverture

Le Seigneur est présent parmi nous ce matin, avec nous dans notre maison.

Le Seigneur nous rassemble et nous unit, au-delà des murs qui nous séparent

Que son Amour nous habite et nous unisse,

Que sa présence nous rassure et nous encourage

Que sa Parole nous éclaire et nous fortifie

Amen.

Chant : « Je louerai l’Éternel » (Recueil Alléluia 12-01)

1. Je louerai l’Éternel de tout mon cœur,
Je raconterai toutes tes merveilles,
Je chanterai ton nom.
Je louerai l’Éternel de tout mon cœur,
Je ferai de toi le sujet de ma joie,
Alléluia !

Avec ce premier dimanche d’avril, nous entrons dans la 4e semaine du confinement, déjà ! …

Et il nous reste, sans doute encore – au moins, quatre autres semaines à vivre  dans cette espace réduit de notre maison, de notre appartement, de notre « chez nous » !

Espace réduit, où nous nous trouvons confinés, seuls ou avec nos proches : conjoint et enfants, à devoir nous porter et supporter mutuellement… avec des sorties limitées au strict indispensable pour le travail pour certains d’entre nous, pour les courses de première nécessité pour tous.

Cela reste de rigueur, nous a été rappelé avec insistance, pour cette période de vacances de printemps qui s’ouvre, et qui sera donc parfaitement identique aux semaines précédentes.

Nous passerons les vacances à la fenêtre, sur notre balcon ou dans notre coin de jardin pour les plus chanceux d’entre nous.

Temps de confinement dont, aujourd’hui, nul ne connaît la fin…

C’est aujourd’hui la fête des Rameaux.

Nous n’avons pas vraiment l’esprit à la fête et imaginer des rues pleines de gens nous fait rêver à l’après épidémie ! Alors même si nous ne pouvons pas brandir des branchages, plongeons dans ce récit!

Les quatre évangiles nous le transmettent, ce qui souligne bien l’importance qu’a ce récit dans le chemin de Jésus vers Pâques – et, en conséquence, pour notre propre cheminement dans la foi!)

Je vous invite à le lire dans la version

qu’on donne l’Évangile de Matthieu, chapitre 20, à partir du verset 29 :

29 Comme ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit.

30 Et voici que deux aveugles, assis au bord du chemin, apprenant que c’était Jésus qui passait, se mirent à crier : « Seigneur, Fils de David, aie pitié de nous ! »

31 La foule les rabrouait pour qu’ils se taisent. Mais ils crièrent encore plus fort : « Seigneur, Fils de David, aie pitié de nous ! »

32 Jésus s’arrêta, les appela et leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »

33 Ils lui disent : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent ! »

34 Pris de pitié, Jésus leur toucha les yeux. Aussitôt ils retrouvèrent la vue. Et ils le suivirent.

21, 1 Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près de Bethphagé, au mont des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples 2 en leur disant : « Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-la et amenez-les-moi. 3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”, et il les laissera aller tout de suite. »

4 Cela est arrivé pour que s’accomplisse ce qu’a dit le prophète :

5 Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, humble et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme.

6 Les disciples s’en allèrent et, comme Jésus le leur avait prescrit, 7 ils amenèrent l’ânesse et l’ânon ; puis ils disposèrent sur eux leurs vêtements, et Jésus s’assit dessus.

8 Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.

9 Les foules qui marchaient devant lui et celles qui le suivaient, criaient : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux ! »

10 Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi : « Qui est-ce ? » disait-on ; 11 et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

Prédication

Que l’on soit catholique ou protestant, croyant ou non-croyant, en ce temps de confinement, qui d’entre nous n’aurait pas envie de se joindre à cette « foule » dehors qui se balade dans les rues et dans les parcs, qui se réjouit de la nature en fleurs : des branches d’arbres fleuries, à couper pour confectionner un bouquet de printemps ! Les vêtements étendus dans l’herbe pour s’y allonger …

C’est Rameaux au balcon…

Dimanche des Rameaux, sortir pour accueillir celui qui vient, celui qui s’annonce… 

Mais qu’est-ce qu’il se passe vraiment, le jour où Jésus arrive à Jérusalem ?

Une grande foule le suit. Elle le suit depuis Jéricho d’après le récit. Ce n’est pas très vraisemblable. Il y a bien 25 km entre les deux villes. Par contre, entre Bethphagé et Jérusalem, il n’y a que 2 km, et il est plus imaginable que la guérison des deux aveugles ait eu lieu près de Bethphagé.

Cela a provoqué un certain émoi.

Il y a déjà ces deux ex-aveugles, qui avaient déjà été repérés comme ayant une bonne voix, à tel point que la foule voulait les faire taire.

Eux guéris, ce sont alors les spectateurs qui se mettent eux aussi à crier devant ce miracle. Ils crient : « Hosanna », hoshia’ana en hébreu, ce qui veut dire : « Donne le salut », acclamation réservée à l’accueil d’un nouveau roi.

Et ils crient aussi : « Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! », c’est l’acclamation du Messie, du roi « oint », c’est-à-dire, envoyé par Dieu même.

Jésus, selon le récit des évangiles, est bien le Messie annoncé par les prophètes ; en entrant dans Jérusalem, il est acclamé à juste titre, comme roi messianique, celui qui apporte le salut à tout le peuple.

Un roi « humble » et « pacifique » comme le soulignent l’ânon, l’ânesse et la prophétie de Zacharie.

Mais la foule n’est pas unanime : il y a ceux qui célèbrent le guérisseur, qui sont impressionnés, et puis il y a tous les autres qui s’interrogent : « Qui est-ce ? »

Ce jour-là, se noue le vrai drame qui va conduire Jésus à la croix.

Les gens l’acclament comme un prophète puissant, alors les autorités vont prendre peur devant sa popularité et chercher comment le faire disparaître. Mais Jésus, lui, n’est pas venu pour guérir.

Il a guéri par compassion, mais jamais il n’avait souhaité que la foule l’acclame pour ses miracles. Jésus n’a pas guéri tous les malades de Judée et de Galilée. Il n’a pas ressuscité tous les morts, et même Lazare, ramené à la vie, est mort  une deuxième fois, pour de bon…

Il y a un véritable quiproquo entre Jésus et la foule, et même entre Jésus et les disciples, qui fuiront tous au moment de la crucifixion.

Qui est Jésus ? C’est là, la vraie question.

Qui est-il ? Pourquoi fait-il ce qu’il fait ? Pourquoi tient-il de tels discours ? Que veut-il donc faire comprendre aux gens ?

Comme envers les médecins modernes, les attentes de la foule qui accueille Jésus ce jour-là à Jérusalem, sont immenses et impossibles à réaliser pour quelqu’un qui, de son vivant, n’a jamais prétendu être autre chose qu’un simple « fils d’homme » :

Jésus n’était pas un sur-homme qui aurait, d’un claquement de doigts, éclipsé les lois de la nature. Mais la foule y croit et l’investit de telles attentes.

La foule croit toujours à l’homme providentiel. La foule aime les supers-héros qui ont tous les pouvoirs et sont invincibles !

Et si son héros du jour la déçoit, la foule a tôt fait de détrôner celui qu’elle avait couronné.

C’est d’ailleurs exactement ce qui va se passer avec Jésus, une fois « intronisé » et investi par la foule comme futur roi : en moins d’une semaine, la même foule qui l’acclamait comme fils du roi « Hosanna au Fils de David », criera à l’adresse du gouverneur militaire, Pilate : « Qu’il soit crucifié ! » (Mt.27,22-23).

Qui est Jésus ?

C’est la vraie question des évangiles qui est à son paroxysme le jour des Rameaux.

Les évangiles portent cette question jusqu’à la croix et au matin de Pâques. Au pied de la Croix, alors que Jésus vient de mourir un homme, un officier romain, s’exclame : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15/39).

Jésus n’a jamais prétendu être un sur-homme. Il a même plusieurs fois annoncé sa mort.

Par trois fois, en effet, il dit à ses disciples « qu’il lui fallait… souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort ».

Cependant, il devait aussi, « le troisième jour, ressusciter » (Mt 16/21).

Jésus est porteur d’autre chose que d’un pouvoir miraculeux. Il est porteur d’une parole de compassion, qu’il met en œuvre avec les deux aveugles, mais aussi avec tous ceux qui se mettent à son écoute. Ses gestes, ses actes, ne sont là que pour authentifier ses paroles.

Et ultimement, Dieu son Père le relèvera d’entre les morts.

Jésus est celui qui porte l’amour de Dieu pour toute l’humanité.

Cet amour est plus fort que la mort, cet amour veut bouleverser nos vies, cet amour attend de nous que nous l’accueillons simplement, en toute humilité.

Qui est Jésus ?

Il est celui qui vit de la Parole de Dieu et qui nous invite à en vivre. Dans nos joies comme dans nos peines.

Dans la maladie et la mort comme dans la guérison et la consolation.

Il ne s’est pas soustrait à la mort, il l’a traversée pour nous ouvrir les portes d’une irréductible espérance.

Alors dans l’ordinaire de nos existences, de nos habitudes et de nos occupations, de nos certitudes et de nos interrogations, de façon inattendue, inespérée, peut-être, fait irruption l’extraordinaire de l’Évangile ou se joue l’essentiel de notre vie : dans la rencontre avec le « Seigneur de la Vie » … serait-ce le Seigneur de ma Vie ?

Amen.    

Nous confessons notre foi, notre confiance en Dieu,

avec les paroles du Psaume 23

Le SEIGNEUR est mon berger,
je ne manque de rien.

Sur de frais herbages, il me fait coucher ;
près des eaux du repos, il me mène, il me ranime.

Il me conduit par les bons sentiers,
pour l’honneur de son nom.

Même si je marche dans un ravin d’ombre et de mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ;

ton bâton, ton appui, voilà qui me rassure.

Devant moi tu dresses une table, face à mes adversaires.
Tu parfumes d’huile ma tête, ma coupe est enivrante.

Oui, bonheur et fidélité me poursuivent
tous les jours de ma vie,
et je reviendrai à la maison du SEIGNEUR,

pour de longs jours.

Amen.

Prière d’Intercession + Notre Père

Seigneur, mon Dieu, depuis toujours, tu chemines avec moi.

Tu es l’ami de mes jours de soleil et de mes nuits de brouillard.

Toi, jamais tu ne m’abandonnes,

tu es la lumière qui m’éclaire, même au cœur des ténèbres.

Tu es la source qui rafraîchit, qui coule en moi et me redonne vie.

Ton amour pour moi est si grand que même la mort ne t’arrête pas.

Tu es le chemin, tu es la vie nouvelle !

Donne-moi, Seigneur, sur ma route de carême, d’oser vivre ta parole,

celle qui donne vie, celle qui ouvre l’horizon, celle qui repousse les ténèbres,

celle qui met l’homme et la femme debout.

Donne-moi, Seigneur, sur ma route de carême,

d’oser partager ta parole, avec humilité et vérité.

Seigneur, ta présence dans ma vie est un soutien inestimable.

Et, en communion avec tous mes frères et mes sœurs dans la foi,

quelles que soient leurs Églises, je veux te confier tous mes soucis, mes peurs et mes besoins, avec les paroles de ton Fils, notre frère, notre Seigneur et Sauveur

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.

Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles,  Amen.

Petites pensées (de Catherine Agostini)

Avec cette pandémie nous sommes tous confinés,

Personne n’y était préparé.

Lentement passent les heures,

Mais c’est dans l’adversité que l’on retrouve les vraies valeurs.

Il nous paraît si normal d’avoir famille et amis,

Mais quelle joie ce sera d’être à nouveau réunis !

Les sentiments et marques d’amitiés sont exprimés de façon virtuelle,

Pour le bonheur de toutes et tous, ils le seront dans quelque temps bien réels.

Prenez bien soin de vous,

En pensées amicales avec vous.

Envoi et Bénédiction

Jésus-Christ dit :

Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.

Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre

Allez en sa paix !

Chant d’envoi : « Oh ! Prends mon âme » (Recueil Alléluia 44-14)

1. Oh ! prends mon âme, Prends-la, Seigneur, / Et que ta flamme Brûle en mon cœur.
Que tout mon être Vibre pour toi. / Sois seul mon maître, O divin roi !

Refrain
Source de vie, De paix, d’amour, / Vers toi je crie La nuit, le jour.
Entends ma plainte, Sois mon soutien. / Calme ma crainte, Toi, mon seul bien !

2. Du mal perfide,Oh ! Garde-moi. / Viens, sois mon guide, Chef de ma foi.
Quand la nuit voile Tout à mes yeux, / Sois mon étoile, Brille des cieux ! Refr.

3. Voici l’aurore d’un jour nouveau. / Le ciel se dore de feux plus beaux.
Jésus s’apprête ; Pourquoi gémir ? / Levons nos têtes : Il va venir ! Refr.

Pasteur Andréas Seyboldt