culte de Pentecôte

Quelques questions qui nous sont posées 

Textes bibliques : Ephésiens 2,8-10 et Actes 2, 1-13

Martin et Thomas, ce culte est un moment de fête et nous nous réjouissons pour vous et avec vous.

Fête de la Pentecôte et du don de l’Esprit.

Fête de votre engagement dans la foi.

Vous le savez, la Bible n’est pas seulement le livre des réponses de l’homme sur Dieu mais aussi, et peut-être surtout, le livre des questions que Dieu nous pose.

Alors aujourd’hui, je vais relayer trois grandes questions de la Bible qui vous sont posées : Comment rencontrer Dieu ? En quoi peut-il nous aider dans la vie ? Quelles conditions pose-t-il à cette aide ?

Ensemble, au catéchisme et dans nos rencontres de préparation, nous avons beaucoup échangé autour de la première question.

Dieu étant invisible, impalpable, comment entrer en relation avec Lui ?

Vous le savez, la raison et la logique sont insuffisantes.

Avec de bonnes connaissances scientifiques, je peux mieux comprendre comment l’univers a été créé ou comment le corps humain fonctionne.

Et avoir un solide bagage littéraire ou philosophique enrichit mon regard sur la société et m’aide à réfléchir sur ma vie.

Ce n’est pas par hasard si le protestantisme a toujours défendu la réflexion et la connaissance.

Calvin écrivait : « Là où il n’y pas de science, on n’adore que des fantômes ».

ll n’empêche : la raison et la connaissance sont de belles choses, si elles peuvent même nous aider à mieux comprendre la Bible, elles ne nous conduisent pas au Dieu de Jésus-Christ.

Par la raison, je ne peux me rapprocher d’un Sauveur qui meurt lamentablement sur une croix, qui prône et vit l’amour des ennemis et qui nous dit que le plus petit est le plus important aux yeux de Dieu.

Autre piste : le souci du prochain.

Thomas et Martin, vous avez pris des engagements, qui relient étroitement la foi et le service.

Vous avez raison de faire ce lien.

La foi en Christ nous tourne nécessairement vers le prochain.

Mais l’inverse n’est pas vrai.

Le souci du prochain ne nous rapproche pas de Dieu, ne nous tourne pas vers Jésus-Christ. 

La sève, en circulant dans l’arbre, lui permet de produire des fruits. Mais un fruit n’a jamais produit de la sève !

Il en est de même avec les rites religieux.

Bien sûr, comme des poteaux indicateurs, ils nous indiquent la direction.

Le baptême que tu viens de recevoir, Martin, illustre la grâce de Dieu, la confirmation de baptême de Thomas rappelle l’engagement que Dieu attend de nous.

De même la Cène nous dit que Christ est présent dans nos vies et que nous formons un même corps.

Tout cela est utile et nourrit notre foi; mais ne suffit pas à nous conduire à Dieu.

Ce n’est pas parce que tu reçois le baptême ou le confirme que tu es chrétien.

D’ailleurs, combien de baptisés ne croient plus en rien et combien de confirmands ont tout abandonné !

Un homme avait des problèmes avec des chauve-souris.

Dès que la nuit tombait, elles entraient dans sa chambre et faisaient un bruit infernal.

Il avait tout tenté pour s’en débarrasser : une lumière artificielle, un chien de garde, il leur avait même tiré dessus avec une carabine.

Mais, rien n’y faisait : les chauve-souris revenaient obstinément.

A tout hasard, il en parle à son voisin, qui est le pasteur du temple d’à côté.

Et le pasteur lui dit : pas de souci, confiez-moi votre maison quelque temps et je vous débarrasse des chauve souris.

Aussitôt dit aussitôt fait.

Lorsque l’homme revient chez lui, il n’est plus embêté par les chauve-souris.

Il va voir le pasteur pour le remercier et lui demande comment il s’y est pris.

C’est très simple, j’ai préparé avec elles la confirmation de baptême, je l’ai célébrée, et ensuite, je ne les ai jamais revues”.

Résumons-nous : ni la raison ni la connaissance ni les rites ni le souci du prochain ne nous font parvenir à Dieu.

Alors, quel est le bon chemin ?

Jésus-Christ.

Jésus-Christ et lui seul.

« Je suis le chemin, la vérité, la vie » affirme Jésus, ce qui est une façon de dire : « Je suis celui qui vous guide et vous conduit vers Dieu.

En vous tournant vers moi, vous saurez que Dieu n’est pas juste mais qu’il est amour, vous saurez qu’il n’y a pas de destin ni de fatalité mais que l’avenir est toujours ouvert, vous saurez que Dieu ne vous épargnera pas les efforts et les moments difficiles mais qu’il vous donnera la force de grandir en les traversant, vous saurez que, quoi qu’il arrive, Dieu est là, Dieu est proche et Dieu vous aime ».

Ainsi, Jésus-Christ vous conduit à Dieu.

Mais il y a un petit problème : Jésus n’est pas physiquement présent auprès de vous.

Heureusement, deux aides puissantes vous sont données :

La première, c’est la Bible.

La seconde, c’est du vent, celui de l’Esprit.

Lors de nos rencontres, j’ai été frappé par les questions que vous vous posiez sur la prière.

Comment apprendre à prier, ressentir en soi cette présence ?

Il n’y a pas de “trucs”, ni de “tuteur” sur “you tube”.

Par contre, un constat s’impose : vous ne pouvez grandir dans la prière qu’en la vivant avec d’autres; l’an prochain, vous aurez l’occasion d’en faire l’expérience à Taizé.

Venez-en à la deuxième question : en quoi Dieu peut-il transformer notre vie ?

Là encore, il nous faut revenir à Jésus-Christ.

« Jésus est le Sauveur » est probablement la confession de foi chrétienne minimale, celle qui résume toutes les autres.

Jésus-Christ nous sauve … mais de quoi ?

Interroger les paroissiens

Chacun a sa propre réponse, tirée de son expérience personnelle du salut.

Je donnerai donc quelques exemples.

D’abord, Dieu nous sauve, du sentiment de vivre pour rien.

Combien de personnes s’investissent dans leurs études, dans leur métier, sortent beaucoup, ont un emploi du temps surchargé, des amis mais ignorent pourquoi elles vivent.

En vous tournant vers Jésus-Christ, vous découvrirez le secret de votre vie : la joie; joie de se savoir aimé de Dieu tel que vous êtes, joie de savoir que Dieu vous accompagnera tout au long de votre vie, joie de savoir qu’il est toujours possible de progresser, joie de savoir que même la mort n’a pas le dernier mot.

Régis Debray a bien raison d’écrire que les chrétiens ont une caractéristique : ils croient que le meilleur est toujours à venir.

Et ils en éprouvent une grande joie.

Jésus nous sauve aussi d’une peur très répandue : ne pas être à la hauteur.

Vous allez vivre des années belles, stimulantes, passionnantes mais peut-être aussi un peu stressantes : des contrôles, des examens, des concours, des amours.

Vous aurez beaucoup de choix à faire dans bien des domaines.

En vous tournant vers Jésus-Christ, vous pourrez vivre ces années différemment des autres car vous saurez que vous n’y jouez pas votre vie.

Quels que soient vos diplômes et votre futur salaire, vous avez de la valeur.

Quel que soit votre parcours professionnel ou votre vie amoureuse, vous avez de la valeur.

Votre dignité ne dépend pas de votre réussite.

Sachant cela, vous pourrez oser, vous dépasser, librement, sans y jouer votre vie.

3ème forme du salut : Dieu nous sauve de la désespérance.

Franchement, nous sommes ensevelis sous des prédictions catastrophiques : dans trente ans, les retraites ne seront plus payées, la France sera en plein déclin, il y aura des inondations, des typhons, la température sera caniculaire, il y aura des attentats terroristes … et j’en passe.

Sur ces prédictions, la Bible nous répond : Il n’y a pas de fatalité au déclin, aux conflits, ou aux catastrophes écologiques. Rien n’est écrit, car l’avenir dépend de vous, de nous.

Et cet avenir est porté par une promesse de Dieu : je ne vous abandonnerai pas.

Obstinément, je vous guiderai, je susciterai parmi vous des personnes qui mobiliseront leurs talents pour trouver des solutions.

Puisses-tu être l’un de ceux-là.

Enfin, dernière facette du salut, Dieu nous sauve d’un dilemne : développer notre propre personnalité au risque de nous sentir isolé ou nous fondre dans un groupe au risque de renoncer à ce qui fait notre originalité.

Le jour de la Pentecôte, la foule rassemblée reçoit l’Esprit saint.

D’un seul coup, les personnes présentes deviennent capables de se comprendre tout en étant différentes. Chacune garde sa langue propre, sa personnalité propre et peut pourtant comprendre l’autre.

C’est le critère d’une communauté chrétienne authentique : Cette capacité à être différents tout en formant un même corps.

Résumons-nous : en Jésus-Christ, Dieu nous sauve en donnant un sens à notre vie, un avenir à notre monde et la possibilité de développer notre personnalité tout en étant une communion avec autrui .

Mais que faut-il faire pour cela ?

Quelles conditions pose-t-il ?

Qu’exige-t-il pour nous sauver ?

C’est la dernière question.

La réponse tient en quatre lettres.

Je vais vous inviter à venir les chercher sur la table et à reconstituer le mot

R.I.E.N

Dieu n’exige rien pour vous sauver

« C’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi … cela ne dépend pas de vous, vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu ».

La seule question, c’est de savoir si vous allez en vivre.

La seule question est celle de la foi.

Je peux être invité à la fête la plus extraordinaire; si je ne m’y rends pas, cette fête ne me sert à rien.

Je peux être aimé par quelqu’un de merveilleux; si je ne m’en préoccupe pas, cet amour n’a pas d’impact dans ma vie.

De même, Jésus-Christ peut bien m’offrir le salut dans toutes ces dimensions; si je ne choisis pas d’en vivre, ma vie ne changera pas.

Alors, Martin et Thomas, ne vous privez pas de ce trésor : croyez résolument en Jésus-Christ, lisez la Bible, priez, servez.

Orientez-vous dans la vie avec ce GPS que le Christ vous donne : sa Grâce, son Pardon, son Salut.

Amen !