Culte de Pâques pour ABC

12 avril 2020

Salutation

En ce jour de Pâques, une petite phrase tente de pénétrer dans nos maisons fermées à clef : Il est ressuscité !

Frères et sœurs, au plus fort de la nuit, Dieu a agi. La puissance de vie a secoué le joug de la mort. Dans le silence et le secret, Christ a été relevé, il est le premier-né d’entre les morts. Il nous ouvre les portes d’une irréductible espérance.

Chantons notre joie !

34/26 Christ est vraiment ressuscité (1, 2, 3)

1. Christ est vraiment ressuscité ! Ne cherchons plus à la tombe ! Il est vivant dans la gloire.

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

2. Christ est vraiment ressuscité ! Le premier-né de ce monde à demeurer près du Père.

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

3. Christ est vraiment ressuscité ! Il nous appelle à renaître selon l’esprit du Royaume.

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !

Histoire pour les enfants L’histoire de Juliette

Résurrection, résurrection… Un mot bien difficile à comprendre et peut-être encore plus à ressentir. Les choses difficiles parfois se laissent plus facilement approcher avec une histoire. Alors, je vais vous raconter l’histoire de Juliette.

Ça y est, c’est le printemps ! Savez-vous pourquoi Juliette aime tant le printemps ? C’est parce que quand elle rentre de l’école, sa maman l’autorise à prendre son goûter dans le jardin. Alors dès que le soleil pointe le bout de son nez, Juliette piaffe d’impatience. Maman, je peux, dis, je peux aller dans le jardin ? Regarde, il fait soleil !! Aujourd’hui, le soleil est très doux sur la joue, maman a dit oui. Elle a sorti le goûter sur la petite terrasse, et Juliette se régale.

Tout à coup, sur la table, Juliette remarque une petite bête bien bizarre.

Maman, maman, viens vite. Il faut dire que Juliette n’est pas une petite fille timide et réservée, non… Elle est toujours en mouvement et en révolution…

Maman a l’habitude, et elle ne se précipite pas vraiment au premier cri.

Mais cette fois, les cris de Juliette ont une intensité qui font arriver maman très rapidement.

– Maman, qu’est-ce que c’est, ça !!!

Maman éclate de rire.

– Ça, ma chérie, c’est une chenille, une petite bête bien fragile. Surtout, ne la touche pas. Tu peux la regarder simplement.

– Est-ce qu’elle va manger mon goûter ?

– Mais non, tu sais, elle préfèrerait de la salade.

Juliette est bien rassurée de ce partage des aliments, même si elle trouve bizarre qu’on puisse se nourrir de salade.

– Je peux lui en donner de la salade, dis ?

Maman va chercher une petite feuille de salade et Juliette la donne à la petite chenille. Et c’est ainsi que commence une belle histoire d’amitié entre Juliette et sa chenille. – qu’elle a appelée Bertille. –

Chaque jour, à l’heure du goûter, quand Juliette s’installe sur la terrasse, la petite chenille arrive de sa démarche lente et glissante. Elle a droit à sa petite feuille de salade et toutes les deux goûtent ensemble. Juliette raconte à Bertille sa journée à l’école, les histoires avec les copines, ses joies et ses peines. Jamais Bertille ne lui coupe la parole, jamais elle ne la contredit. C’est une amie exemplaire… !

Mais un jour, à l’heure du goûter, Bertille ne vient pas.

Juliette est désemparée. Est-ce que son amie serait fâchée ? Est-ce qu’elle se serait lassée de sa présence ? Est-ce qu’elle ne l’aimerait plus ?

Juliette tourne en rond. Elle n’ose pas aller sur l’herbe du jardin, de peur d’écraser son amie. Elle n’a pas envie de goûter. Elle attend, en boule sur sa chaise. Et quand le soleil baisse à l’horizon, elle se jette sur son lit en pleurant.

Le lendemain, il pleut, pas question de goûter dehors. Les jours passent et Juliette a perdu toute vivacité. Elle se traîne et n’a goût de rien. Elle ne bouscule plus les chaises, elle ne fait plus trembler les vitres avec ses hurlements. Elle est toute calme, ce qui n’est pas bon signe. Elle est malheureuse.

Enfin, au bout d’une longue semaine de pluie, le soleil est de retour.

– Tu veux goûter dehors, demande maman ?

Juliette hésite. Elle ne sait plus si elle a envie d’espérer, elle a tellement peur d’être déçue, elle est affreusement partagée. Et si Bertille ne venait pas ?

Maman insiste un peu, il fait si beau…

Elle installe le goûter sur la terrasse. Juliette s’assied. Elle n’ose pas regarder autour d’elle, mais elle sait bien que la petite chenille ne viendra pas, ne viendra plus. Elle a tellement de mal à vivre sans elle. Elle ne sait pas ce qui lui fait le plus peur : penser que son amie ne l’aime plus ou imaginer qu’elle est morte, mangée par un oiseau…

Tout à coup, elle sursaute. Sur le pot de confiture, un papillon s’est posé.

Il est magnifique, multicolore. Il s’envole et tourne autour de Juliette, dans une danse endiablée. D’abord, Juliette a envie de le chasser avec la main. Elle pense tellement à sa chenille. Mais quelque chose la retient. Ce papillon, il est bizarre. Il s’amuse à aller de la feuille de salade, déposée là au cas où, à la main de Juliette. Il est très doux et très rigolo.

Juliette ne tient plus. Elle crie Maman, maman !

Maman se précipite. Maman, regarde, c’est vrai ce que tu m’avais dit, je ne voulais pas le croire. Les chenilles deviennent des papillons ! Regarde comme elle est belle maintenant Bertille !

Juliette ne savait pas qu’elle pouvait être aussi heureuse après avoir été aussi malheureuse.

Chant 56/04 Pour cet immense bonheur (MP3)

1. Pour cet immense bonheur, alléluia, que tu as mis dans mon cœur, alléluia,

Je veux te chanter Seigneur, alléluia, oui Jésus est mon sauveur, alléluia.

2. Je le redirai encore, alléluia, que pour moi Jésus est mort, alléluia,

Voilà pourquoi je l’adore, alléluia, Lui seul est tout mon trésor, alléluia.

3. Que chaque jour à chaque heure, alléluia, en moi tu aies ta demeure, alléluia

Que ma vie soit une fleur, alléluia, un parfum pour toi Seigneur, alléluia.

Prière avant la lecture des Écritures

Au soir de Pâques, tu ouvris l’intelligence de tes disciples pour qu’ils comprennent les Écritures.

Ouvre maintenant nos intelligences pour que nous accueillions ta Parole vivante dans ce texte que nous allons lire. Amen.

Ce matin, je vous invite à suivre le chemin de l’évangile selon Matthieu. On connaît le chemin de croix qui conduit le Christ à la mort. Les évangiles nous présentent également la diffusion de la Bonne nouvelle de la résurrection comme un chemin, un chemin où la vie échappe, bouscule, bouleverse. Ce chemin se fera en 4 étapes, le long du chapitre 28. Vous êtes prêts ? depuis nos maisons, nous pouvons faire ensemble ce chemin, dans la communion donnée.

Lecture de l’évangile selon Matthieu chapitre 28, versets 1 à 7 :

1 Après le sabbat, dimanche au lever du jour, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le tombeau. 2 Soudain, il y eut un fort tremblement de terre; un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la grosse pierre et s’assit dessus. 3 Il avait l’aspect d’un éclair et ses vêtements étaient blancs comme la neige. 4 Les gardes en eurent une telle peur qu’ils se mirent à trembler et devinrent comme morts. 5 L’ange prit la parole et dit aux femmes : « N’ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu’on a cloué sur la croix; 6 il n’est pas ici, il est revenu de la mort à la vie comme il l’avait dit. Venez, voyez l’endroit où il était couché. 7 Allez vite dire à ses disciples: “Il est revenu d’entre les morts et il va maintenant vous attendre en Galilée; c’est là que vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. »

Méditation : Alors que le premier jour de la semaine allait commencer… Fait-il déjà jour ? Ou est-ce au contraire à la tombée de la nuit ? Difficile à dire. Les autres évangiles parlent du matin, mais pour les juifs, le jour commence à la tombée de la nuit. Alors on ne sait pas bien.

Tremblement de terre, un ange comme tombé du ciel, il roule la pierre et… s’assied dessus. Où sommes-nous ? C’est comme un rêve ou un cauchemar. Un cauchemar qui devient rêve pour les femmes qui cherchent Jésus. Un sommeil plein de rêveries qui devient cauchemar pour les gardes, pétrifiés. C’est comme… Comme l’éclair, blanc comme neige, pétrifiés comme morts. Comme… On ne peut pas décrire la résurrection. L’évangéliste est contraint d’user d’images, de comparaisons, de métaphores car nos mots ne peuvent décrire ce qui se passe. La résurrection ne peut être enfermée dans un récit, dans une chronologie ou dans une matérialité. Aussi Matthieu a-t-il recours au langage apocalyptique : tremblement de terre, éclair, ange et tout le tralala. Cela signifie : attention, ce qui suit ne peut être décrit, ne peut être raconté. Nous quittons le chemin balisé pour l’inconnu, l’autoroute pour un chemin de terre. Sortie de route.

Mais de quelle route ? Celle de la mort.

Elle semblait pourtant parfaitement sûre, la route du sépulcre. Pilate avait même dépêché des gardes pour la rendre encore plus sûre, indétournable. La mort, c’est du sérieux, du solide, une chose certaine sur laquelle on peut s’appuyer. Et voilà que ceux-là même qui devaient s’assurer de la pierre du sépulcre deviennent comme morts. C’est que la mort est contagieuse. Si on prend son parti, on risque fort de se laisser atteindre. Et même si la vie est en marche sous leurs yeux, les gardes ne peuvent pas la voir, aveuglés qu’ils sont par l’envahissement de la mort. Les signes de vie ne font que les plonger dans la terreur.

De leur côté, les femmes ne sont pas plus rassurées. Mais elles ne sont pas statiques, au contraire des gardes. Elles étaient déjà en chemin, en marche pour « chercher Jésus ». Et cette recherche justifie, pour l’ange, qu’il leur dévoile ce qui s’est produit et qui a échappé aux regards humains. « Jésus, le crucifié, n’est pas ici. Il s’est réveillé, comme il l’avait dit. Venez, regardez… et allez dire à ses disciples… »

Vous qui vous êtes déjà mis en route pour chercher, allez au bout du chemin et regardez : il n’y a rien à voir, il n’y a rien du côté de la mort, le sépulcre est vide. La mort a été dépossédée. Et maintenant, reprenez la route, car il vous faut maintenant parler, dire aux autres que le Christ nous attend tous en Galilée.

Lecture Matthieu 28, 8-10

8 Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d’une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples de Jésus. 9 Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue ! » Elles s’approchèrent de lui, saisirent ses pieds et l’adorèrent. 10 Jésus leur dit alors : « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Méditation – Elles sont formidables, ces femmes. Elles ne doutent pas un seul instant que c’est Jésus. Elles se jettent à ses pieds. Les évangiles leur donnent le beau rôle. Alors qu’à l’époque de Jésus, les femmes n’avaient aucune existence juridique, alors que leur parole n’avait aucune valeur dans un procès, voilà que les 4 évangiles les présentent comme les premiers témoins du ressuscité. Et les premières auxquelles Jésus se fait connaître. Le message est double pour le lecteur de l’évangile : le ressuscité se rencontre en chemin et il s’adresse à ceux que le monde ignore parce qu’il les tient pour quantité négligeable. Cela est confirmé par l’usage du mot « frères ». L’ange avait envoyé les femmes vers les disciples, Jésus réitère l’envoi, mais il emploie le mot frères. Dans l’évangile de Matthieu, les frères désignent toujours les plus petits, les méprisés, les rejetés.

Le Christ ressuscité nous dit d’être attentifs à la parole de ceux qui ne l’ont pas. Enfants, personnes handicapées, inconnus dérangeants, étrangers incompréhensibles. Dieu prend un malin plaisir à parler par messagers interposés. Que l’on songe même à la pauvre ânesse de Balaam, qui tentait de prévenir le prophète de la colère de Dieu qu’il n’avait pas vu venir, comble pour un prophète…

Dieu choisit ce qui est faible, petit, ce qui n’est pas reconnu pour confondre ce qui est fort.

Mais au fait, pourquoi faut-il que les disciples aillent en Galilée ? Jésus le dit 2 fois !

La Galilée, c’est le lieu du ministère de Jésus, le lieu de la vie quotidienne de Jésus avec ses disciples. Entendre « Il vous précède en Galilée », c’est comme si on disait : « on se retrouve à la maison ». Se donner rendez-vous chez soi, dans l’ordinaire de la vie, repartir à zéro, reprendre la vie comme elle a toujours été, mais pourtant complètement différente : car Lui, il a vaincu la mort.

Le rendez-vous en Galilée signifie que la résurrection doit prendre sens au creux même de notre vie la plus banale et la plus ordinaire. Dans l’ordinaire de notre quotidien, au milieu de nos pesanteurs, de nos lourdeurs, de nos maladresses, de nos erreurs, de nos fautes, de nos échecs, de nos trahisons et de nos fuites, la résurrection vient nous dire qu’une autre réalité est possible, qu’un autre présent peut se vivre avec Dieu, et qu’un autre futur peut s’ouvrir pour nos relations.

Dans l’ordinaire de notre quotidien, au milieu de nos joies, dans l’allégresse de l’amour, dans la beauté du pardon, dans la paix de l’amitié, dans l’émotion du beau, dans la chaleur des rires et la joie de la vie naissante, la puissance de la résurrection est à l’œuvre.

Aujourd’hui, enfermés dans nos maisons, empêchés de nous toucher, de nous embrasser, la résurrection vient prendre sens au cœur de notre vie, enfermée mais pas fermée au monde, limitée en espace, mais pas limitée dans notre attention aux autres.

Lecture Matthieu 28, 11-15

11 Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des soldats qui devaient garder le tombeau revinrent en ville et racontèrent aux chefs des prêtres tout ce qui était arrivé. 12 Les chefs des prêtres se réunirent avec les anciens: après s’être mis d’accord, ils donnèrent une forte somme d’argent aux soldats 13 et leur dirent : « Vous déclarerez que les disciples de cet homme sont venus voler son corps durant la nuit, pendant que vous dormiez. 14 Et si le gouverneur l’apprend, nous saurons le convaincre et vous éviter toute difficulté. » 15 Les gardes prirent l’argent et agirent conformément aux instructions reçues. Ainsi, cette histoire s’est répandue parmi les Juifs jusqu’à ce jour.

Méditation – On pourrait croire que les gardes sont en chemin eux aussi. Ils courent raconter ce qui s’est passé. Et Matthieu pousse même l’ironie jusqu’à utiliser le verbe « annoncer l’Evangile » pour décrire ce que les gardes disent aux grands prêtres. Mais les pauvres n’ont pas reçu la parole de l’ange et ils n’ont pas rencontré Jésus en chemin. Comment pourraient-ils comprendre les événements, puisqu’ils n’ont reçu aucune parole qui les leur fasse comprendre ? Du coup, pour de l’argent, ils vont propager de leur côté leur version de l’histoire. Sans y croire, mais pour de l’argent.

Les gardes ont eu sous les yeux la pierre roulée, mais la résurrection ne sert à rien tant que le ressuscité ne s’est pas laissé rencontrer sur le chemin, tant qu’il n’est pas venu à notre rencontre.

Les signes, les miracles, les témoignages vibrants sont formidables pour ceux qui les vivent ou les font. Mais ils ne donnent pas la foi. Même le tombeau vide n’a pu convaincre les gardes.

Ce que les yeux voient, il faut qu’une parole et une rencontre vienne en donner le sens.

Lecture Matthieu 28, 16-20

16 Les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la colline que Jésus leur avait indiquée. 17 Quand ils le virent, ils l’adorèrent; certains d’entre eux, pourtant, eurent des doutes. 18 Jésus s’approcha et leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. 19 Allez donc auprès des gens de toutes les nations et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, 20 et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et sachez-le : je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

Méditation – Comme les femmes, comme les mages du début de l’évangile, les disciples se prosternent devant le ressuscité, après avoir pris la route jusqu’en Galilée. Et le doute est de retour, inhérent au croyant, traversant le cœur et le disputant à la foi. Humanité toujours déchirée entre l’espérance et le désespoir. Toutefois ce cœur partagé n’empêche aucunement le Christ ressuscité d’envoyer ses frères sur les routes de toutes les nations. Ils pensaient rester tranquillement à la maison ? Que nenni, aucun repos pour les porteurs de bonne nouvelle. La parole doit se propager, elle fait courir femmes et hommes sur le chemin.

Quelle histoire mes amis, quelle histoire ! Qu’allons-nous faire à notre tour de cette pierre roulée sur laquelle un ange s’est négligemment assis ? Il est là, il nous regarde, il nous nargue. Il se demande comment nous allons réagir, dans quelle direction nous allons partir.

Un ange sur un caillou, sérieux…

Oui, mais ce caillou, pardon, cette grosse pierre, c’est celle de la mort. Acceptons-nous qu’elle puisse être déplacée ? Acceptons-nous qu’elle ait été roulée ? Acceptons-nous que nos haussements d’épaule, nos « à quoi bon », notre pessimisme ordinaire soit bousculé par un messager de Dieu (quel qu’en soit l’apparence. Et je peux témoigner que les anges du Seigneur ne ressemblent pas vraiment à ce qu’on attend, le plus souvent) ?

Acceptons-nous que la mort n’ait pas le dernier mot sur nos vies ? Acceptons-nous que la haine et la vengeance ne soient pas l’avenir du monde ? Acceptons-nous que la fermeture et la peur n’aient pas raison de notre cœur ? L’ange dit « n’ayez pas peur », Jésus dit à son tour « n’ayez pas peur », et les gardes étaient tellement terrorisés qu’ils étaient comme morts – de peur. Les femmes ont été rassurées par deux paroles, les gardes sont restés prisonniers de leur peur et payés pour l’instrumentaliser. Les femmes ont été libérées de la peur et ouvertes à la vie pour rejoindre le monde.

Aujourd’hui encore, notre vie se joue sur ce choix : cultiver la peur, cette vieille compagne fidèle et tyrannique ou la lâcher pour choisir un chemin inconnu et risqué, le chemin de la vie ? Ce n’est pas seulement notre vie personnelle qui se joue sur ce choix. C’est notre vie commune, un choix de société qui est en train de se jouer là. Et ce choix est d’autant plus difficile à faire aujourd’hui, dans l’épreuve que nous traversons mondialement.

Il me semble que ce chemin de résurrection que propose Matthieu au chapitre 28 nous donne deux indications pour discerner où est la vie : Jésus envoie les femmes vers ses frères et les frères vers les nations. C’est à dire que Jésus prend toujours le parti de ceux qui n’ont aucun pouvoir, de ceux que tout le monde rejette, repousse. Et pour Jésus, tous les humains sont membres d’une seule et même famille, ceux que Dieu appelle dans son amour à se reconnaître enfants d’un même père. La solidarité humaine, en Christ, dépasse toutes frontières. Le virus d’ailleurs nous en montre une illustration terrible. Nous sommes une seule humanité, unie aujourd’hui dans la lutte contre une maladie, mais nous pourrions être unis dans la lutte pour la vie.

Et ensuite, Christ nous attend en Galilée, c’est-à-dire « à la maison ».

N’ayons pas peur. Il est présent avec nous, chez nous. Aussi, quel que soit l’avenir, ne craignons pas. Il est avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Emmanuelle Seyboldt

Musique MP3 (Nun danket alle Gott)

Confession de foi

En Jésus-Christ, je découvre Dieu comme un Père riche en bonté.

Désormais, c’en est fini des dieux qui sanctionnent, des divinités qui menacent et punissent, des idéologies et des absolus qui enchaînent et écrasent.

Sous le souffle de l’Esprit, une relation de confiance à l’égard de Dieu est possible qui a pour nom la Foi.

Je crois en Dieu, source de toute confiance

En Jésus-Christ, je découvre le prochain comme un frère, une sœur riche en dignité. Désormais, c’en est fini de l’humain perçu comme un concurrent, ou un danger potentiel.

Sous le souffle de l’Esprit, une relation de confiance à l’égard du prochain est possible qui a pour nom l’Amour.

Je crois en Dieu, source de toute confiance

En Jésus-Christ, je découvre un monde soulevé par la promesse d’un Royaume riche en humanité.

Désormais, c’en est fini d’un monde absurde, chaotique qui serait soumis à la fatalité de la mort et du mal, d’une terre livrée aux seules puissances de l’injustice.

Sous le souffle de l’Esprit, une relation de confiance à l’égard de la vie est possible qui a pour nom l’Espérance.

Je crois en Dieu, source de toute confiance.

Il nous fait confiance.

34/11 Jésus sort de la tombe MP3

1. Jésus sort de la tombe, il vit il est vainqueur. Enfin la mort succombe devant le seul Seigneur.

Chrétiens chantons sa gloire, célébrons sa grandeur. Saluons la victoire du Christ libérateur.

2. Devons-nous craindre encore le sommeil du tombeau ? Non, la mort est l’aurore d’un jour clair et nouveau. Christ est la délivrance, le seul consolateur. Triomphante assurance pour qui croit au Sauveur.

3. Que la ferme espérance d’un éternel bonheur domine les souffrances, rassure tous les cœurs.

Et qu’à la dernière heure Jésus soit notre appui car son amour demeure et nous garde avec lui.

Offrande

Dans un culte habituel, après avoir affirmé notre foi, nous avons un geste d’offrande, pour manifester que Dieu est le Seigneur de nos vies et de nos biens. C’est un geste nécessaire pour porter la vie de l’Eglise. En ces temps d’inquiétude pour tous, certains d’entre nous sont peut-être en difficulté financière. Et les plus précaires sont les premiers touchés par l’épidémie, en France comme dans le monde entier. Alors que ceux qui le peuvent donnent pour aider ceux qui en ont besoin. Sur le site de l’Eglise protestante unie, vous pourrez soutenir votre Eglise locale, mais également la Fédération de l’Entraide protestante, et aussi aider les réfugiés de l’île de Lesbos ou des camps à Alep.

Moment de communion

Dans la vie « normale », le culte de Pâques est un moment de grande joie, de rassemblement, en famille, dans l’Eglise. Et cette joie atteint son sommet dans la célébration de la Cène où nous vivons physiquement, en mangeant ensemble le pain et le vin, la présence de Dieu au milieu de nous.

Je vous propose ce matin de vivre cette communion autrement :

Je vous invite d’abord à prendre un temps de silence où vous penserez à toutes les personnes qui partagent d’habitude avec vous le repas du Seigneur. Vous pouvez voir leur visage, les rappeler à votre mémoire. Vous pouvez dire silencieusement leur prénom, leur nom …….

Seigneur, merci pour ces frères et sœurs, merci pour chacun et chacune. Pour ce qu’ils sont, leur personnalité particulière. Ils ont chacun leur place et comptent pour moi.

Et puis, rappelez-vous les paroles du Christ : voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai la Cène avec lui et lui avec moi.

Tout à l’heure, quand nous nous mettrons à table pour le repas, chacun dans notre maison, je vous invite à penser que le Christ s’invite à votre table si vous le laissez entrer.

Chant Taizé, Mon âme se repose MP3

Mon âme se repose en paix sur Dieu seul, de Lui vient mon salut.

Oui sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix.

Rassemblons tout cela dans la prière les uns pour les autres.

Seigneur,
fais briller la lumière de Pâques au cœur des obscurités humaines !

En ces temps d’angoisse, de solitude, de maladie et de deuil, viens mettre ta paix dans nos cœurs éprouvés.

Sois présent avec ceux qui sont seuls. Qu’ils se sachent aimés, accompagnés, soutenus.

Sois présent avec ceux qui ont peur de ce que l’avenir leur réserve. Qu’ils sentent naître en eux la confiance.

Sois présent avec les soignants et tous ceux qui sont au service de la vie de tous. Qu’ils sentent leurs forces renouvelées.

Mais surtout, Seigneur, montre-nous comment manifester ta paix, ton amour, ta confiance, ton encouragement, à tous ceux qui nous entourent, à tous ceux que nous croisons. Que nous sachions mettre en œuvre notre responsabilité avec imagination en ces temps d’obscurité.

En cette joie solennelle et intime de Pâques, redonne à nos vies un goût de résurrection,
pour nous-mêmes, mais aussi afin que nous puissions témoigner de ton amour et de ton choix irréductible pour la vie.

Unis au Christ, et dans la communion de tous ceux qui célèbrent en ce jour sa résurrection,
nous prions ensemble, ainsi qu’il nous l’a enseigné :

Prière du Notre Père

Action de grâces et envoi

Frères et sœurs, nous voici devenus témoins de ta résurrection.
Que la joie guide notre course pour dire au monde que le Christ est vivant.

Qu’il soit avec nous

quand nous dévoilerons cette espérance à ceux qui sont dans la douleur,
quand nous dirons ce bonheur à ceux qui ne le partagent pas,
quand nous annoncerons cette paix à ceux qui sont divisés,
quand nous proclamerons cette certitude à ceux qui sont dans le doute.

Car nous savons dès aujourd’hui que la vie éternelle est commencée

et que le Christ nous précède sur nos chemins.

Recevez la Bénédiction de la part de Dieu

Que l’amour du Christ, notre lumière,

vous accompagne, et vous rende rayonnants et fraternels.

Vivez dans la joie du Christ ressuscité 

Chant 34/18 A toi la gloire

1. À toi la gloire, O Ressuscité! À toi la victoire pour l’éternité!

Brillant de lumière, l’ange est descendu, Il roule la pierre du tombeau vaincu.

À toi la gloire, O Ressuscité! À toi la victoire pour l’éternité!

2. Vois-le paraître: C’est lui, c’est Jésus, Ton Sauveur, ton Maître, Oh! ne doute plus!

Sois dans l’allégresse, peuple du Seigneur, Et redis sans cesse: Le Christ est vainqueur!

À toi la gloire, O Ressuscité! À toi la victoire pour l’éternité!

3. Craindrais-je encore? Il vit à jamais, Celui que j’adore, le Prince de paix;

Il est ma victoire, mon puissant soutien, Ma vie et ma gloire : non, je ne crains rien!

À toi la gloire, O Ressuscité! À toi la victoire pour l’éternité!

Belle fête de Pâques à tous,

il est ressuscité, Il est vraiment ressuscité !

Pasteurs Emmanuelle et Andreas Seyboldt