Dimanche 22 septembre 2019 Culte avec Cène
Lectures Genèse 1, 1 -5 ; Jean 1, 1 – 5.9
Prédication :
Au premier jour Dieu créa …la lumière… Rien d’autre!
Il lui a fallu une journée entière pour faire advenir la lumière … au milieu des ténèbres qui, eux, existent déjà: elles représentent ce « chaos », ce « tohu-bohu » originel.
Dieu crée la lumière et la sépare des ténèbres. Ensuite, Il donne des nom à chacune de ces éléments : la lumière sera appelé « jour » et les ténèbres « nuit ».
C’est grâce à cette séparation de la lumière des ténèbres que celles-ci ne sont plus menaçantes, ne sont plus associées au chaos, au tohu-bohu originel, mais sont contenues, ordonnées, apprivoisées! …
En réalité, cette séparation de la lumière des ténèbres, du « jour » de la « nuit », n’est pas aussi tranchée que le texte biblique pourrait laisser croire. Ainsi, entre le « jour » et la « nuit », il y a l’aube et le crépuscule, ce moment, où la lumière du jour n’est pas encore arrivée ou la nuit pas encore tombée.
Nuit et jour, lumière et ténèbres sont ainsi en quelque sorte mélangés. Mais ce mélange n’a rien à voir avec le chaos originel, car il se fait, désormais, dans un ordonnancement instauré par Dieu: comme la « nuit » et le « jour », le mélange de deux a un nom: « aube » et « crépuscule » et apparaît à un moment précis: entre le jour et la nuit, puis entre la nuit et le jour.
Ces moments sont souvent bien plus beau à regarder qu’un ciel bleu-soleil. Et même un ciel de nuit: n’est-ce pas beau d’observer et d’apprécier un ciel étoilé et/ou éclairé par la lune? …
N’est-ce pas au temps où les nuits se rallongent que la lumière est accueillie avec d’avantage de plaisir et de joie?
Le temps où nous aimons allumer les bougies de la couronne de l’Avent. La où nous aimons accueillir la douce lumière de Noël. …
Cette lumière qu’annonçaient déjà les prophètes du Premier Testament:
« Le peuple qui marche dans les ténèbres a vu une grande lumière; sur ceux qui habitent le pays de l’ombre de mort une lumière a brillé. … Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. Il a la souveraineté sur son épaule; on l’appelle du nom de Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père éternel, Prince de la Paix » (Esaïe 9/1.5)
Cependant, le prophète n’est pas un doux rêveur, déconnecté de la réalité du monde où les ténèbres et les obscurités sont une réalité dominante et désespérante :
« Nous espérions la lumière et ce sont les ténèbres.
– la clarté, et nous marchons dans l’obscurité » (Esaïe59/9).
Le peuple du temps du prophète Esaïe vit dans l’obscurité, dans les ténèbres de la violence et des guerres où la lumière semble être absente. …
Et pourtant, il appelle ses contemporains à ne pas abandonner l’espérance et la foi en la lumière à venir:
« Mets-toi debout et deviens lumière, car elle arrive, ta lumière :
la gloire du SEIGNEUR sur toi s’est levée.
Voici qu’en effet les ténèbres couvrent la terre et un brouillard, les cités,
mais sur toi le SEIGNEUR va se lever et sa gloire, sur toi, est en vue.» (Esaïe60/1-11)
Pour le Premier Testament, la lumière est la parole créatrice de Dieu qui illumine la vie des humains, comme le chantent les Psaumes:
« Ta parole est une lampe pour mes pieds, une lumière pour mon sentier » (Psaume119/105).
Un autre Psaume évoque la lumière (de Dieu) qui rendent même les ténèbres « lumineux »:
« Si je dis: Au moins les ténèbres me submergeront, la nuit devient lumière autour de moi ; même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s’illumine comme le jour, et les ténèbres comme la lumière » (Psaume139/12)…
Cette lumière est associée à Dieu lui-même:
« Le SEIGNEUR est ma lumière et mon salut: de qui aurais-je peur? » (Psaume 27/1)
Pour nous chrétiens, cette lumière est celle de la « Parole de Dieu », incarnée dans notre existence humaine en la personne de Jésus Christ: « En elle était la vie, et la vie était la lumière des humains. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres n’ont pas pu la saisir » (Jean1/4-5).
Elle « était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain; elle venait dans le monde. Elle était dans le monde, et le monde est venu à l’existence par elle » (Jean1/9-10).
La lumière est première dans la création de Dieu. Plus encore: sans elle, aucune autre œuvre n’est possible! …
Jésus diras de lui même: » C’est moi qui suis la lumière du monde ». … Et il ajoute cette promesse existentielle: « celui qui me suit ne marchera jamais dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean8/12).
Or, suivre le Christ, c’est refléter son regard d’Amour bienveillant et inconditionnel qu’il pose sur toi, sur moi, sur chacun de nous – à l’égard de celle ou celui qui est ton prochain, ici ou ailleurs – afin que les ténèbres reculent de son existence et que se lève sur lui aussi la lumière de Dieu qui te fait vivre:
14 « C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15 On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le porte-lampe, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière brille ainsi devant les gens, afin qu’ils voient vos belles œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5 / 14 – 16)
Amen.
Pasteur Andréas Seyboldt
