Le culte des 40 ans (23 septembre 2012)

Prédication du 23 septembre 2012

Culte des 40 ans du Centre 72

 

Deux hommes en costume cravate font face à quatre publicistes, habillés en costume cravate ou tenue d’executive woman

AL : Messieurs, bienvenue au Centre 72. Merci d’avoir répondu à notre appel d’offre. Comme vous le savez, nous fêtons nos 40 ans. A cette occasion, pour donner de la visibilité à notre action, nous avons décidé de lancer une grande compagne de communication, par affiches, spots télés, mailing etc.

VNP : Pour cela, nous avons besoin d’une idée forte, d’un concept, d’une image, d’un symbole.

Pour êtes les génies créateurs de notre époque, vous travaillez pour les plus grandes agences de communication et de publicité. C’est pour cette raison que nous vous avons contactés.

D’ici une semaine, vous nous ferez part de vos idées et nous choisirons le meilleur. Pour vous aider, nous vous remettons les numéros de Notre Effort des 40 dernières années.

Une semaine passe. Les 4 publicitaires se retrouvent.

AL : Messieurs, mesdames, comme convenu, vous allez nous faire part de vos idées. Rappelez-vous qu’il s’agit de permettre à notre paroisse de communiquer ce qu’elle est et souhaite devenir. Nous allons commencer par la première agence à avoir répondu.

Aurélie : Voici notre concept « le carrefour » (il montre un panneau sur lequel un carrefour stylisé est dessiné). Fondamentalement, j’en ai la conviction, ce lieu est un carrefour : un carrefour entre protestants et catholiques, entre croyants et non croyants, entre blancs et noirs, étrangers et français, un carrefour entre les 4 associations, un carrefour entre les générations …

VNP : Je pense que nous avons compris l’idée générale !

C’est une très belle idée mais un carrefour est un espace neutre. Quelle est la dimension chrétienne du lieu ?

Aurélie : J’ai mis l’accent sur l’ouverture d’un lieu qui ne rassemble pas seulement des croyants. Ensuite, l’idée du carrefour puise ses racines dans la Bible : « Il n’y aura plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre … Christ a abattu les murs de séparations ». Quoi de plus opposé à un mur qu’un carrefour ?

Sandrine : Autre problème : le carrefour est un lieu de croisement, pas de partage. Quel est l’intérêt que des personnes différentes participent à des activités sur un même lieu, si elles n’échangent pas ? C’est pour cette raison que je vous propose un symbole bien différent : le phare. L’Eglise n’est pas un lieu neutre où des gens se croisent sans rien partager ni découvrir. Elle est un phare : un lieu qui diffuse une lumière, celle de l’Evangile.

AL : Ce n’est pas prétentieux de croire détenir la lumière et éclairer les ignorants qui sont dans l’obscurité ?

Sandrine : le phare ne possède pas la lumière; il se contente de la diffuser. La lumière, c’est l’Evangile. L’Eglise essaie de la faire briller, pour aider les gens à y voir plus clair, à devenir, au sens propre, plus clairvoyants.

Arnaud : nous entendons cette chanson depuis 2000 ans. L’Eglise se dit « porteuse de lumière » mais dans les faits, elle se prend pour la lumière, elle se dit « spécialiste en humanité » et elle essaie d’imposer à chacun ce qu’elle croit. C’est vraiment l’image que vous voulez donner de ce lieu ? Je vous propose un tout autre concept : si le carrefour est trop neutre, si le phare est trop clérical, ceci rend bien compte du Centre.

Il montre un panneau sur lequel est dessiné un point minuscule. Les autres publicitaires se penchent vers le dessin.

VNP : Qu’est-ce que c’est ?

Arnaud : de la levure. Elle est toute petite, presque invisible, mais elle permet à la pâte de lever.

Jésus emploie volontiers cette image. Il veut nous faire comprendre que les chrétiens n’ont pas besoin d’être nombreux et puissants, de se prendre pour des phares. Ils n’ont qu’à vivre ce qu’ils croient, là où ils sont, dans la discrétion et peu à peu, sans forcément s’afficher comme protestants, ils changeront la société, ils la lèveront comme la levure avec la pâte. Cela me semble très bien correspondre au Centre 72

AL: C’est quand même paradoxal d’utiliser cette image dans le cadre d’une campagne de pub. Il y a aussi de l’orgueill caché : les chrétiens sont-ils si exemplaires qu’à eux seuls, ils transforment la société ?

Et puis, s’ils sont si discrets sur leur foi, comment la partageront-elle ? Comment quelqu’un aura la chance de découvrir un jour l’Evangile ?

Jean-Galbert : C’est pourquoi je propose une autre idée : l’école.

L’Eglise est une école, surtout dans le protestantisme. Et ce centre s’est toujours voulu une école. Une école pour mieux connaître et comprendre le message biblique, que l’on soit enfant ou adulte. Une école pour mieux saisir les enjeux de société. Une école pour les parents, une école pour mieux connaître son coprs, pour travailler sa mémoire etc.

Il montre une école stylisée

VNP : Pas mal, mais les autres dimensions : la prière, les actions au service des plus démunis, le partage ? Et puis, si la Bible s’apprend, ce n’est pas le cas de la foi.

AL : Messieurs, je vous remercie beaucoup pour vos apports. Nous vous communiquerons notre décision.

VNP : Avant de trancher, nous aimerions connaître votre avis : entre le carrefour, le phare, le levain et l’école, quelle est l’image qui correspond le mieux à ce que devrait être ce lieu ? Nous allons donc vous demander de vous prononcer avec les cartons de couleur qui vous ont été donnés.

AL : Je me demande si nous abordons bien le problème.

VNP : Que veux-tu dire ?

AL : Je pense que cet endroit doit être un peu tout cela :

– un carrefour car y sont accueillis des gens d’horizons très divers et il ne leur est jamais demandé de changer d’avis. Ils viennent ici, partagent quelque chose, rencontrent d’autres personnes s’ils le souhaitent et repartent.

  • un phare car ce lieu est porté par un message qui nous dépasse : l’Evangile et que ce message n’est pas réservé aux membres d’un club. Il doit rayonner.

  • Du levain car nous sommes engagés bien au-delà des activités d’Eglise et que nous essayons de faire lever un peu de force et d’espérance

  • une école car nous enseignons, apprenons, transmettons et le protetsantisme a toujours associé foi et connaissance

Je propose donc que nous mettions côte à côte ces 4 symboles.

VNP: je te suis volontiers, mais j’en ajouterai un 5ème : une colombe

Rappelle-toi le texte biblique de tout à l’heure. Les croyants sont comme des pierres vivantes. Et ce qui rend les pierres vivantes, c’est l’Esprit, l’Esprit de Dieu, la foi, cette relation tissée avec Dieu. Je te relis le passage : Nous travaillons ensemble à l’œuvre de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu… Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous.